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A quoi rêvent les loups de Yasmina Khadra

Total souk pour Nic Oumouk de Larcenet

Les super héros injustement méconnus de Larcenet

Xmen 3 de Brett Ratner avec Halle Berry et Hugh Jackman

A quoi rêvent les loups de Yasmina Khadra

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Je vous ai déjà parlé de cet auteur, à l’occasion de la lecture d’un de ces livres plus récents : L’Attentat. Yasmina Khadra est un ancien officier de l’armée algérienne qui a pris un pseudonyme féminin pour pouvoir écrire ce qu’il veut.
A quoi rêvent les loups est un livre sur la guerre civile en Algérie. Sa lecture ne vous remplit pas d’amour pour votre prochain, et pas tellement pour votre prochaine non plus d’ailleurs.

Nafa Walid a été élevé dans une famille honnête, pauvre et juste. Il regarde son père devenu un vieil homme amer avec effroi. Surtout ne jamais être comme lui. Il a des rêves de grandeur. Il a tourné dans un film plutôt mauvais parce qu’il a une belle gueule et il sait que c’est ça qu’il veut faire : comédien.
Malheureusement, sa carrière ne semble pas décoller et il traine à travers la Casbah, faisant le désespoir de ses parents. Finalement, un ancien camarade de classe qui a réussi lui trouve un poste de chauffeur pour une famille riche. Il s’approche ainsi des riches et des puissants. Il porte une rollex, il entre dans les endroits les plus selects… mais il est traité comme un esclave. Ces gens de la haute n’ont que du mépris et des insultes pour leurs larbins. Et les domestiques le leur rendent bien, mais ils sont comme des papillons fascinés par la lumière.
Nafa a du mal à s’y faire. Il est trop convaincu d’être d’une autre race, la race des stars, de ceux qu’on admire, pas de ceux qui courbent l’échine. Suite à un coup dur, il se laisse séduire par la mosquée, lui qui n’était que vaguement religieux, il se laisse attirer par les groupes islamistes : eux au moins le respectent.

Ce livre ne fait pas de quartier : la corruption, les élites cruelles et méprisantes, la misère dans le peuple, la duplicité ou le fanatisme religieux… autour de l’errance d’un type assez banal, plutôt sympa, plutôt feignant, qui rêvait de grandeur et à qui on a proposé du mépris et des miettes.
Sans concession, il décrit comment ce jeune homme va peu à peu devenir un meurtrier fanatique, pratiquement sans conviction religieuse, simplement pour retrouver son honneur, sa fierté, retrouver de la considération auprès d’hommes qui le traitent comme un des leurs. Au bout d’un moment, il n’y a même plus de rêves, même plus d’idéal, mais un boulot à faire, un statut à tenir.
En marge de ce destin meurtrier, il y a quelques héros, un poète drogué qui refuse de se taire, une femme cadre qui refuse de se voiler et de rester chez elle, et des gens qui se terrent chez eux et tentent de continuer à vivre, d’autres qui prennent les armes.
Des années de guerres civiles, des morts en masse, des massacres d’innocents, des viols, et des loups qui finissent par se dévorer entre eux.
Un très bon livre pour illustrer comment le mépris, l’injustice et la misère peut si facilement conduire les moins forts, les moins courageux, les plus rêveurs au fanatisme meurtrier.

BD :
Total souk pour Nic Oumouk de Larcenet

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Nicomouk est un gamin de banlieue qui n’a pas une vie facile : son père est parti construire une autoroute en Finlandalousie depuis plusieurs années. (C’est long, une autoroute). En sortant de l’école, il se fait régulièrement racketté par des petits truands et sa mère ne le croit pas quand il rentre sans les courses et sans l’argent. Et puis, il y a aussi Edukator qui bondit hors de nulle part à chaque faute de français et l’oblige à copier des pages du Bled.
Cette BD propose un regard rigolo et pas bête sur la banlieue et les difficultés d’un gamin beur.

Les super héros injustement méconnus de Larcenet

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Des histoires courtes où vous découvrez la vraie vie de Joss Randall, David Vincent qui « les » a vu (les gens qui n’ont rien à foutre là), Casimir qui ensorcellent les enfants pour les entraîner dans son île, etc.
Du non-sens et du mélange de tout qui aurait pu être sympa mais qui ne m’a pas convaincu. En revanche, il a remporté les suffrages de Lotin qui lui, n’a pas aimé Nic Oumouk. Comme quoi…
Ce que j’ai préféré, c’est les mini dessins de début de chapitre, comme la paramécie superhéroïne.

Film
Xmen 3 de Brett Ratner avec Halle Berry et Hugh Jackman

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Voilà, c’est la fin de la trilogie, le dernier film des Xmen.
On se souvient de la fin du 2 : Jean Grey meurt en sauvant ses camarades, mais pourtant, une ombre flotte sur le lac dans lequel elle est censée avoir trouvé la mort…
Xmen 3 commence avec la découverte d’un « antidote » qui permet de « guérir » le pouvoir mutant. La plupart des mutants (les suivants de Magnéto comme ceux du professeur Xavier) protestent en disant que la mutation n’est pas une maladie et qu’il n’est pas question pour eux de guérir. Ceux de Magnéto y voit même une ultime provocation et ouvrent les hostilités.
Pendant ce temps, Scott (l’ex de Jean Grey) entend la voix de sa compagne dans sa tête. Se demandant s’il ne devient pas fou, il part là où elle a trouvé la mort et la retrouve…

Je n’en dirais pas plus, ni sur l’histoire ni sur les effets, de peur de vous spoiler le film. Xmen 3 est efficace, mais il n’a pas les qualités du 2 (le changement de réalisateur n’y est sûrement pas pour rien), peu de temps de pause, pas beaucoup de péripéties en dehors de la trame principale (on bourre tout le monde car on veut gagner), quelques aberrations de scénario, le raccord le plus bâclé du cinéma : plan n°1 : il fait jour. Magnéto dit : « on y va ». Plan n°2 : ils y vont et il fait nuit noir. ???
Bref, Xmen 3 est un film distrayant, globalement bien fait mais qui, à bien des niveaux, ne tient pas ses promesses : bien des personnages sont bâclés et en particulier Phénix, alors qu’on était quand même venu pour ça…
A porter au crédit du film : une fin tout à fait inattendue, alors même que la fin « américaine » conventionnelle se dessinait depuis un moment.

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