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Les soldes et leurs conséquences

Alain : Propos impertinents (1906-1914)

Les chaussures chez Gémo

Les soldes et leurs conséquences

Comme d’habitude, je passe dans les magasins pour le dernier WE des soldes, histoire de faire le dernier coup de balai à vil prix. Je peux vous dire que cette année, les soldes ont du particulièrement bien marché. Les rayons étaient pillés. Le prêt à porter chic genre Cyrillus n’avait même plus de soldes et un magasin sérieux comme C&A avait pu regrouper toutes ses soldes femmes sur 3 portants : pantalons, vestes, jupes et chemisiers confondus.
Bref, là n’était pas la question.

Alors que j’allais renoncer, j’ai trouve le pantalon pile comme je le recherchais à La Redoute : un pantalon noir à fines rayures blanches, de forme classique pour les personnes au physique classique, c’est dire pour les personnes (et ça se fait rare) qui ont la taille plus large que les chevilles. Figurez-vous bien que ce genre de physique se perd.

Donc, je m’achète un pantalon normal à 7€ (comme me disait une copine, c’est qu’il ne valait pas plus) pour lequel j’ai besoin d’une retouche.
Sur les soldes, les retouches valent 5€ (soit, vous avez noté 2/3 du prix du pantalon, en gros). Or, voyez-vous avec la carte Kangourou, les retouches sont gratuites (et la carte aussi). Contrebalançant le prix du pantalon et celui des retouches, j’accepte de faire alors parti d’un monde plus vaste : je prends la carte Kangourou, ouvrant devant moi tout un univers de remises, de catalogues et de crédits à la consommation.

Mais telle n’a pas été la seule conséquence de ces soldes.

Voyez-vous, non seulement les filles de nos jours ont les chevilles plus larges que les cuisses, mais en plus, elles protègent volontiers leurs talons de chaussure en marchant sur le bas de leur pantalon. Là, encore, puisque j’avais acheté un pantalon classique, j’avais décidé de le porter de manière classique : c’est à dire au-dessus de la semelle. Au moment de la prise de mesure, j’ai dit : plus court ! bien m’en a pris : je marche quand même sur mon pantalon quand je suis en pantoufles… et je trouve cela peut pratique.

Je me retrouve en face du dilemme précédent :
1. je ramène le pantalon à la Redoute en disant : hey, c’est trop long. Mais la négociation et le métro me fatiguent déjà. Et puis, reconnaissons-le : A/R La Défense, c’est environ 2€. Soit 4€ pour les deux A/R…plus de la moitié du prix du pantalon.
2. je me débrouille par mes propres moyens

Et voilà où tout cela nous mène : moi qui hais, exècre, abhorre la couture sous toutes ses formes, j’ai attrapé ma fille qui portait un pantalon à revers pour avoir un modèle et j’ai cousu un revers à mon pantalon. Ensuite, j’étais plutôt fière du résultat. J’ai montré mon beau revers à tout le monde (et je les ai trouvé peu enthousiaste, en regard du mal que ça m’a donné) et je suis allée repasser la couture.

Le vrai drame se noue maintenant. Le fer de ma maman est beaucoup plus puissant que le mien : je ne me suis pas méfiée et j’ai brûlé le revers.
J’ai tout décousu. Heureusement, seul le revers était fondu / troué.
J’ai fait un ourlet à l’intérieur pour cacher le trou et j’ai de nouveau cousu 2 jambes de pantalon.

Je ne l’ai pas repassé, je ne l’ai même pas encore essayé…

Alain : Propos impertinents (1906-1914)
« Réfléchir, c’est nier ce qu’on croit »
Un petit livre pas cher, chez Mille et une nuits

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Alain, c’est un philosophe connu dans le milieu de l’éducation. Et ce qui est amusant, c’est que je le connais depuis un texte que nous avait donné ma prof de français au collège : le prénom en guise de nom m’a frappé… Je me demande soudain comment cela se fait qu’elle nous ai donné à lire un texte anodin mais écrit par ce libre penseur…

Bref, Alain a chroniqué pendant 8 ans, bénévolement, dans la Dépêche de Rouen et de Normandie. Ce livre regroupe un best of de ses Chroniques… ça m’a tenté, vous comprenez pourquoi.
Dans ses Kro, Alain tire à vue : sur l’église, l’académie, les politiciens, la haute administration (dont il appelle les membres les mollusques), les misogynes, les va-t’en guerre et les tyrans.

Les 2 ou 3 premières Kro datent un peu. Mais les autres restent actuelles et croustillantes à lire, un grand sens de la formule, associé à une pensée radicale qui fait dire que c’était un type bien. Ce sont des textes de jeunesse, on peut dire, puisque après, ce pacifiste a vécu et survécu aux deux guerres. Ces propos impertinents m’ont rendu curieuse de la personne et de ses écrits.

Je vous livre des bouts que j’aime bien, mais il y en aurait de nombreux :

« La morale, c’est bon pour les riches ! Je le dis sans rire. Une vie pauvre est serrée par les événements ; je n’y vois ni arbitraire, ni choix, ni délibération. Certaines vertus sont imposées. D’autres sont impossibles. Aussi, je hais ces bons conseils que le bienfaiteur donne aux misérables.
Les plus modérés veulent que les pauvres soient bien lavés, parce que, disent-ils, l’eau ne coûte rien. Erreur ; l’eau coûte de la peine, et le savon coûte de l’argent. Il faut du temps aussi pour laver les mioches, et du temps pour laver les blouses et les culottes.
Il faut de l’ordre et de la prévoyance ; parbleu, oui : qui en doute ?
Mais il est des vertus comme des profits ; elles ne peuvent se greffer que sur un premier capital. Comment voulez-vous que la sagesse se soutienne quand elle se bat tous les jours avec les soucis qui renaissent tous les jours comme la tête de l’hydre ? La prévoyance sans la sécurité, comprenez-vous cela ? Concevez-vous ce regard toujours porté sur un avenir noir ? Non, c’est un cercle d’où on ne peut se sortir ; insouciance nourrit misère et misère nourrit insouciance.[…] »

13 nov. 1909

Sur le salaire des institutrices, pour qu’il soit égal à celui des instituteurs :
« Nous allons tous tomber d’accord pour payer les femmes, et non selon le plaisir qu’elles donnent, mais selon le travail qu’elles font. »
12 nov. 1909

Sur l’esprit laïque :

« L’idée laïque, c’est qu’il y a des désordres humains qu’on n’a pas le droit d’accepter, ni pour soi, ni pour les autres. Il ne faut point dire aux fils de la terre qu’il y a une justice toute-puissante qui rétablira l’ordre. Il ne faut point le dire, parce qu’on n’en sait rien ; bien mieux, parce qu’il n’y a pas d’exemple de justice réalisée, sinon par des hommes qui croyaient en eux-mêmes et qui agissaient selon leur conscience, tout de suite, dans ce bas monde, malgré vents et marées, comme on dit. Pour moi, la foi qui va à Dieu se trompe d’objet ; elle veut que ce qui doit être soit déjà et soit par lui-même. »
5 fev. 1913

Les chaussures chez Gémo
Gémo, c’est le magasin préféré de Leirnette. On y trouve des habits pas chers et qui ont de la gueule.
Je m’y étais déjà acheté pour 20 euros en solde les botines du Prisonnier : vous vous souvenez, ce feuilleton télé des années 70, où le n°6 portait une veste noire dont la bordure du revers est blanc ? Mes botines sont noires avec des courbes blanches dessus.
En ce moment, y’a plein de chaussures rigolottes et Leirnette et moi, on s’est lâchées.
Chaussures de leirnette :

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Mes chaussures :

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Bien sûr, il y a toutes sortes de couleurs, et toute sorte de formes, du bleu, du vert, du jaune, du violet… un vrai bonheur.

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