Kro 6 : Art

Nous voilà bientôt à la fin de notre voyage. Nous allons sortir pour une journée de Chicago pour y revenir avant la fin de Kro.

Milwaukee est très différente de Chicago, quelques beaux bâtiments que nous n’avons vu que de loin… toutes les villes n’ont pas la “chance” d’être dévastée par un incendie.

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Nous sommes allés à Milwaukee pour deux raisons : la première, c’est que les taxes du Winconsin sont moitiées moins chères que celle de Chicago. L’autre, c’est pour voir le musée des beaux arts.

Il a ouvert en 2004 et est devenu le symbole de la ville. L’architecture du musée a été conçu par l’Espagnole Calatrava. Le bâtiment possède un “Brise-soleil”, une structure de tubes, qui se déploie à l’ouverture au-dessus du musée. A midi, “’l’oiseau” bat des ailes et le soir, à la fermeture du musée, il se replie.

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Nous étions devant le musée à midi mais il y avait trop de vent, l’oiseau n’a pas bougé.

L’intérieur permet des perspectives étonnantes et ce musée mérite d’être visité rien que pour son architecture.

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A l’interieur, une gigantesque sculpture de verre d’un artiste assez populaire dans la région (il y avait un film sur lui en boucle dans l’entrée de l’hôtel faisant de la pub pour une de ses expos) mais je n’ai pas retenu son nom.

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Le musée de Milwaukee est intéressant pour les européens à plusieurs titres. Déjà, parce qu’il donne une autre vision de l’art ou de l’histoire de l’art du vieux continent.

Une pièce à l’entrée contient à la fois un sarcophage égyptien, des statuts et objets égyptiens ainsi qu’une statut et des objets grecs. Cela ne veut pas dire que personne ne fait de différence entre les grecs et les égyptiens. Mais que 3000 ou 4000 ans plus tard, sur un autre continent, à destination d’un public néophyte, il n’est peut être pas si intéressant de les détailler et est-ce bien grave ? Après tout, pour un spécialiste du domaine, il n’y a probablement des différences cruciales entre la Grèce de Péricles et la Grèce sous l’occupation romaine.

Alors, vu depuis le Wisconsin des années 2000, entre les égyptiens et les grecs, il y a pratiquement une unité de lieu et de temps… ce sont des régions d’un monde ancien, moins éloignées l’une de l’autre que Boston ne l’est de Los Angeles. J’aime cette façon de relativiser les choses… notre antiquité pèse finalement bien lourd sur notre patrimoine culturel artistique…

Ce qui me mène à la seconde réflexion que j’ai eu en voyant cette pièce : quand on est au Louvre, il y a tellement d’object qu’on est obligé de choisir… aujourd’hui, on fait les antiquités égyptiennes… aujourd’hui, on fait les grecs, les romains et un peu les assyriens, aujourd’hui, on fait la peinture flammande… on voit de la pierre en pagaille, des têtes, des bustes, des objets quotidiens, des bijoux… et finalement, on en retient quoi… 10% ? 20% si on est compétent… et sur cette masse, on n’a pas le temps, pas les capacités d’assimilation nécessaire pour aller se confronter à une autre époque, un autre pays, un autre style.

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Le musée de Milwaukee a ses salles qui s’enchainent en spirale avec de multiples passages. Elles sont numérotées dans un ordre chronologique mais si on se trompe de sens… On regarde la collection d’objets du XVIIIe/XIXe siècle européen où la porcelaine de Limoges cotoie des verres de Murano ou des horloges allemandes :

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et après un virage du mauvais côté, on se retrouve dans l’hyper-réalisme américain. Ce déséquilibre est passionnant… et ne pourrait pas arriver au Louvre, musée trop énorme et trop “segmenté”.

Il y a de nombreuses toiles européennes célèbres à Milwaukee : Degas, Monet, Corot, Pissaro… mais même si ces toiles sont uniques, ce n’est pas pour elles qu’on traverse l’Atlantique, c’est pour l’art américain. Les impressionnistes, je les ai à 1/2h de RER de chez moi, si je veux.

Dans l’hyper-réalisme, on voit le “Janitor” (concierge) de Duane Hanson, 1973.

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Quand on tourne de son côté de la cloison, un premier coup d’oeil nous donne à penser que c’est une vraie personne et comme on est poli, on ne le fixe pas. C’est en constatant du coin de l’oeil son immobilisme qu’on réalise que c’est une sculpture.

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Bien qu’étant totalement incultes en art moderne et même éventuellement méfiants, il est clair que c’est dans cette partie du musée que nous nous sommes le plus amusés.

Parce que devant une oeuvre moderne, on est rarement passif : on se demande ce que c’est, on comprend ou pas, on aime ou pas, on trouve que c’est du foutage de gueule, on se dit qu’il y a un truc qui nous parle, mais on arrive pas à mettre le doigt dessus… Au moins, ça fait parler, on en débat, voire, on joue avec l’oeuvre.

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Certaines oeuvres étaient interactives, produisaient des sons différents quand on leur projettait une ombre. D’autres “s’animaient” quand on les regardait sous différentes perspectives.
On voit des Vazarely, des Calder, mais aussi du style pop’art comme Roy Lichtenstein.

Le musée est grand, mais pas immense. A l’entrée, on propose des activités pour occuper les enfants. Leirnette s’est promenée avec de quoi dessiner. Elle a reproduit la momie égyptienne (la salle de l’entrée lui a fait revivre ses cours d’histoires en un coup d’oeil) et aussi les peintures de O’Keefe, dont le musée contient la plus grande collection.

Enchantée de cette expérience, je suis allée visiter le museum of contemporary art de Chicago.
Il y a un musée des beaux-art à Chicago avec une collection d’oeuvre remarquable, la plus grande collection d’oeuvres impressionnistes hors de Paris et aussi Gauguin, Magritte, Chagall, Braque, Vlaminck et j’en passe… mais pour les raisons expliquées ci-dessus, ça ne m’a pas tenté.
Extérieurement, le bâtiment n’est pas très frappant. A l’intérieur, c’est un grand espace blanc de quatre étages avec au centre un puits de lumière qui donne sur un bassin avec des carpes koï. Tout un pan de mur du 4e donne sur le lac.

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Le musée ne montre pas beaucoup d’objets, son propos est de présenter clairement ses oeuvres, les faire découvrir et non noyer le visiteur. Chaque oeuvre ou ensembles d’oeuvres possèdent des notices courtes et claires.

Et c’est réussi. Ce musée a une vrai mission pédagogique et ce matin là, j’y ai croisé de nombreux groupes scolaires.
J’ai écouté une animatrice du musée expliquer à des enfants de 10 ans qui visiblement n’en savait rien, ce que signifiait le mot “Architecte”.

On y trouve des mobiles et stabiles de Calder :

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Une exposition temporaire sur l’architecte Füller qui rêvait de construire des maisons en dôme et une expo très rigolote et grinçante appelée USA Today. Elle comporte des oeuvres réalisées entre 1980 et 1990 pour critiquer la politique sociale des Etats-Unis, le racisme du pays, sa violence, ses guerres impérialistes, etc. le tout avec beaucoup d’humour.

Nous apprécierons le livre à colorier sur les désastres de la guerre, réalisé en mauvais papier, comme les vrais livres de la sorte, remplis de dessins absolument terrifiant à mettre en couleur :

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Et aussi ce panneau, immitant ce qu’on trouve à l’entrée des églises, listant les activités paroissiales :

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Lundi : Alcooliques anonymes
Mardi : Femmes battues
Mercredi : Troubles alimentaires
Jeudi : Dites non à la drogues
Vendredi : Prévenir le suicide des jeunes
Samedi : Soupe populaire

Dimanche : Sermon à 9h “Le joyeux futur de l’Amérique”

L’art moderne est partout dans le centre de Chicago.
Cette scupture mobile, prise en photo en cachette à la base de la Sears Tower :

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Calder a beaucoup inspiré les Chicagoans. On peut voir aussi un stabile dans le Loop.

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