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Pars loin et reviens tard de Frad Vargas

Merci pour le chocolat, avec Dutronc de Chabrol

Le Pacte des loups, un film célèbre avec plein de monde.

Pars loin et reviens tard de Frad Vargas
Le nouveau Fred Vargas est vraiment très bien.
On retrouve le commissaire Adamsberg au prise avec un curieux dessinateur, il peint des quatre à l’envers sur des portes d’immeuble. Il s’avère que le
4 inversé prétend protéger de la peste, c’est le médiéviste qui lui a dit (vous savez, ces 3 étudiants qui vivent avec l’oncle de l’un d’eux dans une vieille maison).
Parallèlement, un crieur de rue breton du côté de montparnasse reçoit régulièrement des messages sybillins dont il n’apprécie pas trop la teneur.
Cette fois, c’est un ex prof de lettre qui les décrypte : ces messages annonce la peste…
Les personnages sont vraiment sympas, crédibles, attachants, divers. C’est très bien écrit, c’est vraiment un plaisir à lire d’une traite. Ca m’a tellement plu que je me suis achetée les autres de Vargas que je n’avais pas lu.

Merci pour le chocolat, avec Dutronc de Chabrol.
Bon, globalement, Chabrol, j’aime pas trop. Anne-Claire me dit que j’ai pas vu les bons. Mais je crois que j’aime quand meme pas.
Là, je m’étais préparée du repassage, pour m’aider.
Un grand pianiste se marie de nouveau avec son ex-femme, héritière d’une grande chocolaterie suisse. Ce pianiste a un fils, né d’un autre mariage et dont la mère, une grande photographe, est morte. La deuxième femme organise une exposition à sa mémoire. Voilà une jeune fille, pianiste, qui apprend d’une amie de sa mère qu’elle a failli être échangé à la naissance avec le fils du pianiste. Ca lui donne envie de le rencontrer.
Visiblement, ensuite, ca part dans les relations bizarres entre les gens et les liens de parenté, existants ou inventé. Sauf que c’est lent, il se passe rien et donc, ca m’a ennuyé. J’ai meme pas repassé, du coup.

Le Pacte des loups, un film célèbre avec plein de monde.
L’histoire : dans le Gévaudan, une bête terrible dévore le peuple (plutôt des femmes quand même). Le Roi, que cette cette bête finit par ennuyer, envoie… une biquette… (heu, non pas pour chasser un loup, alors
plutôt…) un naturaliste, Grégoire de Fronsac pour la chasser et la naturaliser. Grégoire, qui rentre des Amériques, est accompagné d’un indien appelé Mani, son frère de sang. Il est accueilli par la communauté noble du Gévaudan, qui comporte ce qu’il faut de comte, de jolie fille de comte, d’ecclésiastique, de jeune noble impétueux et de jeune noble érudit…
Malgré une énorme battue, la bête n’est pas capturée. Mais de Fronsac découvre du métal dans la plaie d’une des victimes. Il semblerait bien que la bête ne soit pas un loup.

Bon, ce film a des décors magnifiques et un décorateur compétent. Les costumes sont également très réussis. La battue, où toute la noblesse est habillée de rouge, sauf Grégoire de Fronsac et le jeune homme étudiant qui l’aide, en blanc et les bohémiens trainant par la, on sait pas bien pourquoi, en noir, donne de jolis plans.
Le scénario, contre toutes attentes, est probablement une des choses les moins critiquables du film. Il y a des rebondissements, des choses qui se tiennent, un fond historique convenablement exploité, du moins pour la partie qui prétend faire de l’histoire et la fin est valable.

Pourtant, ce film est ridicule.
Si.
J’ai cherché d’autres qualificatifs mais vraiment, je n’en ai pas trouvé :
ridicule. On a dit qu’il mélangeait les genres, qu’il faisait trop de choses à la fois… Peut être. Mais là, le ridicule vient du détail qui tue…
manque de bol, il y a un détail qui tue à chaque scène.

Grégoire de Fronsac arrive en Gévaudan. Là, il tombe sur un groupe d’hommes en train de mettre à mal une bohémienne et son vieux père. Hop, il descend et commence à casser à la gueule à la troupe. Visiblement, il a appris le combat non pas aux amériques mais à Hong Kong, comme tout le monde d’ailleurs, dans le Gévaudan, les nobles, les bohémiens, le peuple, les soldats et les indiens iroquois, tous ont la même technique de combat. Je soupçonne que les prêtres aussi mais on n’a pas eu l’occasion de le vérifier.
Et d’ailleurs, il y a de nombreuses scènes faites toutes expres pour le montrer. Cette technique de combat possède une règle suprème que tous respectent : quelque soit le nombre des méchants, ils n’attaquent jamais JAMAIS ensemble. Deuxième règle : si tu peux aller quelque part en marchant, choisis d’y aller en rouler-bouler.

Ensuite, pour montrer à quel point ces combats sont beaux, on utilise la technique du ralenti / accéleré à grand coup de mouvement de caméra + bruit d’aspiration. D’ailleurs, ca plait tellement au metteur en scène, comme effet, qu’il le fait tout le temps, à tout propos : sur la pluie qui tombe, sur l’indien qui rammasse son baton et hors de propos : de Fronsac s’écroule sur son lit après son long voyage, travelling avant accéléré avec bruit d’aspiration, arrêt sur… sur… l’indien qui s’assoit sur un divan.
Génial, comme il s’assoit bien !

D’ailleurs, cet indien est le premier modèle de LaraCroftien mâle, lui aussi court dans la neige habillé uniquement avec des cuissardes et un cache-sexe. (Gilles me précise à juste titre que Schwartzenegger dans Conan le faisait déjà). Ce qui lui permet de montrer souvent ses fesses qu’il a très joli (je précise pour le public masculin qui a eu tout le film les yeux coincés dans les décoltés des actrices).
Il a aussi de très très jolies peintures de guerre sur le visage et le corps… sauf que c’est iroquois, moi, je suis copte.

Pour finir dans les détails qui tuent, j’ai remarqué 2 éléments importants pour être invincible.
1. ne jamais retirer son caleçon, (copyright de Fronsac). Même au bordel, même avec une fille nue à cheval sur vous en train d’osciller de façon convaincante : ne pas retirer son caleçon.
2. partir au combat cheveux détachés (copyright Mani). Avant de traquer la bête en casse-sexe et cuissardes, dénouer sa queue de cheval. Ca permet aussi de se passer d’armes. D’ailleurs, de Fronsac suit l’exemple. Quand lui aussi, il va à la chasse à la bête, il se fait des peintures gothiques sur le visage (parce que iroquois, j’y crois pas) ET il détache ses cheveux pour faire sauvage.

Enfin je ne vous cache pas que tous les effets faciles y sont, ainsi que tous les effets gratuits. Et si en a un peu plus, c’est pas grave, je vais vous remettre un traveling de caméra avec un bruit d’aspiration, ca va plaire.
Bon, ca vous donne envie d’aller le voir ?
Ah. Bon, c’est pas grave, y’a eu plein de spectateurs, déjà.

C’est tout pour aujourd’hui.

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