Le reste de ma famille est rentrée à Paris. Lotin va reprendre le chemin du travail, Leirnette est rentrée avec Buffy saison V, Yoshi retourne guetter les pigeons depuis le balcon, après avoir observé pendant dix jours les allées et venues des mouettes enleveuses de chatons.
Je suis restée en Vacances pour 3 jours supplémentaires avec Tamago-san.
Tamago-san (ce qui signifie Monsieur Oeuf, baptisé ainsi par Leirnette) vient authentiquement du Japon. Pour tout dire, il est en France depuis moins d’un mois alors, il n’est pas encore tout à fait acclimaté.
Qu’allons-nous faire, M. Tamago et moi pendant ces quelques jours ?
Tout d’abord, je vous arrête tout de suite, ne pensez-pas que je vais assouvir un idéal de Geek : 3 jours seules à la mer avec Internet haut débit et un macbook, une paille d’un côté dans le verre de bière (pour ne pas lâcher le clavier) et de l’autre, une brioche avec un pot de nutella en cas de faim.
Ici, pas d’Internet à haut débit et même, comme je n’ai pas de modem, pas d’Internet du tout. J’ai tenté de me procurer un modem 56k pour faire des connexions à l’ancienne, mais le vendeur qui était probablement né après l’avénement de l’ADSL n’a pas pu m’en procurer. Pas non plus de vraie couverture GSM. Depuis le fond dans la chambre, on attrape parfois un bout de signal, à condition que personne d’autre ne se soit annexé la borne. Mais une barrette de signal, c’est mieux que pas de barrette du tout. Comme j’ai vaguement souvenir d’avoir une heure de WAP dans mon forfait étudiant (!), je vais enquêter pour voir si je peux tenter à l’occasion une connexion depuis la chambre.
Alors, sinon, que faire ? Prendre un vélo et partir à l’Avano, sympathique bar et restaurant de St Gilles Croix de vie qui a le bon goût d’avoir du wifi gratuit, avec un débit correct et un signal stable.
Vous voyez ici Tamago-san qui vient de finir un verre de Mélusine, une bière vendéenne qui se décline en blonde et en blanche, après avoir consulté son courrier.
En journée, d’autres personnes viennent aussi utiliser le wifi. Des groupes de jeunes avec un mec qui fait l’autiste sur sa machine, des couples avec la nana qui s’ennuie pendant que son mec relève son courrier. Ce soir, pour la première fois, il y avait une autre nana avec moi. Mais je suis la seule personne à venir avec une peluche japonaise. C’est aussi moi qui ai l’ordinateur le plus classe, évidement.
Après cet intermède en ligne, Tamago et moi sommes allés lécher les bateaux qui attendent au sec qu’on les répare ou qu’on les prépare pour leur première mise à l’eau.
Tout neuf, même pas encore fini d’être assemblé, un Bénéteau 57
C’est très gros, 57 pieds
Regardez, les autres bateaux derrière ressemble à des annexes.
Aujourd’hui, Tamago-san et moi sommes partis à vélo à la recherche des marais salants de Saint-Gilles.
Les marais salants de Saint Gilles sont de vrais marais salants qui font vraiment du sel. Néanmoins, on sent que l’industrie locale qu’ils font tourner, c’est davantage le tourisme que l’agro-alimentaire.
Les marais, c’est comme Animal crossing (oué, je sais, j’irai dans la nature plus souvent plutôt que de passer mon temps sur Nintendo DS, j’aurai d’autres points de comparaison). Donc, ça fait crr-crr-crr, glouglou, cuicui flapflap sans arrêt. Il y a des mouettes, surtout, mais aussi des hérons qui chassent la grenouille dans les étiers (canal salin en 5 lettres). Les hérons sont méfiants, même en avançant à pas de louve, pas moyen d’en avoir un en photo.
Vous noterez : la météo a annoncé que l’été arrivait. Pour l’instant, toujours rien en vu…
Après cette balade, nous nous sommes arrêtés dans un bar-restaurant sur la grand-place de Saint-Hilaire de Riez. Il a beau s’appeler “Le Paludier”, il fait plus brasserie / pizzeria locale que restau à touristes.
Tamago-san a pris un Marsala aux amandes :
Il était très sucré… quelque chose me dit que ça faisait longtemps qu’il était dans sa bouteille. Les gens d’ici prennent plutôt des petits kirs en devisant sur les curiosités de la vie :
“J’ai un copain, il a pris un coup de pied dans les couilles, ben, il est mort.
– Ohohohoh
– Si, c’est vrai. Le soir, il s’est couché, il a dit à sa femme qu’il avait mal et le lendemain, il était mort.
– Ouais, c’est pour ça que j’en ai toujours une paire de rechange.”
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