Kro de toutes les heures

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Vélum, le livre de toutes les heures de Hal Duncan

Vélum est un livre qui fait peur. Il a été accueilli avec des commentaires du genre : livre à mi-chemin entre Jorge Luis Borges et Michael Moorcock. Il aura le même impact que “Wasp factory“ de Iain Banks… Vélum a été qualifié de roman que tout jeune auteur « tuerait pour avoir écrit » (Jeff VanderMeer) et de « Guernica de la science-fiction » (Lucius Shepard).

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En outre, il est qualifié de livre exigeant, complexe, premier tome d’un diptyque ambitieux, etc. Jeune auteur extrêmement talentueux… Bref, un livre inquiétant. Tellement inquiétant d’ailleurs que je tourne autour depuis sa sortir en 2006, sans oser me lancer. Alors, avec lâcheté, je l’ai offert à un copain pour Noël, en me disant qu’il me donnerait son avis. Ben, il n’a pas aimé du tout. Et moi ? j’ai adoré.

C’est vrai, Vélum est un livre terriblement compliqué, tellement compliqué que j’en ai lu la moitié avant Chicago et je me suis demandée si c’était prudent de ma part de m’interrompre.

Pour une fois, la quatrième de couverture est d’un vrai secours pour entrer dans le livre et je salue le boulot formidable de la traductrice Florence Dolisi.

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Alors de quoi parle Vélum ?
Il y a un livre, le livre de toutes les heures, qui raconte tout, il contient les noms de tous, des morts, des vivants, tous les lieux, toutes les histoires. Ce livre décrit le Vélum, la peau du monde, de tous les mondes parallèles, tous les plis du monde, tous les possibles, presque pareils et tous différents, tous sans importance car de taille infime par rapport à l’étendu du Vélum.

Toute l’humanité ? Ce n’est rien, une tâche d’encre dans un pli du Vélum.

Sur le Vélum, une guerre se joue depuis des siècles, sur tous ses plans entre les Amortels. Depuis que Dieu a laissé sa place, l’Alliance et les Souverains, qui sont une version de la Loi et du Chaos, veulent mener le Vélum vers des destructions différentes.
Mais ce qu’ils refusent avant tout, ce sont les non-alignés, les amortels qui refusent de choisir leur camp. Trois d’entre eux vont se retrouver à fuir : Phreedom et Thomas Messenger, soeur et frère, nouvellement découverts comme amortels et Finnagan l’irlandais défoncé qui a choisi de se retirer du jeu depuis très longtemps. Prêts tous les deux à secouer le Vélum dans tous les sens plutôt que de se soumettre à Métatron / Zeus / Enoch, chef de l’Alliance.

Les histoires s’empilent et se dupliquent, les amortels existent dans tous les plis du Vélum et leur histoire s’écrit dans le temps en trois dimensions. Et c’est ainsi que Duncan va nous raconter les histoires, de manière totalement disloquées, trois paragraphes de ci, quatre paragraphes de là, emmêlant les récits présents et les mythes. Parce que Phreedom, c’est Innana de Sumer, mais aussi Ishtar à Babylone et Astarté et Aphrodite. Quant à Finnagan, c’est le rebelle contre l’ordre établi, le pauvre type dans les tranchées de la Somme en 14 qui se rend compte qu’il se fait utiliser, l’indépendantiste écossais, l’anarchiste espagnole et c’est aussi Prométhée.

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Vélum est un livre qui vous raconte dix fois, quinze fois la même histoire, et pas forcément dans l’ordre, vous savez la fin d’abord, puis le début, mais dans un autre plan et on recommence indéfiniment, ce n’est pas le livre de toutes les heures pour rien… et pour comprendre, il faudra tout recomposer et tirer tous les fils.

Et au final, tout tient ensemble, c’est un livre mégalo, peut-être mais extrêmement bien fait, parfois ennuyeux, mais magistralement construit. C’est difficile à conseiller, mais disons que si vous aimez les revisitations mythologiques, les histoires déconstruite et éparpillé et finalement les belles mécaniques qui se tiennent, je peux vous conseiller Vélum.

Et la suite ? Encre sortira en septembre, mais vu comme les histoires se replient sur elles-mêmes, est-ce que ça peut être la suite ? le livre a-t-il vraiment un début ? A-t-il une fin, plusieurs fins ? Bref, Vélum peut se lire en soi, il peut se relire aussi, si on veut tout comprendre… mais il faut de nouveau beaucoup de courage.

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