Kro qui lit

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Ready player one d’Ernest Cline

2044 : Une très grave crise de l’énergie a mis le monde au bord du chaos. Plus personne ou presque n’a les moyens de mettre de l’essence dans une voiture ou de prendre l’avion. Le chômage a pris des proportions affolantes. Les campagnes se sont vidées car les gens n’avaient plus les moyens de faire de la distance pour venir travailler. En conséquence, aux abords des villes, se dressent immenses bidonvilles fait de containers de travaux empilés les uns sur les autres. A côté, s’empilent des carcasses de voitures laissées à l’abandon : quand les gens n’ont plus eu d’essence, ils les ont laissées sur place.

      C’est dans l’un de ces endroits que vit Wade. Orphelin, toléré par sa tante parce qu’elle lui pique ses tickets de nourriture, il passe tout son temps sur OASIS, une simulation en ligne dans laquelle on peut tout faire : jouer, travailler, apprendre, voyager, etc. OASIS a été conçu par Halliday, un Geek un peu utopiste, qui s’est battu pour que l’accès de base reste gratuit et que l’anonymat y soit absolument garanti. C’est pour ça qu’un jeune adulte fauché comme Wade peut aller à l’école en ligne, voir des vidéos, écouter de la musique et être Parsival, un avatar bien plus engageant et confiant que lui-même.

5 ans plus tôt, Halliday est mort sans descendance. Il a décidé de laisser la totalité de sa fortune à celui qui saurait trouver la solution à la fabuleuse énigme, au gigantesque jeu vidéo qu’il a laissé derrière lui. Et pour gagner, il faut être un fan absolu de la culture geek des années 80… Incollable sur Lady Hawk, maîtrisant les jeux vidéo d’Atari comme personne, connaissant tous les robots géants japonais par leur nom.

Ce livre n’a d’intérêt, évidement, que si on possède une culture geek des années 80. En ce qui concerne, je suis un peu légère côté jeu vidéo (n’ayant pratiqué que Apple II, et pas Atari et consort). Parfois, j’ai bien vu que je manquais un peu le sel de la chose. Mais c’est tellement foisonnant et varié (dans le strict domaine de la culture Geek année 80 quand même) que j’y ai trouvé mon compte.

Cette chasse au trésor (easter egg) est passionnante. On est très vite pris par ce livre facile à lire et plein de rebondissement.

OASIS, c’est un peu ce qu’aurait donné Second Life, avec une technologie permettant une immersion plus importante et un besoin désespéré de la population de fuir une réalité de plus en plus dégradée.

Lire les aventures de Parsival et en particulier les relations qu’il entretient avec des amis qu’il n’a jamais vu en vrai m’a rappelé avec nostalgie l’époque où je pratiquais des forums et du t’chat avec un pseudo.

Après avoir fini le livre, je suis allée traîner sur Internet pour trouver des infos sur Ernest Cline. J’ai vu que les droits du film avait été immédiatement vendu et qu’il y avait un easter egg caché dans le livre. Le prix pour le gagnant étant une De Lorean.

Et… Je sais pas. Ca m’a fait un peu une drôle d’impression… Cette chouette communauté totalement homogène de gens monomaniaques d’une subculture et qui s’en glorifient…

De même rétrospectivement, en terme de scénario, abandonner sa fortune et la totale maîtrise du cyber univers qu’on a créé avec des buts plutôt nobles à un vainqueur qui peut être n’importe qui, y compris un gros égoïste, un requin ou un abruti… en espérant qu’un vrai geek selon votre coeur sera forcément un type qui partagera vos valeurs… ça fait un peu bizarre.

Bref, sur le coup, j’étais très fan en lisant, d’autant plus qu’il y a de nombreux passages plutôt fins et malins dans l’histoire. Mais sur la fin, je me demande si j’ai pas lu un roman pour ados montés en graine.

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