Aujourd’hui, j’ai pris une grande décision
Après avoir corrigée des copies jusqu’à 22h30 hier soir, j’ai décidé de prendre une journée de vacances. Ce matin, me surprenant à envoyer mon premier mail professionnel, j’ai pris mes jambes à mon coup et je suis sortie.
Pour faire taire les rumeurs, ricanements et se faire se lever une fois pour toute les sourcils froncés… J’ai acheté une jupe courte pour aller avec mes bottes. Certaines ont été jusqu’à dire mini-jupe… Terme qui me semble un peu usurpé, quoique significativement au-dessus du genou…
En plus, je n’ai pas hésité à la mettre pour aller à un colloque cyberféministe. A Bruxelles, alors que je ne parvenais pas à trouver une prise pour brancher mon portable, on m’a déjà dit que je perdais tous mes moyens habillée en fille. J’ai dit que je faisais du cross-dressing, histoire de donner le change.
Je signale aux incrédules qu’il y a donc des témoins, plusieurs, tous aussi digne de fois les uns que les autres, qui pourront attester que non seulement j’avais une mini jupe et des bottes, mais en plus, du vernis à ongle bleu (je dis ça pour Anne Claire qui se demande jusqu’où ça va aller).
Lost in Translation de Sofia Copola avec Bill Murray
L’expo Seigneur des Anneaux à la BNF
L’expo des Frères Goncourt
Châteaux de la colère, d’Alessandro Baricco
Les aventures du Capitaine Alatriste IV : L’or du Roi
Sur ce, décapsulons la Kro :
Le Cinéma MK2 Bibliothèque
Il est loin de chez moi, mais il est vraiment très chouette, vitré, spacieux, très très agréable. Et on y voit :
Lost in Translation de Sofia Copola avec Bill Murray
Sofia Copola est indiscutablement très douée. Les premiers plans du film montrent une grande maîtrise de la caméra. Ensuite, et contre tout attente quand on se souvient de Virgin Suicide, c’est un film drôle, je veux dire par là, on pouffe vraiment, et assez souvent. Ensuite, c’est un film tendre. C’est aussi une pub pour l’hôtel Hyatt de Tokyo.
Bop Harris (Bill Murray) est un acteur américain célèbre qui a accepté, parce que c’est très très bien payé, d’aller tourner une pub au Japon sur du Whisky. Et le Japon, c’est bizarre, y’a pas que le décalage horaires… Ça va de la pomme de douche trop basse pour lui aux ordres totalement incompréhensible du metteur en scène japonais.
Pendant ce temps, Charlotte s’ennuie. Elle a suivi son mari, jeune photographe de star très demandé. Il court partout et la laisse toute seule toute la journée. Il la trouve un peu bêcheuse, avec son gradua de philo… Néanmoins, faut la comprendre, Charlotte a parfois du mal, par exemple, avec la jeune star qui vient faire la promo de son film d’action et qui explique qu’elle n’est pas « anexique », juste qu’elle a un haut métabolisme, c’est pour ça qu’elle est maigre.
Un soir, Bob Harris traîne lamentablement au bar, après une journée dans la 4e dimension japonaise et Charlotte s’emmerde avec les amis de son mari. Alors, ils parlent. Mais un peu. Ils sont tous les deux mariés, même si Bob se dit que sa femme n’a plus besoin de lui. Et puis, ils ont 30 ans d’écart. Et puis, qu’est-ce qu’on peut se dire, quand on s’emmerde dans un Hyatt ? Le film suit ces deux personnes dans un Japon totalement dépaysant et incompréhensible pour le touriste occidentale, ces deux personnes qui se croisent par désoeuvrement, qui se demande où elles vont, mais pas de la même manière et qui finalement apprécie le temps volé ensemble. Un film qui reste subtile, tendre, drôle et un peu, mais juste un peu triste. C’est dans ce film que j’ai entendu la plus jolie façon de raconter ce que c’est que de devenir parent et pourquoi le faire. Et vous savez que je suis un public difficile, pour ce genre d’argument. (Si quelqu’un pouvait la noter pour moi…)
L’expo Seigneur des Anneaux à la BNF
Des croquis majoritairement d’Alan Lee et aussi de John Howe qui ont servi au décor du film. Traverser Paris juste pour voir l’expo me semble exagéré, ou alors, il faut être plus fan que moi. Les croquis sont indiscutablement sympas, avec un grand nombre de détail dans les décors (et pourquoi sont-ils exposés sous verre, face à une baie vitrée au soleil ? Hein ? C’est quand même pas très pratique, pour les voir…) Bref, la Lothlorien, Cirith Ungol, Fondcombe, les Elfes, etc. C’est bien, pas renversant mais bien.
L’expo des Frères Goncourt
J’allais vous faire une grande envolée lyrique où j’allais vous dire que vraiment, faire des prix littéraire, c’est nul, mais je me suis souvenue juste à temps que je m’intéressais aux Prix Hugo, alors je me suis dit que j’allais fermer ma gueule et échapper au ridicule. Ouf. Alors, que voit-on dans cette expo ? La tête de tous les gens qui ont eu un Goncourt (ça manque de femmes), la collec personnelle des frère Goncourt, en particulier des exemplaires de livres dont la couverture est peinte avec le portrait de l’auteur. Des manuscrits originaux de quelques Goncourisés… Bref, vous pouvez passer à travers l’expo en sortant du Seigneur des anneaux, c’est à côté.
Châteaux de la colère, d’Alessandro Baricco
C’est l’auteur de Soie dont je vous parlais récemment.
Celui-là est un vrai roman, avec le même rythme, la même poésie et la même authentique bizarrerie que Soie.
Dans la petite ville de Quinnipack, au milieu de XIX, on a l’impression que tout le monde a un grain de fantaisie, un génie ou une folie… Il y a M. Riehl qui a une usine de verre et qui part, parfois pour de longs voyages sans rien en dire. Et sa femme, belle et mystérieuse comme son mari, qui l’attend, comme s’ils partageaient un secret. Il y a Pehnt, gamin orphelin, qui se balade avec une veste trop grande pour lui. Sa mère d’adoption lui a dit : quand la veste t’ira, tu partiras d’ici vivre ta vie. Il y a Pekish, passionné par toutes les musiques, si elles sont bizarres… Il joue de l’humanophone : une chorale où chacun ne chante qu’une note, sa note, et dont il dirige l’enchaînement. Il y a la veuve Abbeg, qui n’a jamais été mariée en fait, il y a Horeau, l’architecte fasciné par les édifices en verre… C’est un délice de découvrir les petites et grandes folies de tous ces personnages. Mais c’est un livre essentiellement triste, parce que dans cette ville improbable, des drames se produisent, doucement, des rêves avortent et des destins s’accomplissent pour le pire.
C’est un livre très beau, je l’ai préféré à Soie, même s’il n’y a pas de passages qui ont la force de la « Lettre » qu’on trouve dans Soie
Les aventures du Capitaine Alatriste IV : L’or du Roi
Alatriste est rentré des Flandres. Il se fait embaucher par ses amis puissants pour une nouvelle aventure louche. Tout le monde est là, y compris les méchants, les Hidalgo haut en couleur, Inigo Balboa, qui a maintenant 16 ans, et qui gagne en verve en tant que narrateur… En fait, je trouve que c’est le meilleur des 4. Les descriptions des Hidalgos m’ont fait souvent rire, ces hommes qui ont tendance à mourir de la maladie du chanvre, fort contagieuse, chez les ruffians… Et ces quartiers de Séville qui ressemble à toute l’humanité : le premier homme était un voleur, sa femme une menteuse et son fils un meurtrier…
« Never trust a computer you can’t throw out a window. »
– Steve Wozniak
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