Kro qui jardine

sch1-2011-03-27-14-432.jpg Le bricolage, je vous en ai déjà beaucoup parlé. Nous passons maintenant au deuxième temps de la pratique de la vie dans une maison : le jardinage.
Nous sommes des personnes prudentes. Nous ne comptons pas arriver dès la première année à l’autosuffisance alimentaire. Par ailleurs, on n’y connait à peu près rien. Comme nous sommes plutôt des intellos, du genre à aller chercher les infos dans les livres, on s’est donc documenté. Je dois dire que je suis incapable aujourd’hui de vous dire quel est le bon livre à acheter, quand on y connait rien.

Peut être que le meilleur, dans le vrai basique, c’est celui-là : Les bases pour Jardiner, quand on n’y connaît vraiment rien, de Jean Michel Groult illustré par Pénélope Bagieu.

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Parce que dans les autres livres, on vous dit : biner, sarcler, repiquer les semis, buter les pieds, pincer les feuilles… Mais tout cela n’a aucun sens quand on a aucune compétence en jardinage. Je sais bien que ça doit être basique puisque dans le glossaire du livre, ces mots n’y figurent pas. Mais bon, quand on ne connait rien, faut bien commencer au début.

Par ailleurs, on ne sait pas que penser des commentaires zodiaco-mystiques sur le moment de planter. Quant aux conseils quasi vaudou au sujet de la corne séchée et du sang de porc à répandre sur les fraises, ils nous laissent perplexe.

L’autre paramètre avec lequel un esprit scientifique est handicapé, c’est les dimensions. Planter les graines à 15 cm… quel est le % de marge ? +/ – 1cm ou +/- ou 3 cm ? est-ce que 14 c’est trop près, déjà, et il faut mieux faire 16 ?
Que signifie planter les graines à volée et les enfoncer légèrement… légèrement, c’est 1 cm ? ou moins ? ou on s’en fout ?

Quelle est la différence entre arroser abondemment et bien arroser ? Que signifie : tolère un endroit ombragé ? ça veut dire que le plein soleil ça va ou
ça va pas ? Et : levé 10 jours, ça veut dire que si au bout de 11, ya pas de petites feuilles, c’est mort ? (et je vous dis pas les angoisses à venir du type : ramasser avant que la racine ne creuse trop… par définition, la racine, c’est dans le sol, alors, comment voir si elle creuse ? et quelle est la longueur du trop ?)

Bref, c’est pas clair.

Comme on n’a pas envie de retourner tout le jardin, on s’est orienté vers un potager sur de petite zone, + des plantes indispensables comme la rhubarbe, les framboises, la menthe, etc.

Un ami, grand cultivateur potageur, nous a parlé du potager en lasagne… Au début, j’avoue que je me suis demandée si ce n’était pas un peu comme le dahu… le truc qu’on dit aux débutants, histoire de se marrer. Or, le potager en lasagne, ça existe pour de vrai. C’est utile, surtout quand on n’a pas de sol… on peut faire ça en ville, dans une cour… en fait, on construit des couches successives avec du compost, de terreaux, etc. Le résultat final n’est pas très joli.

Nous avons un sol et un jardin, donc, on s’est plutôt orienté vers le potager en carré.

Pour cela, on a acheté : Le potager en carré, la méthode et ses secrets d’Anne-Marie Nageleisen

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Ce livre explique comment construire ses carrées, les remplir et quoi mettre dedans, et dans quel ordre. Côté secret, j’aurai bien aimé qu’il précise ce que j’ai su grâce à mon ami potageur : la salade, c’est facile, les tomates, c’est difficile, les radis, tout le monde y arrive, les navets, c’est autre chose. Parce que, la meilleure solution pour prendre du plaisir à une activité et apprendre, c’est de se fixer des objectifs atteignables

Le truc pénible, avec le jardinage, c’est quand on vous fait croire qu’il y a des secrets hyper rares, répétés de bouche de druide à oreille de druide et qu’on va vous les divulguer pour même pas 25 euros. Corolaire, c’est l’idée qu’il y a une sorte de don, une « main verte » et que si vous ne l’avez pas, ben, on va vous révéler les secrets qui vous permettront de faire croire. Ma maigrichonne expérience me dit qu’il y a surtout 3 facteurs : l’expérience, le prix qu’on est prêt à y mettre, le temps qu’on va y passer. En ce qui concerne l’expérience, on peut lire, on peut consulter des druides, on peut jardiner avec eux, se lancer sur son propre jardin et si on y prend goût, ça vient. Bref, c’est pas la première année, livres ou pas.

Pour le prix, c’est pas compliqué : de la bonne terre c’est mieux, du bon engrais respectueux du sol, c’est mieux, des super graines, c’est mieux, des plants qui ont déjà commencé à pousser et qui font pas 3 mm, c’est mieux, etc. etc. Ca fait pas tout, mais comme pour le bricolage : quand on est nul, il ne suffit pas d’avoir de bons outils, mais ça aide. Pour le jardinage, c’est pareil : une façon de mettre « la chance » de son côté, c’est d’investir dans de bonnes matières premières.

Alors, on a fait 2 carrés. Oui mais où ?
Après avoir scruté nos arbres dans tous les sens (où portent-ils leur ombre ?) et calculer l’endroit le plus fen-sui pour faire pousser des légumes… et quelle palissade va réverber et d’où quelle est la bonne terre (d’ailleurs, elle est comment la terre ? argileuse ou limoneuse, hein ?), Lotin a eu l’idée définitive : le soleil c’est important… mais l’eau aussi. C’est malin de ne pas se mettre à 200 m du point d’eau… Donc, on a fait les carrés devant le robinet extérieur, juste devant la cuisine (plus pratique pour aller chercher le persil).

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Tout commence comme ça : des palissades en bois pour faire la bordure, un maillet emprunté au voisin, et Lotin qui tape comme un sourd.

Une fois que les 8 bordures sont plantées (en essayant à peu près de faire des trucs parallèles), on ramène des sacs de 70 litres de terreau, parce que le jardinage, c’est pas un sport de gonzesses.

On bine, on aplanit, on tasse vaguement, on ratisse un peu, et ça donne ça :

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Ya plus qu’à planter.

Mais quoi ? Le potager en carré donne des conseils, mais plutôt pour des gens qui s’y connaissent déjà. Il est bon d’y adjoindre : Initiation au jardin et au potager, écrit par un collectif. On vous explique plantes par plantes comment faire. C’est pas vraiment basique basique (pour ça voir plus haut), mais c’est plutôt complet et bien détaillé.

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Nous avons planté du persil, des radis, des épinards, des fraises et de la ciboulette (vous noterez que certains sont tout poussés, achetés à la Migros), ça permet d’avoir quelque chose d’assez joli et d’un peu plus motivant qu’un carré vide. Dans les coins, il y a des oeillets d’inde, pour chasser les sales bêtes et attirer des gentilles.

Et ici : du romarin, de la roquette, de l’ail et un potimarron (ça, c’est l’aventure !)

Ce soir, il a plu. Heureusement, il le fallait, parce que ça fait du bien au jardin, cette pluie, on en avait besoin. Depuis le temps que je rêvais de dire ça.
(Vous savez ces gens qui vivent en ville et se désolent du temps mais concluent « oui, mais on en avait besoin pour les jardins »)

Dans une prochaine Kro : les trucs qu’on a planté, mais pas dans les carrés.

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