Kro noire et blanche (et bondissante)

Tout Simplement Noir de Jean-Pascal Zadi et John Wax avec Jean-Pascal Zadi, Fary et Caroline Anglade

Mamma Mia ! est un film réalisé par Phyllida Lloyd avec Meryl Streep, Amanda Seyfried, Pierce Brosnan

Roman graphique : La lune est blanche de François et Emmanuel Lepage

Tout Simplement Noir de Jean-Pascal Zadi et John Wax avec Jean-Pascal Zadi, Fary et Caroline Anglade

Jean-Pascal Zadi est un acteur raté à la dentition improbable. N’arrivant pas à percer dans le métier, il décide d’organiser une grande marche noire pour dénoncer la situation des Noirs dans le pays.

Il part alors à la rencontre de toutes les stars noires de France pour demander un soutien… Sauf que Jean-Pascal Zadi est quand même une catastrophe ambulante. Finalement, il capte l’intérêt de Fari qui va l’aider.

Tout simplement noir est un film extrêmement rusé se sortant très bien de sujets épineux, parce que la totalité du film est entre dénonciation et autodérision. On ne sait jamais si Zadi est sincère (il l’est dans un certain nombre de ses propos dénonçant le racisme) ou s’il cherche surtout le buzz, ou s’il veut mêler l’utile à l’agréable.

La rencontre des stars noires est émaillée de discussions savoureuses (et même d’engueulades très drôles !) sur qui est vraiment noir, qui est un vrai militant (ou se contente de servir la soupe aux blancs), est-ce que les Arabes peuvent venir à avec les Noirs à la marche ou est-ce de la récupération, etc. Mention spéciale à Eric (pote à Ramzi), qui revendique d’être autrichien (ce qui est également) et pas noir, jusqu’à ce qu’il sorte du déni et devient plus « noir » que tout le monde.

Personne ne se prend au sérieux dans ce film, y compris Mathieu Kassovitz qui joue le rôle d’un metteur en scène qui cherche à capter l’âme vraie de l’Afrique à grand coup de stéréotypes racistes (mais on devine qu’il y a du vécu dans les castings invraisemblables que passe Zadi).

Tout simplement noir est un film étonnant (au début, j’ai eu un peu de mal à entrer), mais à la fois malin, drôle et pertinent sur le racisme. Un tour de force sur un sujet ultra casse-gueule.

Mamma Mia ! est un film réalisé par Phyllida Lloyd avec Meryl Streep, Amanda Seyfried, Pierce Brosnan

Oué, oué, je sais, comment j’ai fini par aller voir un film pareil ? Ben, il passait en VO dans mon cinéma et c’est rare, la VO. Je n’ai pas vraiment d’autre excuse, si ce n’est que je ne paye pas et que j’étais curieuse. Et, ah oui, j’aime bien Meryl Streep.

Donc Mamma Mia ! c’est une comédie musicale sur les musiques d’ABBA (dont je ne suis pas fan).

L’histoire est assez curieusement féministe… Donna possède un hôtel sur une île grecque paradisiaque, mais est fauchée (Money, Money, Money !). Elle a élevé seule sa fille Sophie, qu’elle marie demain. Sa fille a toujours voulu savoir qui était son père, mais Donna a couché successivement avec 3 hommes, le même été, du temps de sa folle jeunesse. Sophie qui a toujours voulu savoir qui était son père, invite en secret les 3 pères potentiels, espérant identifier le bon.

Mamma Mia est une espèce de grande absurdité sautillante et kitsch, dans laquelle les femmes mènent le bal, où il s’agit avant tout de s’amuser.

Donna a mené une vie dissolue ? À part sa mère qui l’a virée quand elle était enceinte, personne ne le lui reproche, même pas les 3 « pères », pas jaloux les uns des autres, et pas non plus sa fille qui trouvent ça génial.

L’une des 2 copines de Donna (elles chantaient plus jeunes dans un groupe pop) croque les hommes comme ils passent (Gimme gimme gimme a man before midnight) et l’autre vit libre et célibataire.

Finalement (je spoile, mais c’est pas hyper grave) Sophie ne se marie pas, parce qu’elle préfère partir voir le monde avec son amoureux et celui-ci en est très content aussi.

Alors, c’est bondissant, kitsch, ridicule, mais tout de monde assume ce ridicule. Il n’y a qu’à voir la somptueuse tenue de Pierce Brosnan à la fin pour se dire que ce film vaut au moins un coup d’oeil, avec un sourcil levé. Et si par hasard vous aimez ABBA…

 

 

 

La lune est blanche de François et Emmanuel Lepage

En 2011, l’Institut polaire français invite François et Emmanuel Lepage à rendre compte, dans un livre mêlant bande dessinée et photos, d’une mission scientifique sur la base française antarctique Dumont d’Urville, en Terre-Adélie. En outre, il leur propose de participer, comme chauffeurs, au raid de ravitaillement de la base Concordia, située au cœur du continent antarctique, à 1 200 km de Dumont d’Urville.

Le Raid, c’est conduire en convoi un énorme engin de plus de 500 cv à 12 km/h, 12h par jour pendant une semaine, au milieu de rien, à -40, vers le pôle.

Personnellement, je ne rêve pas de l’Antarctique. Les histoires qui se passent dans le froid et où on en fait des tonnes sur l’inconfort et la résistance humaine m’ont toujours ennuyée (Croc blanc et autre Appel de la foret… pfff). L’aventure extrême, le dépassement de soi dans l’effort… je m’en moque éperdument, ça ne me fait absolument pas vibrer.

Mais la première chose qui m’a attirée dans ce livre, ce sont les dessins, absolument magnifiques. Et on est vite pris dans l’histoire, avec les récits des découvreurs du pôle du siècle passé.

Les dessins, c’est un mélange d’aquarelles, de dessins à la craie grasse, de couleurs et de noir et blanc.

C’est un livre très dense, qui se lit lentement. Et s’il m’a intéressé en fait, c’est parce que qu’il parle d’abord d’une aventure scientifique : les gens qui sont à bord du bateau ravitailleur ne se voient pas comme des aventuriers des glaces ou des héros des pôles. Mais comme des scientifiques curieux qui vont découvrir. C’est pour ça que je me suis prise à l’histoire.

On comprend que même avec les moyens modernes, l’Antarctique n’est jamais simple. On doit vivre au rythme de l’Antarctique : selon la météo, les courants, la dérive des glaces, on passe ou pas, on attend ou on y va. On doit lâcher prise, même si on est pressé.

La partie qui m’a le moins plu, c’est le Raid, la grande aventure pour les auteurs, mais justement la partie la plus épique, la moins conviviale et la moins scientifique.

Quoi qu’il en soit, c’est un livre somptueux, tant par ses photos que par ses dessins qui méritent d’être connus.

Concordia Research Station is a Franco-Italian facility built 3,233 m above sea level at a location called Dome C on the Antarctic Plateau. It is located 1,100 km inland from the French research station Dumont d’Urville and is 1670 km from the geographic South Pole.
Four to five times a year, the French L’Astrolabe icebreaker and research vesselis chartered by the French Polar Institute – Paul Emile Victor (IPEV) and the French Southern and Antartic Lands (TAAF) to
transport supplies as well as scientific and logistical personnel from Hobart, Tasmania, to Dumont d’Urville. From Hobart, it takes L’Astrolabe from one to two weeks to negotiate the ice and reach the French scientific station on the planet’s coldest continent. From here, a convoy known as the « Raid » trucks supplies across 1200 km of frozen desert to Concordia.
Pictured: Penguins in Antarctica, during the austral summer in January-February 2013.

 

 

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