Kro migrante

Partir de Tahar Ben Jelloum

Depuis qu’Otar est parti de Julie Bertucelli

Misheard lyrics

La Royal Society

Partir de Tahar Ben Jelloum

Je suis lancée dans une série orientale. Et c’est bien car ces romans me fond comprendre beaucoup de choses sur les motivations qui poussent à émigrer, malgré les risques, malgré les conditions de vie de l’arrivée.

En fait, je pensais tout à fait naïvement que les migrants d’Afrique du Nord venaient en Europe parce qu’ils pensaient, à tort, que l’Europe était un paradis. Maintenant, je sais qu’ils ont raison. Quand on est pauvre, quand on n’a pas d’amis influents, quand on n’est pas de « bonne naissance », mieux vaut être pauvre en Europe.

C’est le premier roman de Tahar Ben Jelloum que je lis. Il a une écriture très littéraire, poétique et simple à la fois.

Ce roman se passe à Tanger, face aux côtes espagnoles, où aux terrasses des cafés, les hommes rêvent de « brûler » la mer c’est-à-dire de partir.

« Partir » raconte plusieurs destins de personnes qui rêvent d’Europe, celui de Malika, qui a du quitter l’école à 14 ans parce que son père ne voyait pas à quoi ça servait pour elle. Elle décortique toute la journée des crevettes pour un salaire de misère dans le froid de l’usine réfrigérée… à en tomber malade.

Il y a aussi Nourredin… destin trop bref car la barque surchargée par le passeur rapace a coulé et les 30 passagers se sont noyés.

Il raconte surtout l’histoire de Azel, diplômé en droit, mais sans travail, parce que son oncle avocat, qui devait le prendre avec lui a fait faillite… trop honnête, il refusait de s’arranger, ça se savait, à force.

Alors, comme Azel ne connaît personne, il fait toute sorte de petits boulots, il a même gardé pour quelques sous une place dans la file au consulat de France pour quelqu’un qui était en attende de papier.

Un jour, il est pris sous la protection de Miguel, un homme raffiné, prévenant, riche et homosexuel. Le deal est simple même s’il n’est jamais exprimé : devenir son amant en échange des papiers.

Alors bien sûr, c’est infâmant, mais tout de monde sait, au bar où on fume du kif en regardant l’Espagne, qu’ils en auraient fait autant pour partir, pour quitter un pays qui ne les aime pas. Qu’ont à perdre ces filles qui acceptent de passer des soirées de « fêtes » avec des hommes riches pour payer leurs études ou simplement, faire vivre leur famille ? Un pays dans lequel les trafiquants les plus riches ont achetés tout le monde, des juges aux gardiens de prison et passent finalement pour des bienfaiteurs ? un pays dans lequel, quand on va à l’hôpital, faut acheter soi-même ses antibiotiques très chers dans une pharmacie, et les remporter chez soi, de peur qu’on ne les vole au malade.

Certains partent. Azel y parviendra. Mais une fois en face, il faut pouvoir rester, et revenir, tête haute, les mains pleines d’argent.

Depuis qu’Otar est parti de Julie Bertucelli

Ce film se passe en Géorgie, dans une famille composée de trois générations de femmes, la mère, la grand-mère et la fille. Elles sont toutes trois amoureuses de la civilisation française. Elles le parlent très bien et émaillent leur propos de mots en français. Otar, fils, frère ou oncle de ces femmes, est parti en France. Il était médecin, en Géorgie. En France, il travaille sur les chantiers et attend ses papiers.

Il est le héros de la grand-mère, qui attend ses appels avec impatience. Mais la mère est un peu jalouse de ce frère migrant, qui a toute les attentions de sa mère alors que c’est elle qui s’en occupe au quotidien. Quand à la jeune fille, elle fait des études et se demande si vraiment, elles lui permettront d’avoir un travail correct.

Un jour, le téléphone sonne : c’est l’ami d’Otar. Il y a eu un accident sur le chantier et il est mort. Alors, la mère va décider de cacher la vérité à la grand-mère.

C’est un film tendre sur 3 femmes qui vivent en se projetant dans l’ombre et le souvenir d’un parent migrant. C’est l’histoire d’un mensonge fait par amour dont on ne peut se sortir. C’est un film sympathique, bien fait, que je conseille.

Misheard lyrics

L’idée, c’est que quand on entend pas très bien ces paroles de chansons, on comprend autre chose. Voilà comment Wishmaster, du rock « lyrique » de Nightwish, devient franchement n’importe quoi : Hamster ! A dentist !

Dans le même genre d’idées, le tout début de la chanson de Metallica : The unforgiven, a des paroles vraiment étonnantes quand on les entend mal. Ecoutez bien, au début, on jurerait qu’ils disent : « Nous battons des œufs, et cuicui ils sont doux ».
Là où c’est fort, c’est que ça marche même quand on connaît les vraies paroles en anglais.

Je sais, c’est un jeu crétin réalisé par des gens qui n’ont pas de vie sociale, mais c’est quand même très drôle.

Elevons le débat :

Information pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire des sciences : la Royal Society a mis en ligne en accès libre, jusqu’au 31 novembre 2006, l’ensemble de ses archives de périodiques depuis 1665. Au total près de 340 années d’archives scientifiques, qui sont une formidable occasion de lire ou juste de regarder les travaux légendaires de Bohr, Faraday, Darwin, Liebnitz…


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