Cyber-kro

Je vous ai dit que je tapais cette Kro depuis mon nouveau mac ?

Code source (Spooky town) de Wiliam Gibson

Code source (Spooky town) de Wiliam Gibson

Hollis Henry est une ex chanteuse célèbre d’un groupe défunt appelé Curfew. Grâce à la magie de la musique en ligne, ce qui est pour elle du passé est encore très actuel pour un certain nombre de fans. C’est d’ailleurs plus pour sa notoriété d’ex rock star que pour ses actuels talents de journaliste qu’elle est recrutée par Blue Ant, société publicitaire belge qu’on avait déjà rencontré dans « Identification des schémas ».

Bigend, le patron de Blue Ant, l’envoie interviewer un de ses fans, Bobby, un type un peu dingue, qui est « producteur » de locative art. Je vous explique le principe du locative art : il vous faut un GPS, une connexion wifi et un système de vision à réalité augmentée (c’est-à-dire une surimpression d’une image virtuelle au-dessus du paysage réel). Ainsi, vous vous rendez quelque part, vous vous connectez au réseau et vous voyez dans la rue des personnages virtuels ou au-dessus de vous une enseigne lumineuse géante ou encore sur le sol de votre chambre d’hôtel les coquelicots de Monet.

Quand suffisamment d’artistes auront « décoré » le monde de locative art, on pourra s’abonner à tel ou tel artiste et ainsi « changer » les chaînes du monde.

Bigend ne s’intéresse pas vraiment au locative art… Il est bien plus passionné par une activité plus secrète de Bobby : il traque un mystérieux container sur un cargo… et il n’est pas le seul. Il y a aussi des cubains qui s’envoient des textos en volapük, lus par un drogué pris en otage par un « homme du gouvernement »…

Nous suivons 3 fragments de vie qui vont finalement converger à Vancouver.

Un critique littéraire a dit que Gibson était le seul à écrire véritablement des romans du XXIe siècle… Disons plus précisément qu’il est le seul a écrit des Cyber-techno-thriller juste assez futuristes pour être fortement plausibles, à tel point qu’on se demande si ça n’existe pas déjà (la réalité augmentée, oui, mais le locative art, je ne sais pas).

En tout cas, je reste convaincue que ses livres fonctionnent toujours par « sympathie », il faut être soit-même cyberfan pour se sentir faisant parti de l’univers de Gibson. Ce livre n’a pas la virtuosité d’Identification des schémas mais reste une bonne livraison. On retrouve l’écriture hachée de Gibson, son goût pour des juxtapositions incongrues et ses personnages un peu dingues (Bobby est totalement asocial et a tracé sur le sol de son hangar le carroyage GPS). La sauce monte moins haut que Identification des schémas, mais au moins, la fin est meilleure.

Pour finir, j’ai été très déçue par la traduction du Diable Vauvert (de qualité pourtant dans le précédent), qui par exemple nomme le livre « Code source » pour faire moderne, alors qu’on n’y parle pas de programmation. C’est sans doute un terme à la mode, plus racoleur que Spooky town… On y trouve aussi le curieux terme de « Curateur » (Curator) pour conservateur ou commissaire d’exposition, qui ne me semble pas exister en français.

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