Dernière kro séries pour le moment

Dernier jour des vacances. Après, promis, je vous fais des Kro sur des livres !

Dark de Jantje Friese et Baran bo Odar avec Louis Hofmann, Maja Schöne

Stranger things de Matt Duffer et Ross Duffer avec Winona Ryder, David Harbour

13 reasons why (2) de Brian Yorkey avec Dylan Minnette , Katherine Langford

Dark de Jantje Friese et Baran bo Odar avec Louis Hofmann, Maja Schöne

En 2019 à Winden, en Allemagne, le policier Ulrich Nielsen cherche désespérément son fils disparu, Mikkel, âgé de 12 ans. Le même jour, un homme se suicide sans raison apparente. 33 ans plus tôt, en 1986, un enfant avait déjà qui a disparu. Ces disparitions, suicide et mystères font que cette petite ville est pleine de secrets, mais aussi de rancoeur et de squelettes de placard.

Nous allons suivre cette histoire avec de nombreux flash-back, entre 2019, 1986 et 1953 : tous les 33 ans des événements se répètent.

Dark est une série assez compliquée puisqu’on fait une sorte de correspondance entre 1986 et 2019 avec des personnes qui existent évidemment dans les 2 histoires, mais qui ont vieilli et on joue un peu à qui est qui, en comprenant comment des drames d’avant ont accouché des drames du présent.

C’est une série assez rusée, allemande (ça change) accrocheuse aux 2 premiers épisodes, mais qui malheureusement se traîne dès l’épisode 3 puis s’accélèrent sur les 3 derniers, qui sont formidables… Mais se terminent dans un enchevêtrement de complications qui ne semblent se justifier que par la nécessité de faire une saison 2. En ce qui me concerne, je m’arrêterais là.

Stranger things de Matt Duffer et Ross Duffer avec Winona Ryder, David Harbour

En 1983, à Hawkins, après une partie de Donjons & Dragons, Will Byers, douze ans, disparaît sans laisser de traces, hormis son vélo. La ville part à sa recherche. Sa mère, bien sûr, un femme un peu paumée, qui élève seule ses 2 fils et qui est sûre d’entendre parler Will à travers les murs de la maison. Les copains de jeu de rôle partent aussi à sa recherche et rencontre 11, une fille de leur âge au crâne rasé, échappée d’une sorte de laboratoire, qui a des pouvoirs psychiques.

Outre l’énorme pub que Netflix fait à sa série, ce qui m’a convaincue, c’est la partie de JDR du début, et aussi le fait que les gamins ont en gros le même âge que moi, en 1983 (mais moi, je ne jouais pas encore). L’inspiration Stephen King est manifeste : il y a une bonne dose de Charlie, mais aussi de ces histoires qui tournent autour d’une bande de gamins qui ont un vélo et font des trucs dans le village. (C’est d’ailleurs amusant, comme les séries américaines adorent les histoires de gamins qui parcourent seuls le village à vélo sans téléphone portable, alors qu’aujourd’hui, ce sera impensable, les parents auraient trop peur).

Il y a aussi du Spielberg (ces histoires de gamins dans un contexte fantastique), bref, cette série est un hommage à la filmographie de la pop culture des années 80, et sur ce plan, c’est assez réussi.

Elle a la finesse de ratisser large, en mettant en scène 4 enfants de 12 ans, quelques ados autour de 18 ans, et quelques adultes, ayant tous une trame scénaristique distincte. Plus des monstres et un gouvernement qui cache ses expériences.

Tout cela ressemble surtout à un produit bien ficelé, parfois efficace, mais tout de même, pas très orignal. Les enfants jouent parfois très mal et leur aventure n’est pas toujours crédible en marge des adultes. Certains pans sont franchement bâclés : sur les 3 gamins au centre de l’histoire, un seul a une vraie vie, avec une soeur, une maison et des parents, c’est le gentil garçonnet brun. Le petit gros qui zozote et le petit noir sont des extensions de lui, leurs histoires n’existent que dans la mesure où ils sont en relation avec le héros : même dans les moments les plus improbables, ils n’ont jamais le moindre parent qui vient les chercher ou les empêche de parcourir la ville à vélo.

Quoi qu’il en soit, ça se laisse regarder. La saison 1 se boucle vraiment, mais sans tout résoudre (puisque c’est quand même touffu), mais je ne suis pas sûre de m’intéresser à la suite.

13 reasons why (2) de Brian Yorkey avec Dylan Minnette , Katherine Langford

S’il y a bien une série où une saison 2 a priori ne se justifiait pas, c’est celle-là. Mais devant l’énorme succès mérité de la saison 1, c’était évidemment tentant. Honnêtement même si le scénario de la saison 2 ne vaut pas celui de la 1, cette suite mérite d’être vue, surtout parce que les acteurs sont vraiment excellents et aussi parce que la série traite avec la même finesse des problèmes d’éducation et de socialisation jeune.

Le fil rouge de cette saison est le procès que la mère de Hannah attente à l’école, pour avoir négligé de protéger sa fille. En parallèle, des messages d’intimidation tentent d’empêcher les jeunes de témoigner et des Polaroïds compromettant Bryce apparaissent de temps en temps dans les affaires de Clay.

On retrouve une dénonciation de la culture du viol dans les écoles, que les sportifs et leur coach entretiennent. On voit un peu (pas assez à mon gout) le rôle du coach, qui peut servir de père de substitution pour gamin paumé, qui passe tout à ses « poussins » du moment qu’ils gagnent et soient en forme, et l’école qui passe tout au coach, payé 3x plus cher que le conseiller d’éducation.

La série montre aussi comment la reconstruction après un viol est difficile, et comment il est aussi difficile de porter plainte, quand on voit à quel point il est facile au tribunal de salir la réputation des femmes (on va déballer la vie d’Hannah pour en faire une fille perturbée, une harceleuse, une fille « facile »), et d’excuser les « pulsions » des hommes.

Et là où la série fait preuve d’une grande finesse, c’est dans la critique sociale. Bryce, enfant de riche, violeur certes, mais élevé dans les bonnes manières et les convenances, sans faire semblant, sait quand il faut s’arrêter et faire profile bas. Il sait aussi s’entourer de garçons pauvres qui l’admirent. Il les aide, leur permet de s’échapper de leur famille minable pour aller voir chez les riches et en échange, ils feraient tout pour lui. Mais ces garçons pauvres ne savent pas être des crapules élégantes, ne savent pas s’arrêter et surtout, n’ont pas le plan B, quand ils ne peuvent plus être les sportifs de l’école ou suivre leur héros riche. Et surtout, devant la justice, ils ont de moins bons avocats.

La série en rajoute beaucoup, de sorte que certaines péripéties deviennent peu crédibles, mais les choses prennent de l’ampleur dans les derniers épisodes et on est bien accroché. La série aurait dû en réalité s’arrêter à l’avant-dernier épisode. Le dernier n’est là que pour lancer la saison 3 et les péripéties convoquées pour tenir les spectateurs en haleine… ça fait trop.

 

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