Kro qui n’achète pas de bateau

Il est bien entendu que nous n’achèterons pas de bateau. Ce ne serait pas raisonnable. D’abord, on n’habite pas en bord de mer. Ensuite, faut reconnaître que c’est cher, et puis, c’est pas le tout de l’acheter, il faut lui trouver une place de port, il faut l’entretenir. Bref, décidément non, nous n’achèterons pas de bateau. C’est pour cela que nous sommes allés à Deauville, pour visiter un bateau en vente, mais juste comme ça, pour ne pas l’acheter. Et puis pour se renseigner auprès de la capitainerie, savoir s’il y a des places de port, par curiosité.

Deauville, je ne connaissais pas, sinon de réputation : ville de riches, pour parisiens chics qui aiment le yachting (on dit pas la voile, dans ce cas là) et les courses. D’ailleurs, avec un bel instinct, nous y sommes allés pile pour le dimanche du Grand Prix de Deauville ce qui génère un tel bouchon à l’entrée de la ville que l’autoroute est coupée. Nous en avons profité pour faire la pause repas.

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A l’approche du port, on voit quelques maisons qui attestent du faste qu’a connu (que connait encore ?) cette ville.

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Sur les trottoirs, on croise quelques spécimens trop branchés, petites baskets nike, pantacourt nike aussi, chemise à carreau trop décontracté et téléphone dernier cri en main, copine en pantacourt serré taille basse, haut moulant court et grandes lunettes de type « hublots fumés » D&G.

Mais il faut dire que c’est un propriétaire de bateau qui nous a tout de suite mis au courant de la situation quand on lui a demandé s’il restait des places au port. Nous lui disions qu’à Saint-Gilles-Croix-de-vie, par exemple, il y avait une immense liste d’attente. « Ah, mais ici, c’est Deauville, ça n’a rien à voir. On parle de tout autre chose. » ah oué. « A Deauville, le Ship (le magasin d’accastillage) est ouvert 365 jours par an. Dans le port, ya une vraie solidarité entre les membres du club de plaisance. On est toujours prêt à s’aider et ça, ça fait toute la différence ».

J’ai jeté un regard circulaire sur les différents bateaux qu’il m’indiquait, tous membres de ce bon vieux club de plaisance… Ils étaient bien tous là, alors que la brise et le temps était vraiment idéal pour une sortie en mer… A 15 heures, les tables encore dressées, comme déjà prêtes pour l’apéro, les épouses en train de bronzer sur le pont, les mecs vaquant ça et là dans les bateaux.

Et voilà ce marin de ponton qui nous explique que si le bateau n’a pas d’anémomètre, c’est parce qu’il a un GPS (???) et que de toute façon, hein, quand on a l’habitude, on en a pas besoin.

Nous sommes repartis, assez convaincus qu’on achèterait pas de bateau, et en tout cas, pas à Deauville. Sur le chemin de la plage, nous avons croisé une bande de bœufs, protestant qu’il n’y avait pas la télé dans le camping car. La dune est pelée et ne manque pas de crottes de chien, mais comme on est à Deauville, elles sentent bons, on parle de tout autre chose.

On avait l’impression de voir ceux de la classe populaire qui ont réussi ne pas en revenir de pouvoir faire comme les riches.

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La plage est immense, surtout à marée basse… heureusement car elle était noire de monde, c’est vrai que pour une fois qu’il faisait beau… toutes les banlieues de toutes les villes y avaient débarqué pour bronzer et y perdre leur enfant, le haut-parleur n’arrêtant pas d’annoncer les noms des enfants perdus ou trouvés.

Parfois, nous croisions des personnes un peu âgées, extrêmement bien habillées dans le style sportswear tendance yachting, soignées et coiffées avec grand soin et probablement à grand frais qui devaient se dire que Deauville n’était plus ce qu’ils avaient connu…

Nous sommes donc repartis, nous jurant de ne plus y remettre les pieds… D’ailleurs, le ship était fermé. Pas de chance, ça devait être le 366e jour.

Poussés par notre instinct décidément en panne ce jour là, nous avons tenté de fuir la ville… à l’heure environ où les courses hippiques étaient finies. Il était donc bien sûr totalement impossible de regagner l’autoroute. La seule vois de dégagement s’appelait Honfleur… nous y sommes allés.

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Et là, surprise et délice : Honfleur est une petite ville vraiment charmante, à la fois ses rues et son port, remplies de galerie d’art. Pour vous dire, il y a plus de galerie d’art que de magasins à touriste.

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Ou un magasin de chapeau !

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Malheureusement, la marina est toute petite, on n’y achètera pas de bateau non plus (de toute façon, hein, puisqu’on vous dit qu’on n’achète pas de bateau…)

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Le seul point noir, c’est qu’au large de Honfleur, c’est pleine vue sur l’autre rive de la Seine, avec les installations portuaires du Havre et ses raffineries. Mais Honfleur est bien protégé derrière le mur de son écluse, on n’y voit rien.

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Une sortie instructive finalement, qui nous permet d’arrêter de prospecter sur Deauville.

Et St Valéry sur Somme ? C’est pas mal, St Valéry… et puis, ya de la place de port…

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