Kro

Remarque préliminaire :

Je ma trompé.
J’ai dit :
« Les Olives noires : dessins de Sfar et scénar, je sais plus. » Ahaha. C’est l’inverse, me fait remarquer un lecteur. Et il ajoute : « C’est Emmanuel GUIBERT, qui dessine, le génial dessinateur de « La Fille du professeur » et de « La Guerre d’Alan ».

Remarque liminaire :

La BD de Larcenet dont je vous avais parlé en avant première à Noel est enfin sorti et s’appelle « Un dur combat » (si je me souviens bien de ce que j’ai aperçu à la FNAC. Je vous rappelle qu’elle est fantastique, allez donc la lire. http://www.blam.be/bd_fiche_comment.php?idBD=34

From Hell, la Grosse BD de Cambell et More (Edition Delcourt)

Matin brun de Franck Pavloff, Edition Cheyenne

Idoru de William Gibson

Minority Report de Philip k. Dick

From Hell, la Grosse BD de Cambell et More (Edition Delcourt) C’est la BD qui a donné le film dont je vous ai parlé récement. Cette BD a en gros le volume du Petit Robert : 600 pages quoi. Et présente une des théories sur le mystère de l’Etripeur de Whitechapel. A l’inverse du film du même nom, le meurtrier et les raisons des crimes sont connus dès le départ. Donc, si je vous raconte l’histoire, je spoile le film, alors, je vais pas le faire. Ce livre est issue d’une considérable documentation, tant scénaristique que visuel sur l’affaire. A la fin, on a 20 pages de notes, commentant toutes les pages de la BD, expliquant ce qui est réel, d’où ca vient, ce qui est possible, ce qui est inventé, etc. Plus une postface pleine d’humour retraçant l’histoire des théories et de leurs auteurs sur l’identité de l’éventreur. L’histoire elle-même racontée dans la BD nous invite à découvrir un Londres misérable et la condition humaine des pauvres, la vie des prostituées et le mépris de la « bonne société » envers les pauvres… C’est aussi une visite à travers Londres occulte et ferait un guide magnifique pour un scénar Nephilim. Ca donne une idée de comment était menée une enquête policière à l’époque, avec tous les préjugés sociaux, les journalistes sans scrupule (précurseur des tabloids anglais), les témoins écartés sur leur mine parce que jugés non digne de fois… Par exemple, on va interoger les indiens venus avec Buffalo Bill, car ça ne peut être qu’une pratique de sauvage. On va aussi suspecter l’acteur qui jour Mr. Hyde, car il est impossible de feindre à ce point la méchanceté. On rencontre des personnages célèbres de l’époque, Merrick (elephant man) Aleister Crowley, Keats, Oscar Wilde, Whistler… Et enfin, ca nous donne un aperçu de la Reine Victoria et de son entourage politique et sa famille dévergondée. Bref, on apprend plein de choses, sur l’éventreur, mais aussi sur l’époque. Les notes de la fin sont aussi passionnantes que la BD. Le seul bémol, c’est que je n’accroche pas à la façon dont le dessinateur représente les personnages. Il est très fort dans les décors et les bâtiments par contre. Tout ca pour dire que c’est un pavé passionnant et magnifique.

Matin brun de Franck Pavloff, Edition Cheyenne

Une minuscule nouvelle parues en tout petit format aux éditions Cheyenne et qui a eu beaucoup de succès. C’est l’histoire de deux amis, plutôt normaux, qui aiment boire de la bière au soleil, tranquillement. Et voilà que l’Etat décide qu’il est interdit de posséder un animal qui ne sera pas brun. Alors, forcément, ils vont faire piquer respectivement leur chat et leur chien. Et c’est un peu normal, c’est scientifiquement prouvé que les animaux bruns sont meilleurs. Mais l’Etat n’en reste pas là.

Cette mini histoire « orwellienne » a rencontré un net engouement et on a pu voir son auteur un peu partout à la télé, il paraît (même chez Ardisson, m’a-t-on dit). Bon, ce texte est très bien, et par les temps qui courent, comme on dit, un peu d’anti-fascisme ne fait pas de mal. Mais je me demande un peu quelque chose, sans en être bien sûre.

J’ai la sensation d’avoir lu des trucs équivalents chez des auteurs estampillés SF et je me demande comment ça fait qu’un aussi petit texte a réussi à avoir autant de succès. Parce qu’il est bien, certes, mais sans être génial. Est-ce parce que l’auteur n’est pas un auteur de SF ? Les gens découvrent alors les histoires « fantastiques » « uchronique », bref, les histoires pas plausibles mais qui parodient ce qui pourraient arriver. Comme je disais, K. Dick, Orwell, Bradbury auraient pu écrire ce texte. D’un autre côté, je suis prête à admettre que je ne le compare pas à n’importe qui.

Bref, je m’étonne du succès qu’a pu avoir ce petit texte alors que je pense qu’un lecteur habitué de SF « littéraire » le trouvera sympa mais pas novateur.

Quoiqu’il en soit, je vous conseille très chaudement la lecture de Matin brun

Idoru de William Gibson

En 1984, Gibson lance le cyberpunk avec Neuromancien. Livre génial qui a cette particularité curieuse, ai-je trouvé, d’avoir été très difficile à lire à l’époque parce que « bizarre » (pas d’internet, par de réalité
virtuelle) et devient familier maintenant, sans paraître démodé… Pas mal je trouve.

Maintenant, on ne dit plus cyberpunk, parce que ça fait peur aux lecteurs. On dit Technothriller, c’est plus chic. Bon, foncièrement, c’est du cyberpunk, sans le côté « kitsch » des implants cybernétique chromés à tour de bras (artificiels).

Entre les 2 romans (Idoru, c’est 1998), Gibson a bien amélioré son style, de sorte qu’il arrive même à des passages extrêmement bien écrits (si, par moment, je le trouve aussi bon que Banks, vous vous rendez compte ?)

2 histoires s’emmêlent dans ce livre (mais pour se rejoindre) : Laney a le talent spécial de mettre en relation des informations que personne n’auraient pensées à connecter entre elles pour résoudre des problèmes. Il est embauché par un australien, garde du corps d’une rock star à Tokyo. Sa mission, comprendre pourquoi le chanteur veut épouser Rei Toei, une Idole, un agent software, une personnalité virtuelle, quoi.

En même temps, Chia, du fan club de ce même chanteur, est envoyée par son association pour la même raison. Mais entre temps, elle se met dans les pattes de gens louches.

Bon, mais comme c’est du Cyberpunk, vous vous doutez que tout en fait plus compliqué.

Ce livre fourmille d’idées, de descriptions (Tokyo après le tremblement de terre, reconstruit en immeuble nanotech) très sympas. L’histoire est bien, Laney et Chia sont des personnages attachants et les seconds rôles ne sont pas bâclés. Seule la fin n’est pas tout à fait à la mesure du reste, à mon avis. Mais c’est un très bon livre, qui m’a redonné envie de lire Gibson.

Minority Report de Philip k. Dick

Ont été compilées dans ce recueil les nouvelles de Dick qui ont été portées à l’écran : Rapport minoritaire, Souvenir à vendre (Total Recall), Nouveau modèle (Planète hurlante), plus quelques autres pour compléter.

Ce sont pour beaucoup des nouvelles de jeunesse et pas très très bonnes. Mais je me demandais comment étaient les nouvelles de Dick à l’origine de ces films.

Une surprise : par la moindre évocation de drogue dans Rapport minoritaire. Mais on ne dira pas pour autant que Spielberg a trahi Dick ! Une gestion du futur plus fine et moins simpliste chez Dick. Mais sinon, ce n’est qu’une brève nouvelle qui parle essentiellement de Pre-crime. L’histoire du fils d’Anderton, par exemple, est inventée pour le film. Idem pour Souvenirs à vendre qui finalement, ne parle que de Recall et d’espion amnésique, mais on ne part jamais sur Mars, toute cette partie est de Verhoven.

Parmi les meilleurs nouvelles, on a Nouveau modèle (alors qu’à mon avis, le film, très fidèle au texte, ne cassait rien).

Par curiosité, la nouvelle : Ce que disent les morts comportent des éléments repris par la suite dans 2 romans : la demi-vie pour Ubik, et la voix de l’espace, pour le Dieu venu du Centaure. A part ça, elle ne casse rien.

Au total, sur la dizaine de nouvelles, 3 ou 4 en valent la peine. A lire surtout pas curiosité, on va dire.

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