Cette Kro s’intitule ainsi car suite à la Kro Despentes, Arbobo nous a conseillé de la musique à écouter en lisant Despentes (voir son commentaire sur la Kro spéciale Despentes). Alors dans cette Kro hétéroclite, je vais aller moi aussi de mon conseil punk rock de fille, si ça se trouve même Arbobo, il connaît pas…(mais ça m’étonnerait beaucoup).
Juliette and the licks : Four on the floor
Avez-vous Strange days ? Un excellent film de cyberpunk de Kathryn Bigelow avec Ralph Fiennes, Angela Bassett et Juliette Lewis. C’est elle, Juliette : elle beuglait sur une scène rock dans un bar louche. Sa prestation m’avait impressionnée à l’époque et je m’étais demandé qui était cette chanteuse et si c’était un vrai groupe.
J’ai eu la réponse très récemment, grâce à 20 minutes, magazine dont j’apprécie de plus en plus la lecture. Quand elle ne tourne pas, elle beugle dans un groupe punk rock appelé Juliette and the licks. C’est efficace, plein d’énergie, on aime beaucoup. Grâce à son site, vous pourrez en écouter des extraits.
Kiffe Kiffe demain, de Faïza Guène
Doria a quinze ans. Elle vie seule avec ma mère dans une cité de région parisienne, depuis que son père (qu’elle appelle le barbu) est partie avec une femme plus jeune et plus susceptible de lui faire un fils. Elle va voir une psychologue gentille qui sent le parapoux, elle a un pote, Hamoudi qui l’a connu quand elle était haute comme une barrette de shit et qui en deale pas mal. Chez elle, défilent les assistantes sociales manucurées et ravies d’être un peu poules de luxe.
Sa vie de tous les jours, c’est pas très drôle. Sa mère a un boulot dans un formule 1 où elle se fait exploiter. Mais pour changer de boulot, c’est pas facile, elle ne sait ni lire ni écrire. L’école, c’est pas ça non plus. Pour Doria, tous les jours, c’est kif kif demain.
C’est un livre pour ado écrit par une ado.
Quand j’étais ado, je détestais les livres pour ados écrits par les ados. J’arrivais pas à me sentir concerner et ça me faisait chier. Celui de mon époque, c’était : Des cornichons en chocolat. Déjà, j’aimais pas qu’on me dise qu’un seul livre pouvait représenter tous les ados, j’avais aucune envie d’être comme tous les ados, surtout certains… et en plus, ben, il se trouve que je ne me reconnaissais pas dans ce livre d’ado. Mais maintenant, je suis plus ado. J’ai donc lu avec plaisir ce livre. Et puis j’étais curieuse de voir ce que ça peut donner, cette auteure qualifiée de petite génie des banlieues, avec son cortège de couplet sur l’intégration.
Bref, c’est un livre sympa, drôle, qui se lit vite, éventuellement gentillet, mais bien agréable.
Sous le jasmin la nuit de Maïssa Bey
Décidément, je suis dans une grande série Afrique du nord. C’est un livre de nouvelles qui dessine des portraits de femmes d’Algérie, une épouse qui n’a qu’à se taire quand son mari lui impose une deuxième femme, une gamine dont l’horizon est rempli de « nonpourquoiparceque »… tu es une fille, ça ne se fait pas et qui apprend finalement à tricher avec sa mère, une jeune fille du bled violée pendant la guerre civile et couverte de honte parce que enceinte… Un livre pas très réjouissant dont certaines nouvelles valent la peine.
Rubrique trucs et astuces…
Le Gorilla pod
C’est un trépied flexible pour appareil photo. Ses pieds sont montés sur des mini-rotules en plastique et peut s’accrocher de manière stable partout. Franchement, c’est génial comme gadget.
La bouillotte chimique
C’est un gadget absolument génial. C’est une petite poche rempli de gel et qui contient une pastille métallique. Quand on clique la pastille, ça déclenche une réaction exothermique dans toute la pochette. Et ensuite, avec votre pochette bien chaude, vous pouvez traverser le Cap Horn à la nage comme un rien, ou plus couramment, vous chauffer vos petites mains pendant que vous faites votre quart de nuit.
Et ensuite, on reprend la pochette, on la passe à la casserole et on fait bouiller. La réaction repart dans l’autre sens et c’est reparti. On peut l’utiliser un grand nombre de fois. Grand, comme des centaines.
C’est vraiment de la chimie amusante. Voilà les explications par Jean Olbregts :
La dissolution de l’acétate de sodium (CH3COONa) dans l’eau est un processus endothermique : il faut rompre les liens qui maintiennent les molécules d’acétate de sodium ensemble dans une structure cristalline et distribuer celles-ci sous forme d’ions CH3COO- et Na+ dans l’eau liquide. A température ambiante, la solubilité de l’acétate de sodium est donc limitée mais elle augmente avec la température. Il est facile de réaliser l’expérience que voici. On verse une quantité importante d’acétate de sodium solide dans de l’eau distillée de telle sorte qu’il reste un excès de sel non dissout à température ambiante. On chauffe ensuite cette solution à une température proche de l’ébullition de manière à favoriser la dissolution. Si nécessaire, on peut ajouter un peu d’eau de manière à dissoudre complètement le sel. Si l’on travaille dans des conditions de propreté rigoureuse et si l’on garde la solution à l’abri de toute poussière, il est possible de laisser refroidir cette solution jusqu’à la température ambiante en gardant une solution sursaturée bien limpide. Cette solution est normalement instable : à l’équilibre, elle ne peut contenir autant d’acétate de sodium dissout ; une partie du sel doit donc précipiter. Cependant, la cristallisation du sel ne s’amorce qu’à partir de perturbations de la solution ou de l’introduction de germes de cristallisation. Dès qu’une telle perturbation intervient, la cristallisation peut démarrer. Cette cristallisation, à l’inverse de la dissolution, est une réaction fortement exothermique. A mesure que le cristal grandit et forme de nouvelles liaisons, le système va libérer des grandes quantités de chaleur et s’échauffer jusqu’à environ 50°C.
Un tel dispositif existe commercialement sous forme de bouillottes chimiques très appréciées, par exemple, dans le grand Nord Canadien. Il s’agit de pochettes en plastique hermétique et souple contenant l’acétate de sodium dans l’eau. Au départ, il faut chauffer la pochette au bain-marie pour assurer la dissolution complète de l’acétate de sodium. La pochette peut alors refroidir et est prête à l’emploi. Elle contient une petite pièce métallique mince. Lorsqu’on souhaite récupérer la chaleur de cristallisation, il suffit de plier cette pièce métallique sans endommager la pochette. Cette petite perturbation suffit à enclencher la cristallisation : en quelques instants, on dispose, où que l’on soit, d’une agréable source de chaleur. Cette bouillotte peut être réutilisée indéfiniment. Il suffit de la réchauffer au bain-marie jusqu’à dissolution complète du sel et de la laisser refroidir : elle est à nouveau prête à l’emploi.
4 réponses à Kro punk rock, un peu