Kro Paléo les concerts

Bien sûr, un festival en plein air est soumis aux aléas météo. Un bruit court que quand on aime vraiment Paléo, on l’aime sous la pluie. Le terrain est très poussiéreux et se transforme en boue au premier orage. Nous avons eu un temps idéal : pas de canicule, la crème solaire est restée dans le sac, pas de pluie non plus.

Nous étions là une journée, pour voir 2 groupes qui sont pour nous mythiques et qu’on n’aurait vraiment jamais cru voir en concert : Midnight oil et The Pixies.

Les deux concerts étaient sur la grande scène… qui pour une scène démontable, est une Grande scène. Dessous, il y a un village : c’est là où logent toute l’équipe technique, à l’abri, à l’ombre, avec des hamacs.

Midnight oil a sorti son titre phare « Beds are burning » en 1987. Ca a été un des premiers groupes qu’on a écoutés ensemble avec Lotin (il était plus fan que moi). A l’époque déjà, Peter Garett chantait la restitution de la terre aux Aborigènes (It belongs to them, Let’s give it back). Ensuite, Peter Garett a été ministre de l’Environnement en Australie, puis ministre de l’Éducation nationale. Et… revoilà le groupe sur scène. Le public ne les a pas oubliés, ils remplissent l’esplanade devant la grande scène.

Très honnêtement, je n’ai jamais été une ultime fan de Midnight Oil, même si je trouve leur musique sympa (probablement plus maintenant qu’à l’époque d’ailleurs). J’ai été totalement convaincue. Ils ont fourni un show sympa en interagissant avec le public, énergique et efficace. Peter Garett a une voix formidable, le groupe est top. Bref, ils ont largement raison de revenir sur scène.

Lotin, en vrai fan, était tout devant, les photos sont de lui. Moi, eu égard à ma taille, j’étais au fond sur les gradins. Evidemment, ça fait un peu des petits bonshommes au loin. Pour les détails, il y a 2 écrans et au moins, on est assise et on voit la scène.

Un autre groupe que jamais nous n’aurions cru voir : Pixies, un groupe plus célèbre mort de vivant. Toute la légende de Pixies s’est faite après leur dissolution, et en grande partie grâce à leurs célèbres fans : « I never could get over the fact that The Pixies formed, worked and separated without America taking them to its heart or even recognizing their existence for the most part » : ça c’est David Bowie, en 2002. Mais on peut ajouter Nirvana qui les cite comme inspiration majeure ou Radiohead qui refuse de les avoir en première partie : « Pixies ouvrant pour nous, c’est comme les Beatles ouvrant pour nous. Impossible ! ».

Pixies se reforme en 2004, mais se contente de rejouer ses anciens albums. Kim Deal, la bassiste, part en 2013 et le groupe redevient un vrai groupe qui écrit des chansons cette même année avec l’arrivée d’une nouvelle bassiste : Paz Lenchantin.

Pixies au Paléo, c’est un mélange étonnant. Un monde fou en bas, une foule ultra motivée, qui saute partout. Dans les gradins, c’est plus mitigé… Black Francis est rigoureusement comme avant, discordant comme jamais, alternant les aboiements, les hurlements bizarres, les mélodies et les rires sardoniques de dingue (Hope everything is alright ???) Certes, Pixies n’est pas un groupe facile à découvrir en festival et leurs derniers titres ne sont pas plus simples d’accès. Les gradins se sont peu à peu dépeuplé… Mention spéciale à deux dames qui devaient avoir 70 ans, derrière moi : « Il est à quelle heure, Julien Doré ? » Elles ne sont pas restés. Pour autant, le public des Pixies, ceux qui sont restées dans les gradins jusqu’au bout, a tous les âges.

Black Francis et ses acolytes ne parlent pas avec le public, ils enchainent les chansons à un rythme de dingues… C’est pas convivial, c’est pas facile, c’est désarçonnant, c’est punk, c’est génial. Bref c’est indiscutablement toujours les Pixies.

D’ailleurs, ça se voit ici : la vidéo Paléo officielle

Et la sécurité, c’est comment ? C’est top. Le Paléo, c’est la Suisse, avec le meilleur côté de la Suisse. Tout le monde est aimable. Les concerts commencent et finissent à l’heure. Les toilettes sont propres et en nombre suffisant. Vous n’êtes pas fouillé à l’entrée. Vous pouvez entrer avec vos bouteilles d’eau. Ou votre couteau (même s’il n’est pas suisse).

A la maison bleue, j’ai dû renoncer à un concert sur la plage où ils refusaient les sacs à dos, sous le regard de Robocops armés jusqu’aux dents qui patrouillaient sur les dunes. Clairement en ce qui me concerne, voir des mecs sur-armés n’augmente pas mon sentiment de sécurité. Et pour avoir eu mes sacs fouillés devant de nombreux bâtiments parisiens, je sais que c’est inefficace, parce que si la fouille était faite efficacement, tout serait bloqué.

Bref, à Paléo, vous n’êtes pas fliqué et tout se passe bien. Tout le monde est souriant et poli et ça ne met pas une ambiance parano sur le terrain. Ca ne veut pas dire qu’il n’y a pas de surveillance.

Les bars sont testés pour vérifier qu’ils ne vendent pas d’alcool aux mineurs. Dans la zone « enfant », l’alcool est interdit, mais on peut laisser son verre en consigne. La bière est servie dans des verres en plastique consigné, récupéré, lavé et remis en service. La foule est surveillée et en cas de problème, allant de l’évanouissement au mec qui s’excite un peu trop (les 2 situations se sont produites pendant Pixies), le Service d’ordre du Paleo intervient. Ils sont grands, costauds, entrainés et avec eux, on ne discute pas. Ce qui fait que Paléo, c’est un festival où même quelqu’un comme moi peut se sentir bien.

 

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