Vous vous souvenez de mes bonnes résolutions en matière de livres ? Ben, ça n’a pas vraiment marché.
Mais tout de même, je lis un peu. Je fais des jeux de plateau aussi. Je vais peut être me mettre à faire des Kro jeu, mais je ne suis pas très à l’aise pour décrire des jeux.
Le mystère Sherlock de J. M. Erre
Manikanetish de Naomi Fontaine
Wingspan, un jeu de Elizabeth Hargrave
Battlestar Galactica, un jeu de Corey Koniezcka
Le mystère Sherlock de J. M. Erre
Meiringen, en Suisse. Les pompiers dégagent l’accès à l’hôtel Baker Street qui a été coupé du monde par une avalanche pendant 3 jours. À l’intérieur 10 cadavres d’universitaires alignés dans la chambre froide. Ils étaient venus pour un colloque en huis clos sur Sherlock Holmes, colloque à la fin duquel le Professeur Bobo allait se retirer et fonder pour son départ la première d’holmésologie de la Sorbonne.
L’idée du Prof. Bobo était de choisir le plus brillant des universitaires, le ou la plus compétente, celui ou celle qui apporteraient les révélations plus fracassantes sur Holmes, qui, comme chacun le sait, a réellement existé, Arthur Conan Doyle n’étant que son biographe.
J.M. Erre nous fait le portrait de 10 universitaires totalement cintrés : celui qui parle directement à Holmes, grâce à la solution à 7%, celle qui fait baver tous les universitaires autour d’elle, grâce à son physique extraordinaire et qui se venge ainsi des profs libidineux, ceux qui sont séniles, mais s’accrochent à leur poste…
Ce roman est très compétent en holmésologie et nous explique la fascination que le personnage exerce sur ses lecteurs. Il parodie aussi 10 petits nègres, puisqu’en gros, c’est sur le même mode que l’histoire va se dérouler.Mais l’auteur n’y connait rien à la Suisse, et c’est drôle, maintenant, quand un Français raconte n’importe quoi sur le contexte suisse, ça m’énerve. Bien sûr, la plume est drôle, il en fait même beaucoup… Il en fait parfois un peu trop.
Bref, la lecture est distrayante et le texte et le scénario malins. Une bonne lecture de bus ou de voyage.
Manikanetish de Naomi Fontaine
Manikanetish, cela veut dire Petite marguerite en innu, C’est le nom d’une école donné en hommage à Petite marguerite, une femme innue qui n’a jamais eu d’enfant, mais qui en a élevé des dizaines qui étaient en difficulté. Manikanetish raconte l’histoire d’une jeune enseignante, Yammie, qui accepte un poste dans le nord du Québec, dans une réserve innue. Elle qui a tout fait pour faire oublier qu’elle était innue malgré sa peau brune, revient pour essayer de faire travailler et progresser les enfants de la réserve.
Mais beaucoup de ces « enfants » n’en sont pas vraiment, plusieurs jeunes femmes sont mères et tentent de suivre les cours avec des enfants petits. Et pour beaucoup, l’échec scolaire, c’est normal, on n’imagine pas vraiment sortir de la réserve, aller au Cégep (au lycée).
C’est une amie québécoise qui m’a offert ce roman, et ça tombait bien, parce que j’avais eu récemment entre les mains des projets de recherche portant sur les cultures autochtones québécoises, et je dois reconnaître que je n’y connaissais rien. Je ne m’y connais toujours pas, mais je suis tout de même moins ignorante.
Personnellement, j’ai beau être en science de l’éducation et être issue de 2 générations d’instit, les histoires d’instit héroïques et dévouées aux élèves ne me font pas vibrer. En même temps, ce n’est pas pour rien que j’enseigne à l’université.
En revanche, le quotidien dans la réserve m’a passionné. Ça m’a donné envie lire un peu plus sur l’univers innu. De plus, l’écriture est vraiment très jolie.
Wingspan un jeu de Elizabeth Hargrave
Bon, attention, joueurs chevronnés, je débute en description de jeu.
Le principe (en rapide) : le plateau de jeu individuel comporte 3 habitats pour oiseaux : la forêt, la plaine et l’eau. Le but du jeu : installer des cartes oiseaux dans leur habitat, les nourrir et les faire pondre. Les oiseaux et leurs oeufs rapportent des points de victoire. Pour varier les péripéties, les manches ont des objectifs différents et chaque joueur a en outre un ou plusieurs objectifs secrets.
Wingspan est un jeu choupi à offrir pour Pâques (on ne mange pas les éléments de jeu). Il est fait pour les amateurs d’oiseaux, les cartes « oiseaux » sont fidèles aux vrais oiseaux et de nombreux oiseaux de nos régions sont représentés (je n’ai pas vu d’autruches, mais faudrait vérifier). Le plateau est joli, les pictogrammes très clairs, graphiquement et esthétiquement, le jeu est réussi.
Et les oeufs des oiseaux sont mignons.
Il peut se jouer à 1 joueur, avec une jolie mécanique qui tourne bien… Et c’est un peu là le problème. Il n’y a aucune interaction entre les joueurs, on ne se gêne pas, on ne collabore pas, on ne se pique pas les oiseaux ou leur nourriture, chacun développe ses habitats et ses oiseaux de son côté. Comme s’il y avait autant de parties individuelles que de joueurs. Quelques cartes ont des conséquences sur les autres joueurs, mais pour des actions de détail.
Autant la mécanique est bien foutue (on est toujours en manque de nourriture, d’oeufs ou d’oiseaux), autant les seules variétés apportées dans la partie sont les « compétences » et spécificités des oiseaux, ce qui à l’arrivée, ne change rien à la mécanique générale du jeu.
Donc, c’est un jeu charmant, mais pas très intéressant. (Moi, je préfère des space marines, maintenant, ce que j’en dis)…
Battlestar Galactica de Corey Koniezcka
Voilà, du jeu avec des space marines… disons, les pilotes de Vipers et des Cylons (qui ont un plan) (buter tous les humains).
C’est un GROS jeu, une partie doit durer 3 à 4 heures et il faut une bonne heure d’explication. Non, ne vous enfuyez pas, moi, j’ai tenu.
Nous sommes tous à bord du BSG et nous fuyons à travers l’espace à la recherche de la Terre. Derrière nous, les Cylons qui cherchent à nous anéantir.
4 curseurs de survie : carburant, nourriture, moral et population. Si l’un tombe à zéro, c’est fini pour les humains. Chaque joueur (et je pense qu’il vaut mieux être 5 pour que ça tourne bien) incarne un type de personnage de la série : politicien, pilote, mécano ou miliaire. (Depuis le temps que je rêvais de jouer Gaïus Baltar, si si, je vous jure).
Le jeu est très fidèle à la série : chaque perso à des caractéristiques en lien avec les perso de la série et le déroulé d’une manche ressemble à un épisode : ya des crises, les vaisseaux des colonies manquent de se rebeller, ya des pannes, on manque d’eau, on est assailli par de plus en plus de Cylons…. et enfin, on saute. Le ciel se vide, tout le monde respire. Manche suivante.
Et bien sûr, parmi les joueurs, il y a un Cylon, qui lui, joue à saboter le tout. Mais s’il se fait repérer trop vite, ses petits camarades vont le jeter en prison (ça ne sert à rien de buter un Cylon, il se réincarne). Et en milieu de partie, un autre joueur découvre qu’il est en réalité Cylon.
En somme, c’est à la fois un jeu de crapule et un jeu d’alliance… alliance contre le traitre qu’on doit découvrir et qui est obligé au début de collaborer…
A mon avis, c’est un jeu pour joueurs plutôt aguerris, plutôt ceux qui ont précédemment joué à Junta. Mais moi qui ne suis pas forcément fan des gros jeux et qui a joué avec une équipe plutôt de gentils, ça m’a bien plus et m’a surtout donné envie de le tester avec des vraies crapules.
Et quand on connait la série, c’est un délice.