Je vous ai laissé en plein suspens… Ai-je réussi à rentrer de Locarno ? Neige-t-il sur le lac Majeur ? Les oiseaux lyres sont-ils en pleurs ? Et au fait, ça ressemble à quoi, un oiseau-lyre ?
Pour en finir avec une légende, les Ménures, dits « oiseaux-lyres » habitent en Australie. Donc, c’est raté pour le lac Majeur, de toute façon, il fait trop froid.
Je m’en vais donc, à l’instar de Bilbo, le Hobbit vous faire le récit du retour, après le récit de l’aller.
J’ai logé à l’Hôtel Muralto, hôtel relativement récent, m’a-t-on dit, à 2 pas de la gare, 4 pas du lac et du centre historique.
Les chambres sont vastes, ont un balcon avec une vue sur le lac, du wifi et un grand lit confortable (mais une couette un peu petite… pour une personne, ce n’est pas très gênant).
(je ne vous ai pas fait de photo de la vue, parce que question météo, vous allez voir que c’était un peu compliqué.
Autre point fort de cet hôtel, son petit déjeuner. Enfin pour moi, le petit déjeuner, dans un hôtel, c’est important. Tiens, j’ai encore un souvenir ému du petit dèj de l’hôtel Mercure, gare de Lyon.
En outre, vous êtes accueilli dans un excellent français. En effet : le Tessin est la partie italophone de l’Italie. Comme dans tous les cantons, on doit apprendre à l’école 2 langues nationales (donc l’italien, + soit le français, soit l’allemand). Le Tessin n’a pas d’université avec des cycles complets. Les lycéens qui veulent poursuivre leurs études se tournent soit vers Genève et Lausanne (et maîtrisent le français), soit vers Zurich (et maîtrisent l’allemand). Et il faut reconnaître que Zurich est plus attractive que la Romandie.
Dans Locarno, j’ai compris que la meilleure façon de discuter dans les magasins, c’était : je parle anglais, et on me comprend. On me répond en allemand et je comprends. L’inverse n’est pas trop possible (mon allemand est trop mauvais, leur anglais est pas top) et le français ne fait pas l’affaire.
Locarno est effectivement une fort belle ville avec des bâtiments remarquables. Les rez-de-chaussée, par contre, sont parfois curieusement modifiés : ici un photomaton encastré dans ce vieux bâtiment.
Là un magasin de djeun’s, dans la rue commerçante de la vieille ville.
Il est certain qu’un rayon de soleil n’aurait pas été du luxe… Et encore, là, il ne pleuvait pas (disons, pas encore). Le centre-ville est petit, certainement très agréable par un meilleur temps et les restaurants vous annoncent partout de la pannacotta et du Tiramisu. Très peu pour moi.
Et le lac ? Ben, si vous y tenez…
Le soir, coup de chance, on apercevait l’autre rive. Le lendemain matin, on ne distinguait plus la limite entre l’eau et les nuages.
Je suis repartie en début d’après midi. Vu le temps, je me suis dit que je laissais tomber résolument le train panoramique et que je prenais l’option du retour par le nord.
Je vais donc vous parler d’une chose merveilleuse (et suisse) qui est (tadaaaa !!!) l’Abonnement Général.
Avec l’Abonnement Général, vous payez une fois (certes, ça coûte un saladier, comme dit une collègue) et vous pouvez prendre n’importe quel moyen de transport partout en Suisse. C’est à dire que la même carte vous permet de prendre un train / bus / bateau / téléphérique (ok pas tous les téléphériques) dans n’importe quel canton. Vous vous rendez compte ? Même en France pays ultra centralisé, on n’y arrive pas. Là, Leirnette, qui a cette chose merveilleuse appelée abonnement général (qu’elle a payé un demi saladier car elle est jeune) peut sans prendre le moindre billet, attraper un train pour n’importe où, là-bas, prendre le bus de ville pour faire ce qu’elle veut et/ou louer un vélo à la gare. Moi, ça m’émerveille.
Je n’avais pas un abonnement général pour rentrer, mais une carte journalière. Pendant 9h, tout se passe comme si vous aviez un abonnement général.
Je suis donc arrivée à la gare de Locarno, j’ai pris le premier train pour Bellinzone (capital du Tessin). La vue du train semblait superbe, mais les montagnes étaient justifiées à mi-hauteur. Là, j’ai attrapé le premier train pour Zurich.
Et là, après le Simplon à l’allée, j’ai fait le Gothard au retour :
Un passage que quelqu’un d’un peu claustrophobe comme moi ne voit pas d’un air totalement serein. Le tunnel fait 57,1 km de long, le plus long tunnel au monde et plus enfoui : 2300 m de roche au-dessous (bon, mais franchement, on est d’accord, + ou – de roche, après, ça fait pas la différence).
Le Tunnel du Gothard, c’est l’expérience la plus proche de la téléportation. Vous plongez dans un tunnel dans un paysage d’architecture plutôt italienne et vous émergez dans le canton d’Uri, un canton suisse allemand fondateur de la Suisse, avec des églises pointues au clocher blanc.
La photo n’est pas de moi, comme vous pouvez le voir… mais il faut dire que côté météo, hein… Dommage, parce qu’après le Gothard, il y a moyen de faire plusieurs photos cartes postales.
Après Uri, on traverse Zoug. Zoug était après guerre un canton misérable jusqu’à une idée géniale qui lui a permis de devenir le canton le plus riche de Suisse. L’impôt sur les bénéfices est de 4 % pour des revenus inférieurs à 100 000 CHF, 7 % si les bénéfices dépassent cette somme. Et grâce à une imposition à 0,02 pour 1 000 sur le capital des sociétés holdings, le canton a attiré 200 000 sociétés boîtes aux lettres (pour 100 000 habitants).
Puis arrivée à Zurich… ou j’ai à peine 10 minutes pour changer, mais (et c’est sûrement pas un hasard) la gare de Zurich qui a des voies sur 2 niveaux fait arriver les trains qui viennent du sud au dessus ceux qui partent vers l’ouest de la Suisse. Je descends l’escalier et dans une aussi grosse gare que Zurich HB, je fais effectivement mon changement en moins de 10 minutes.
Trajet long, lui aussi mais finalement seulement 7 min de plus que par le sud, sur beaucoup plus de kilomètre… à refaire par beau temps, pour admirer entre les montagnes les lacs en sortant du tunnel. Bilan : les trains suisses sont bien organisés, avec des tas d’idées pratiques. Mais bien moins confortable qu’un TGV.
1 réponse à Kro d’un Aller et d’un Retour