C’était un chouette colloque, avec plein de gens sympas, intéressants et de nombreuses conversations vraiment « stimulantes » commee ont dit chez nous.
Pour finir : B. de Gasquet
Madame le Rabbin ou Pauline ?
Ordonnée en 1990 au sein du Mouvement Juif Libéral Français, Pauline Bebbe est la 1ère femme rabbin en France.
Dans le discours de Pauline Bebbe, on retrouve les mêmes discours que toutes les pionnières. Cherche à effacer qu’elle est femme, elle est avant tout rabin.
Quand on lui a demandé pourquoi elle a choisi d’être la première femme rabbin, elle répond qu’elle n’a pas choisi d’être femme, ça s’est imposé à elle. De même, elle n’a pas choisi d’être rabbin.
Dans le cas de Pauline Bebbe, elle a une position féministe explicite sur l’effacement du genre (ce qui est rarement le cas des pionnières).
Arrive-t-elle à construire une figure de Rabin qui serait neutre au niveau du genre ?
Le judaïsme orthodoxe est dominant, le judaïsme libéraux est illégitime en France et donc minoritaire et la différence se fait surtout sur la question des femmes : leur place à la synagogue, la filiation, etc.
La place des femmes dans la synagogue est un marqueur de « libéralisme ». Pauline Bebbe est libérale parmi les libérales, d’une part pour son féminisme, mais aussi sa position sur l’homosexualité.
Au début, elle a rencontré une grande résistance. On lui a dit au MJLF : « l’expérience des femmes rabbin aux USA est un fiasco ». Finalement, elle est partie en Angleterre (avec un soutien ambigu par sa communauté) où elle a appris le métier. Une crise s’est produite au MJLF et elle a été évincée.
Elle a fondé sa communauté qui comprend des personnes aux parcours particuliers (homo, retour à la religion, anciens de la Shoah dont le rapport à la religion à évoluer).
Elle est perçue comme quelqu’un d’exceptionnel : une trajectoire différente, un réseau différent, une formation différente.
Présentation d’elle-même très contrôlée, rigueur discrétion, une petite kippa.
Gestion particulière de l’autorité.
Ses fidèle ont un discours spécifique sur le charisme.
Des sociologues disent d’elle : « son seul charisme, c’est d’être une femme » (une sorte de charisme passif).
Tous ses fidèles s’accordent sur son charisme.
Ce n’est pas un charisme à l’autorité. Mais un charisme à la douceur (une sorte de charisme au féminin, justifié avec des positions essentialistes).
Et pour finir cette Kro, quelques photos de mon départ de Brest :
Morlaix, le viaduc sur lequel passe le train :