Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler de sport… et même d’un sport que je pratique.
Qi Cong / Taï chi
Je ne suis allergique au sport. Mais peut-être que ça peut se soigner, sait-on jamais. Mais, j’ai été traumatisée par le sport à l’école, la recherche d’une performance, le peu d’attention aux capacités individuels (qui a dit que c’était un travers général de l’école ?), le joyeux plaisir de la compétition en équipe.
Je me souviens très bien de l’humiliation du tirage d’équipe dans les sports collectifs (à la fin, les brillants chefs d’équipe se partagent les boulets avec l’air de s’excuser). Je me souviens aussi du vaste choix d’activités sportives proposées théoriquement au collège… mais finalement, on fera volley ou basket. Ou encore ma peur de monter sur les barres asymétriques, surtout celle qui est là haut, surtout que pour te rattraper en parade, ya des gamines comme moi. Et je me rends bien compte de ce que je vaux en parade. Moi, je serais bien montée sur les barres fixes. Ça faisait bien moins peur. Mais c’était pour les garçons.
Et je vous passe le manque d’intérêt général quand on ne décolle pas du nœud de la corde, ou qu’on court 100m en plus de 20 secondes.
Bref, tout ça pour vous dire : le sport, jamais, c’est pas bon, j’ai donné. Personne n’a envie de se mettre sciemment en situation d’échec, c’est humain.
Mais à force de ne faire qu’une activité intellectuelle statique (comme une thèse), j’ai eu envie de trouver un moyen de me vider le cerveau. J’ai fait du vélo. Au moins, à vélo, personne m’emmerde. Je mets le pied par terre si je veux. Je roule lentement si je veux et je m’arrête à mi-pente si j’en ai envie. Moralité, quand on me laisse tranquille, je peux faire des balades de 20 km. Pour autant, la grandeur dans l’effort et la souffrance me fait toujours aussi ni chaud ni froid. Mon nouveau vélo a une selle large pour ne pas faire mal aux fesses, un guidon « chopper », ça fait moins mal au dos. Ça fait pas sport, mais c’est le vélo plus cool du monde.
Où je veux en venir…
Le vélo, c’est cool, ça permet d’aller à l’ASSEDIC et l’ANPE mais l’hiver, pour les balades, c’est plus dur. Et puis, côté relaxation, ou pour situer son corps dans l’espace, tout ça, c’est pas top. Alors, hop, j’ai prix une grande décision, cette année, je m’inscris à quelque chose. Après de multiples hésitations, je me suis mise au Qi Cong et Tai-chi.
« Qi Gong » ou « Chi Cong » ou « Chi Kung » phonétiquement, veut dire « travail de l’énergie ». C’est l’art de faire circuler l’énergie interne, ce sont des exercices de santé pour la médecine chinoise. Honnêtement, moi qui suis une incurable scientiste, le fait qu’on va travailler l’organe de saison (qui est le poumon) avec le son Fu… ça me laisse assez détaché. Mais peu importe. L’intérêt, c’est surtout les mouvements qui permettent de s’échauffer pour le tai-chi et la décontraction que les exercices de respiration procurent.
Ensuite, Tai-chi. Le tai-chi-chuan est un art martial dans lequel on travaille l’équilibre, le calme et la concentration. Aucune condition physique n’est requise pour pratiquer le Tai-chi. On fait avec ce qu’on a et tous les mouvements sont à la portée de tout le monde. Ce que je pratique, c’est le tai-chi des rues, c’est pour les adultes, les vieillards, les enfants, tout le monde peut le faire et chacun fait comme il peut. On ne force pas, on ne se fait pas mal, on ne vise aucune performance… un sport pour moi. Ensuite, c’est plus ou moins gracieux !
Affiche du film : Les maîtres du Tai-chi
Il faut même reconnaître que c’est assez ingrat. C’est-à-dire qu’on passe 20 min sur un enchainement qui comporte environ 5 mouvements et qui doit durer 30 secondes, on tremblote, on a l’air de pantins, on s’emmêle dans les appuis, on fait tout une dizaine de fois au ralenti, mais quand par hasard un des cinq mouvements passent gracieusement, quand on arrive à être tout en cercle et forme ronde, c’est cool.
Alors voilà, je fais tai-chi 2 fois par semaine, une fois dans un cours niveau 2 près de chez moi ou je rame, et une fois dans un cours débutant plus loin où on reprend les bases.
2 heures de sport par semaine… mais où cela va-t-il finir ?
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