Kro qui achète une maison pour de vrai

Et voilà, cette fois, c’est vrai, on va l’acheter, cette maison.

C’est aucune de celles dont je vous avais parlé. C’est la plus jolie maison du monde, sinon, je ne l’achèterai pas.
Elle remplit un certain nombre de caractéristiques importantes : elle est au pied d’un arrêt de bus, de ville et scolaire, elle est dans une impasse (au bout, c’est la forêt) et elle a un jardin avec des plantes déjà poussées dedans, comme un cerisier, des pruniers et une vigne.

Nous avons signé avec un jeune notaire, issu de 7 générations de notaires, enfant du pays qui dit septante. Nous allons maintenant nous lancer dans l’aventure fabuleuse des courtiers et prêts bancaires et si tout va bien, nous déménageons fin août.
Un déménagement par an, ça maintient en forme. Surtout que je vais aussi changer de bureau.
Dans cette maison, aucun travaux à faire pour la rendre habitable, mais des travaux d’embellissements indispensables : par exemple, mon futur bureau est rose fushia. Par contre, il y a une cuisine intégrée avec une vraie hotte, mais un seul bac à évier… comment va-t-on faire ? autre inconvénient : pas moyen de mettre une chatière. Allons nous être condamnés à faire portier pour chat ?

Ma maison est près de l’arrêt de bus, c’est à dire qu’elle est moins chère. Laissez moi vous expliquer schématiquement le fonctionnement de la région frontalière :

Tout en bas de la hiérarchie sociale, il y a la “racaille d’Annemasse” qui peut envahir Genève grâce à de nombreux moyens de transport : bus, tram à la frontière, train et bientôt un nouveau TER.
Ensuite, il y a la plèbe de St Julien et sa région sud, soit en direction d’Annecy, soit en direction de Bellegarde. Ces gens là vont à Genève soit par le bus de ville, soit par le bus longue distance. C’est pas la racaille mais on sent bien quand même que ce sont les pauvres.
Enfin, il y a la zone au sud-est, coincée entre St Julien et Annemasse : Collonges-sous-Salève, Pressilly, Archamps. Ces personnes se rendent à Genève en voiture parce qu’il n’y a pas le moindre transport en commun. C’est le haut du panier. C’est là que les maisons sont les plus chères. Ca répond à une logique bizarre mais claire : les transports en commun nous apporte le bas peuple, quand vous habitez dans ces communes, c’est que vous pouvez vous offrir une “place de parc“ à Genève.
Eh bien, tant mieux pour nous.
La rumeur parle aussi d’une zone dans le nord de Genève, appelée ”Pays de Gex“, où les prix sont tellement chers que les jeunes prof célibataires, fraichement nommés, logent en mobil-home car ils ne peuvent pas se payer d’appart. Dans cette région, le turn-over dans l’enseignement est considérable. Je n’y suis jamais allée, il parait qu’il y a des miradors à l’entrée.

Acheter une maison nécessite des compétences nouvelles, c’est pourquoi je peux vous conseiller la lecture de :

L’immobilier pour les nuls


1,5 kg de savoir immobilier pour toute sorte de situations.

Mon seul regret, c’est que toutes ces compétences fraichement acquises, non seulement j’aurai très bien pu continuer à vivre sans, mais en plus elles ne vont pas me resservir de si tôt, voire, si elles me resservent un jour, elles risquent d’être complètement périmée.
Au titre du pittoresque, j’ai appris des termes comme “Privilège du préteur de denier” (mon préféré), “Servitude”, la différence entre une “vue droite”, une “vue oblique” et un “jour” et comment un placard accroché à un mur devient de “l’immobilier par destination“. Ca m’a presque fait regretter (fugitivement) de ne pas avoir fait des études de droit. Mais comme mes parents n’étaient pas eux-mêmes notaire, j’ai bien peur que sans le gène notarié, les compétences ne servent pas beaucoup.

Autre nouvelle frontalière :
Certains et certaines s’en doutaient déjà, maintenant, j’en ai la preuve : je suis un homme.
En tout cas, j’ai un nouveau numéro de sécurité sociale privé qui commence par 1. Il faut dire que quand vous êtes frontalier, par défaut, vous êtes un homme : vous devez confirmer, décocher, préciser… le cas échéant.
Je compte aller les voir, je vous raconterai.

Avec ces histoires de maison, je n’ai pas eu le temps de lire et de faire grand chose, surtout que je pars en voyage la semaine prochaine, et j’ai du pas mal avancer dans mon travail. Heureusement, j’ai des amis suisses qui me sortent :

Le panier à 4 pattes

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Est-il nécessaire, pour vous nourrir, que votre agneau vienne de Nouvelle-Zélande, vos céréales des U.S.A. ou votre poulet de Chine ?
Le principe du panier à 4 pattes (qui n’est pas une amap, je précise pour les spécialistes, ce n’est pas un abonnement à l’année), c’est que vous payez à l’avance et que vous recevez un panier avec des produits cultivés sur place qui sont très bons.
Nous avons déjà mangé un très bon poulet bio, des superbes asperges avec un vrai goût d’asperge et du jus de fruit à tomber par terre.

Il faut savoir que les dernières agricultures du canton de Genève sont menacées par des pulsions d’urbanisme frénétique.
Si vous voulez des informations : http://www.uniterre.ch/Dossiers/JourLuttePaysanne.html

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