Checkpoint Charlie

Promis, juré, je ne l’ai pas fait exprès mais voilà, c’est comme ça : j’habite à deux pas de Checkpoint Charlie. Donc à peine ai-je mis le nez dehors aujourd’hui que je me trouve face à la fameuse pancarte qui avertit que “vous sortez du secteur américain“. Business touristique as usual ici : on peut se faire photographier à côté du soldat en costume d’époque ou acheter des chapkas ou autres souvenirs estampillés DDR.

Vente de chapkas et souvenirs "DDR" à Checkpoint Charlie. 4 mars 2011Et juste au-dessus de ladite pancarte, on peut lire sur le mur d’en-face l’affiche immense que s’est payée le Bundesverband Deutscher Stiftungen, l’union fédérale des fondations allemandes : “vous entrez dans le secteur non-lucratif.” Bien vue la pub 😉 Dommage que la traduction française ne soit pas géniale.

Checkpoint Charlie. 4 Mars 2011

Posted in immer wi(e)der | Tagged , | 1 Comment

Ceci est un bunker

©© Eistreter. Henschelgarten, park on the Weinberg top, Kassel. 2009.
Ce parc (à ajouter aux 4 Tête d’Or précédents) coiffe le Weinberg, une colline qui cache le plus gros bunker de la ville : 2,8 km2 de souterrains, conçu pour 6000 personnes mais où ont “vécu” jusqu’à 10000 personnes durant la guerre. Les pompiers assurent la visite.

Et à propos de choses sous la terre, en fin de balade, on passe devant le Rathaus et le Negative Form Monument de Horst Hoheisel, enterré à l’endroit où s’élevait la “Fontaine des juifs” détruite par les Nazis.

Il est temps de quitter Kassel, ville natale de Paul Reuter, le fondateur de Reuters, et de Marlene Willis, la co-fondatrice de Bruce Willis.

Posted in immer wi(e)der | Tagged , , | 1 Comment

Centre-ville

Pour mon dernier jour à Kassel, et puisque le temps reste au beau fixe, je pars en balade au centre-ville. Soit trois heures de marche comme en pleine nature, entre la Karlsaue, le parc de l’Orangerie, et la Fulda-Aue, un parc naturel qui jouxte le premier. Comptez environ quatre Parcs de la Tête d’Or au total.
Fulda-AueKarlsaue, Kassel


Agrandir le plan

Ca me fait de l’entraînement pour Berlin et son Tiergarten de trois kilomètres de long. Parce que Berlin, ville capitale et ville parmi les moins denses et les plus pauvres d’Allemagne, c’est demain !

Posted in immer wi(e)der | Tagged , | 1 Comment

Evolution, transfusion, révolution (sexuelle)

L’alignement fortuit de ces trois visages sur un cylindre d’affichage public m’avait fait sourire à mon arrivée à Kassel. En haut, un Sapiens posant pour l’exposition “Evolution des êtres humains” au Naturkundemuseum. Dessous, une autre Sapiens posant en faveur du don du sang. On explique qu’elle est née le 18 mai 1984 et renée le 19 mars 2010 grâce à une transfusion. J’avais essayé me représenter mentalement la masse de connaissances, de techniques, d’institutions sociales, de débats qu’il a fallu accumuler pour aboutir à cette technologie, la transfusion sanguine. Dimanche, je retombe sur un dépliant de l’exposition qui, promet-on, “expose l’histoire humaine selon des perspectives inattendues“. Allons-y.

Buisson de l'évolutionL’exposition s’ouvre sur cette “photo” de famille (en 3D) où la Sapiens, entourée de ses cousines, a cette fois-ci définitivement crevé le plafond.

Territoires et structures sociales : l'Orang-OutangTerritoires et structures sociales : le GorilleTerritoires et structures sociales : le SiamangUne grande partie de l’exposition est consacrée à l’histoire et à l’évolution des structures sociales, et traite notamment des rapports mâles-femelles dans différentes espèces. Pour différentes races de primates, on relie la forme de ces rapports essentiellement au mode d’occupation des territoires, lui-même largement fonction de l’alimentation : le fait de devoir ou non se déplacer beaucoup, souvent, sur des aires plus ou moins vastes, va conditionner la manière dont mâles et femelles organisent la vie quotidienne, se croisent, se reproduisent. On obtient ainsi toute la gamme des relations depuis le couple monogame et stable sur plusieurs années du Simiang jusqu’au “harem” du gorille. L’explication des structures et rôles sociaux par des “natures féminine et masculine” universelles en prend un coup.

Sondage "Veux-tu sortir avec moi ?"/"Veux-tu coucher avec moi ?" GarçonSondage "Veux-tu sortir avec moi ?"/"Veux-tu coucher avec moi ?" FilleSur ces panneaux, la fille et le garçon posent les deux mêmes questions : “As-tu envie de sortir avec moi ?” et “As-tu envie de coucher avec moi ?” A la première question environ 1 garçon sur deux répond oui. Même proportion chez les filles. A la seconde question 75% des garçons répondent oui, 100% des filles répondent non.

Je déclare ouvert le concours de la meilleure explication 😉

Dans cette expo, il est aussi question de l’origine de nos idées morales : la réticence à tuer son semblable (est notamment mis en scène le dilemme du trolley), les soins et l’aide apportés aux individus faibles et/ou âgés, dont il semble qu’on trouve des traces très anciennes…

Posted in immer wi(e)der | Tagged , , | 6 Comments

Ceci est un bulletin de vote

Bulletin de vote. Kassel 2011

Plus exactement un specimen ou modèle (“Muster”) pour s’entraîner d’ici fin mars. Avec un Indignez-vous et un pied pour avoir l’échelle.

Dans l’exemple présent, l’électrice a droit à 71 croix (parce que dans sa circonscription il y a 71 sièges à pourvoir). Elle peut panacher (donc éventuellement choisir des gens de la CDU et des gens du Parti Pirate ou de Die Linke en même temps…), donner une, deux ou trois croix à un-e candidat-e et/ou donner une grosse croix à toute une liste. Dans ce cas on va remplir les trois cases de tout le monde sur cette liste, en commençant par la tête de liste, jusqu’à épuisement des croix disponibles. Mais elle peut aussi barrer des gens, qui du coup ne reçoivent pas de croix même quand leur liste a une grosse croix.

Je me demande l’impact que ça a sur les tambouilles internes à chaque parti pour la constitution des listes, ce système. Peut-être que ça rend tellement insignifiant l’ordre des noms sur les listes que ça épargne bien des triturations et guerres fratricides à la française pour les têtes de liste. Cela n’est vrai que si les gens utilisent effectivement à fond cette possibilité de panachage très fin. Car si la tendance lourde est de mettre une grosse croix dans le rond d’une liste et basta, ça ne doit pas changer grand chose… Et puis, quelles données restent disponibles après dépouillement, à part les scores de chaque candidat-e  ? Exemple, connait-on la proportion de bulletins “mixtes” droite/gauche ? Peut-on rechercher des corrélations entre les personnes barrées, y compris de listes différentes ? Il faut que je dégote un-e politologue, vite.

Posted in immer wi(e)der | Tagged , | 2 Comments

Mais quel âge a le 8 mars ?

Clara Zetkin et Rosa LuxemburgL’an dernier, à Toulouse, Marseille ou ailleurs, on fêtait les 100 ans du 8 mars, journée internationale des femmes.

Festveranstaltung - 100 Jahre Internationaler FrauentagCette année, le Kasseler Frauenbündnis, la fédération des femmes de Kassel, organise six semaines de débats et de manifestations dans toute la ville pour… les 100 ans du 8 mars !

Mais alors, quel âge a le 8 mars ???

Ca dépend bien sûr d’où on compte : de 1910 où Clara Zetkin lance la proposition lors de la seconde conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague ; ou de 1911 où cette journée est pour la première fois effectivement organisée (le 19 mars) et mobilise un million de femmes en Europe.

Quoi qu’il en soit, je nous souhaite à tous et toutes, les garçons, les filles et les autres, là où nous serons ce jour-là, un très beau second centenaire du 8 mars 😉 Car ce qu’il y a de chouette avec l’émancipation, c’est que l’esclave en se libérant libère aussi le maître, d’une condition certes plus confortable mais tout aussi contrainte, étriquée et violente.

Autonomie, coopération, sororité !

Posted in immer wi(e)der | Tagged , | Leave a comment

Gloria, Bali et compagnie

Imaginez un petit cinéma de quartier où, pour moins cher qu’une place sèche au Pathé et pour le même confort, vous savourez votre film en sirotant un verre de Chianti – ou plus exactement un ballon de 20 cl bien rempli de Chianti… Ca c’était hier soir et c’est le Gloria.

Un autre petit cinéma de quartier aux allures de bistrot et qui passe des films français de 1997. Ca c’était cet aprem et c’est le Filmladen.

Ma vie en rose – Bande annonce FR
Hochgeladen von _Caprice_

Et puis un troisième petit cinéma de quartier installé dans la KuBa (la “gare culturelle”). Ca c’est Bali et on le découvrira dimanche.

Les trois (tous à moins de dix minutes à pied de la maison, trop dur) se sont alliés (communication et site web commun) et organisent régulièrement des festivals, des rencontres-débats et des avant-premières.

C’est une véritable catastrophe. Le temps va filer encore plus vite maintenant que je les ai découverts. En même temps, le grand soleil s’en est allé et le temps est à la neige…

Posted in immer wi(e)der | Tagged | Leave a comment

Chávez (l’autre)

“Non-violence is not inaction. It is not discussion. It is not for the timid or weak… Non-violence is hard work. It is the willingness to sacrifice. It is the patience to win.”

“These trends are part of the forces of history that cannot be stopped. No person and no organization can resist them for very long. They are inevitable. Once social change begins, it cannot be reversed.
You cannot uneducate the person who has learned to read. You cannot humiliate the person who feels pride. You cannot oppress the people who are not afraid anymore.
Our opponents must understand that it’s not just a union we have built. Unions, like other institutions, can come and go.
But we’re more than an institution. For nearly 20 years, our union has been on the cutting edge of a people’s cause — and you cannot do away with an entire people; you cannot stamp out a people’s cause.”

“Our language is the reflection of ourselves. A language is an exact reflection of the character and growth of its speakers.”

Posted in bristol | Tagged | 1 Comment

Rebelles, gai-es et cultivé-es

Comme je suis une grosse vernie dans la vie, je suis accueillie à chaque étape de mon périple par des gens qui tous, et chacun-e à sa manière, réunissent les trois qualités nécessaires et suffisantes à la vie heureuse : illes sont rebelles, gai-es et cultivé-es.

Ce blog leur doit beaucoup, car pour une bonne part je ne fais que retranscrire ici ce qu’ils me montrent et me racontent.

Merci à elleux !

Posted in immer wi(e)der | Tagged | 3 Comments

Le datif, c’est la mort du génitif !

©© Eva K. Bastian Sick. by-nc-ndQuand on se désespère de progresser si lentement en Allemand, on lit Der Dativ ist dem Genitiv sein Tod, le best-seller de Bastian Sick. Attention, le titre du présent billet ne rend absolument pas le sens du titre allemand du bouquin. J’aurais dû écrire plutôt “Le datif est au génitif sa mort”, mais bon, ça ne nous avance pas trop non plus.

Cette série de livres, dont le premier tome s’est vendu à plus de 1,5 million d’exemplaires en deux ans, en est à son 4è tome. C’est aussi un raz-de-marée de produits dérivés en tous genres : jeux de société, DVD, set de cartes postales, et un spectacle de Bastian Sick en personne. Comme quoi, les études d’histoire et de romanistique mènent à beaucoup de choses…

Sous-titré “Un guide dans le labyrinthe de la langue allemande“, chaque tome consiste en une suite de petits chapitres qui décortiquent sur un ton humoristique diverses aberrations linguistiques de l’allemand. Du moins, comme c’est presque toujours le cas quand on appelle à la rescousse la grammaire et l’étymologie, des aberrations apparentes. Les quatre livres sont des compilations de la chronique Die Zwiebelfisch-Kolumne que Bastian Sick tient sur Spiegel Online, une sorte d’équivalent allemand à Langue sauce piquante.

Et ça procure pas mal d’avantages de lire ça. D’abord, ça vous donne un air distingué quand vous êtes attablée dans votre Kneipe préférée. Ensuite, du moins quand j’arrive à comprendre de quoi il retourne, c’est assez drôle. Enfin et surtout, ça permet de s’adonner en toute discrétion au plaisir sadique de comptabiliser, page après page, toutes ces erreurs “que les gens font souvent“. Les gens, les gens, c’est-à-dire les Allemands, les natifs, les germanophones quoi ! Une petite thérapie secrète contre les complexes… Merci Bastien 😉

Posted in immer wi(e)der | Tagged | Leave a comment