Film :
Cause toujours, une fantaisie de Jeanne Labrune
Livre :
Le manuel de chasse et de pêche à l’usage des filles
L’histoire de Bone
Presse : Culture Solo, premier magazine des femmes célibataires
Cause toujours, une fantaisie de Jeanne Labrune avec Victoria Abril, Jean-Pierre Darroussin et Sylvie Testud
Jacinthe est marié avec Bruno. Laurent est marié avec personne, Judith non plus, c’est une copine de Bruno. Et Léa est un électron libre en eux.
Jacinthe a sa cuisine envahi de mites, ça la rend folle. Bruno s’en fout, à part grogner, contredire sa femme et faire du mauvais esprit, il tape sur son ordi.
Et voilà Léa qui passe en coup de vent au milieu de tout le monde : elle a rencontré un muet qui la fascine. Ca devient vite une affaire d’état, le muet de Léa. D’ailleurs, tout ce que fait Léa devient vite une affaire d’état, soi-disant parce qu’elle est tellement fofolle qu’on ne sait jamais avec elle.
Un film drole et attachant si on aime les films de personnages avec beaucoup de dialogues, limite théâtre parfois.
C’est bien une fantaisie… on a trouvé qu’elle passait très bien, on a souri, on a pouffé et même, on était content en sortant.
Le manuel de chasse et de pêche à l’usage des filles de Melissa Banks
Tiens, tant qu’on parle de célibataire J’avais lu ce livre il y a quelques années maintenant, à une époque où j’étais encore « placard-féministe ». J’avais un bon souvenir, je me demandais s’il était fondé. Et oui, il était. Un livre pour filles, pas dinde du tout, avec une héroïne qui cite Simone de Beauvoir. C’est une suite de nouvelles qui racontent la vie d’une ado, d’abord, intelligente et révolté, qui devient jeune femme et qui se finira quand elle a quarante ans. C’est drôle, émouvant, pas cruel, même quand ce n’est pas facile, et pas niais pour autant. Un livre sensible, distrayant et malin.
L’histoire de Bone de Dorothy Allison
A lire après le Manuel, tant que vous avez le moral.
Bone a une dizaine d’années. Elle vit en Carolyne du sud. Ce livre raconte son enfance saccagée par la pauvreté, son beau-père violent, le mépris des riches. C’est de l’anti-philippe Labro (ça n’empeche que j’ai aimé l’étudiant étranger, hein). Le rêve américain des années 50 patine sérieusement. Bone grandit avec sa mère qui l’adore, mais qui n’a jamais de quoi payer le loyer, son beau-père qui ne peut garder un emploi, ses oncles qui picolent toute la (sainte) journée, quand ils ne sont pas en prison et ses tantes qui font tourner la baraque, avec les gosses, le jardin, le boulot et l’argent ramené par le mari. C’est en même temps un livre avec beaucoup d’amour pour ces femmes qui faisaient ce qu’elles pouvaient, s’engueulaient, passaient aux hommes leurs « fredaines » et restaient étonnamment fortes, d’amour aussi pour ces hommes alcooliques mais bizarrement dévoués à leur famille. C’est un roman sur le sud chrétien, pauvre, raciste et injuste, un endroit où quand on est pauvre, c’est qu’on est de la racaille, intrinsèquement, destiné à le rester.
C’est dur, c’est très bien écrit, c’est dépaysant, c’est plein de portraits d’hommes et de femmes fantastiques ou intriguants, et d’autres beaucoup moins fantastiques. Ça vaut vraiment le coup.
Dorothy Allison est également l’auteur de Peau.
Presse : Culture Solo, premier magazine des célibataires
David est un drogué de la presse. Il pourrait passer tous les jours dans une maison de la presse pour voir les nouveautés et d’ailleurs, je me demande s’il ne le fait pas. Bref, de temps en temps, je l’y accompagne (disons, je le suis en traînant les pieds) et ça ne me fait pas de mal, ça me permet de faire un état des lieux. A vrai dire, plus ça va, moins je fréquente la presse. Avant, j’étais abonné au Monde Diplo et j’achetais Femme actuelle l’été pour y faire des mots croisés. Maintenant, je ne suis même plus abonnée à Télérama.
Donc, en flânant dans les rayons colorés, je tombe sur Culture Solo, le premier magazine du célibat féminin. Alors, ça m’intrigue. J’ai feuilleté pour vous et grâce à moi, vous allez pouvoir économiser 1,50.
Tout d’abord, je me demande pourquoi le mot « culture » figure dans le titre. C’est un peu comme si Maximal s’intitulait Cul-ture
enfin, vous voyez ce que je veux dire.
Ensuite, je note que c’est un magazine qui fait parti de la presse féminine, j’en déduis que les hommes célibataires comme les autres sont tout à fait satisfaits de l’offre classique de la presse-bite. Ya vraiment des moments où l’image de L’homme dans les média n’a rien à envier à l’image de LA femme. Enfin, un des avantages indéniables qu’on les hommes, c’est qu’ils échappent à Culture Solo, c’est pas si mal.
Disons qu’il y avait 2 angles d’approche pour ce genre de magazine.
1. Je suis célibataire et je m’assume. Vivre seule c’est pas toujours facile mais ça a du bon
2. Comment faire pour me caser ? (et par-là même, cesser de lire ce magazine, ce qui est en soi un soulagement).
Devinez quelle approche a été choisie
mhmm
. ? Vous êtes trop fort-e.
Je pense que je n’ai jamais vu un magazine parler autant de couples que Solo (j’ai laissé tomber Culture, ça me faisait marrer à chaque fois).
On commence par 6 pages people : les pipôles qui viennent de rompre (et consolables), les pipaules en couple (mais on sait jamais), les peep-all résolument célibataires (et faut y aller). Comble du ridicule, Ruquier figure dans cette catégorie ! Allez, c’est trop top de remettre un homo dans le droit chemin de l’hétérosexualité, là où toutes les autres ont échoué.
Ensuite, en vrac, des pages pour maigrir (et attirer les hommes), des pages pour attirer l’il des hommes en vacances (comment se déshabiller sur la plage, comment planter son piolet en montagne pour être sexy), des pages pour savoir où sortir et faire des rencontres, des pages pour être un bon coup, des pages pour apprendre à se pacser. Et aussi : je fais l’amour avec un inconnu et je me fais un brunch, avec une photo d’homme qui mange
Bref, vous êtes célibataire ? J’espère que votre quête de chaque seconde est de vous caser. Et si la pression sociale n’était pas suffisante jusque là, prenez un abonnement à Culture solo. Peut être que les mots croisés sont bien. Vous voulez que je vous parle des pages horoscope / numérologie, ou ça va aller ?
http://www.culturesolo.com/
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