Erratum…
Comme me l’a fait remarqué une lectrice attentive, Ada Lovelace, dont je vous parlais dans la dernière Kro, c’est le XIXe siècle et pas le XIVe. Alalala, je tape n’importe quoi.
Les catilinaires d’Amelie Nothomb
Madagascar II
Chomsky et Compagnie
Cuisine : Mirpoix aux panais et topinambours
Livre : Les catilinaires d’Amelie Nothomb
Un couple de retraités (lui est un ancien prof de lettre classique) réalisent leur rêve : avoir une maison à la campagne au fond d’un bois pour y vivre une solitude à deux, loin du monde.
La maison est isolée, mais pas suffisamment… un couple habite non loin et Palamède Bernadin vient leur rendre une visite de courtoisie qui va tourner au cauchemar. Tous les jours, de 16 à 18h, il va venir chez eux, s’asseoir dans leur fauteuil et ne rien dire. Ces visites devient un enfer, mais les deux retraités, domptés par des décennies de politesse, n’arrivent pas à les mettre dehors.
Amélie Nothomb aime les personnages monstrueux : Palamède et sa femme en sont 2 exemples improbables. Elle aime aussi les situations à la limite du crédible. Ca m’a amusé dans “Stupeur et tremblements“ ou dans ”Métaphysique des tubes“, mais pas du tout dans celui-là. Je l’ai fini en accéléré. Incidemment, j’aimerai qu’on me dire pourquoi il y a un gros japonais en couverture du livre de poche. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça n’a rien à voir.
Film :
Madagascar II
Alex le lion cabotin, Melman la girafe hypocondriaque, Marty le zèbre survolté, Gloria l’hippopotame pragmatique et sexy décident de rentrer enfin au zoo de New-York. Les pingouins réparent un avion, et c’est partiiiii. Mais l’avion se crache au pied du Kilimanjaro.
On prend les mêmes ingrédients que pour le I et on recommence… en moins bien. Le début est même plutôt pesant et, à l’instar de l’avion, a du mal à voler. On se dit qu’on a vu tout ce qu’il y a de drôle dans la bande annonce. Le film est bourré de références à d’autres : pour celles que j’ai vu : ”La Quatrième dimension“, ”Seinfeld“, ”Le Roi Lion“ et (merci imdb, parce que je ne l’avais pas vu) ”Chicken run“. Ca fait finalement beaucoup dans un seul film.
Heureusement, les pingouins névropathes nous permettent de patienter jusqu’à ce que le film démarre enfin. (”Darwin, quel sardine !” peste un pingouin qui regrette son manque de pouce opposable.)
La deuxième partie est sympa et marrante. Globalement, je dirais : ça et là, des trouvailles très très drôles, un début poussif et finalement, un bon moment.
Chomsky et Compagnie, un documentaire réalisé par Olivier Azam, Daniel Mermet
avec Noam Chomsky, Normand Baillargeon et Jean Bricmont
Chomsky, je le connais depuis longtemps… depuis l’IUT d’informatique quand je planchais sur les grammaires et les automates à états finis.
Depuis, je l’ai découvert en analyste de la presse, décrypteur efficace de ”La fabrique du consentement“.
La comparaison d’événements peut être un outil efficace pour démonter les idéologies : analysons 2 événements similaires : le meurtre du père Jerzy Popieluszko en Pologne en 1984 et celui du père Oscar Romero au Salvador en 1980.
Dans le premier cas, cela se passe dans une dictature soutenue par l’Union Soviétique. Dans le second, dans une dictature soutenue par les Etats Unis. Les meurtriers de Popieluszko ont été arrêtés et jugés par les Polonais. Celui de Romero a agi sur les ordres du major d’Aubuisson, chef des Escadrons de la mort et défenseur des grands propriétaires terriens. Au nom de la lutte anticommuniste, il bénéficie du soutien des Etats-Unis. Le meurtrier court toujours. Dans la presse américaine, on a à peine parlé de Roméro.
Des exemples de ce genre, il en a un autre :
Le génocide de Pol Pott, au Cambodge, on en a beaucoup parlé. Mais celui du Timor oriental ?
Entre le 7 décembre 1975, jour où le Timor-Oriental a été envahi et annexé par l’Indonésie, et le référendum du 30 août 1999, au cours duquel 78,5 % de ses habitants se sont prononcés pour l’indépendance, il s’est écoulé un quart de siècle. Deux cent mille Timorais ont payé de leur vie cette ”intégration ”. Robert McNamara, le secrétaire à la défense américain, informa le Congrès que l’aide et l’entraînement américains « avaient produit des dividendes » parmi lesquels il faut compter un demi-million de cadavres – d’« énormes dividendes », renchérissait un rapport du Congrès. Mais les USA n’étaient pas les seuls : l’Australie ainsi que plusieurs pays européens soutenait le général Suharto. Nos presses ont été étonnement discrètes…
Des archives d’époques nous montrent en France, BHL ou Finkielkraut pérorer sur l’antisémitisme, les sympathies communistes ou l’aveuglement de Chomsky qui, selon l’un des deux, nie l’existence du génocide du Cambodge alors que eux-mêmes ne disent pas un mot du Timor (certainement qu’ils n’en savent rien, pas plus qu’ils n’ont lu Chomsky, il suffit de les écouter pour le comprendre).
Chomsky ne parle pas de théorie du complot, il n’y a ni complot, ni dictature. Les Etats-Unis sont une démocratie, les journalistes peuvent parler, s’ils le veulent. S’ils ne le veulent pas, c’est simplement qu’il y a plus de prestige, plus d’écho, plus de chance de s’approcher du pouvoir en hurlant avec les vents dominants.
Les exemples se succéderont dans le film, appuyé par des ajouts du belge Bricmont et du québécois Baillargeon.
C’est finalement un film optimiste car somme toute, on se rend compte que comme le dit Chomsky, nous sommes de plus en plus civilisé. La propagande, rebaptisé par Edward Bernays “Public relation” en 1928 marche moins facilement qu’avant.
Prenons l’exemple des cigarettes : comment faire fumer les femmes, et ainsi doubler le chiffre d’affaires d’American Tobacco ? En organisant un coup d’éclat à la parade de Pâques à New York, au cours de laquelle un groupe de femmes payées par Bernays s’allumera des cigarettes en public, expliquant aux médias qu’il s’agit de « flambeaux de la liberté », symbole de l’émancipation des femmes.
Bernays ferait-il passer aujourd’hui un truc aussi énorme ? Il semblerait malgré tout qu’aujourd’hui, le public est plus méfiant et plus autonome face aux grandes fabriques du consentement.
Cuisine : Mirepoix aux panais et topinambours
Un Mirepoix (du nom du cuisinier du Duc de Mirepoix, voyez-vous), c’est un ensemble de légumes coupés en cubes et cuits en même temps. La fidèle lectrice dont je parlais ci-dessus nous a apporté des panais (et non pannés comme je m’entêtais à l’écrire) et des topinambours.
Le topinambour a un goût entre la pomme de terre et l’artichaut, c’est curieux, pas fan du tout. Quant à Leirnette, pas question d’en manger. Seul Lotin l’a vraiment apprécié. En revanche, tout le monde a aimé le panais. Donc, dans les légumes oubliés, oublions le topinambour, réhabilitons le panais.