Avez-vous passé une bonne rentrée ? Le mois dernier, j’ai développé de toutes nouvelles compétences en « Rédaction Covid » puisque je réponds aux messages liés aux conditions sanitaires sous pandémie pour mon institution. Un style littéraire à part dans lequel apparemment j’excelle… Un peu plus délicat à rédiger que des Kro.
Un peu d’informatique d’abord, avec : l’IA à la maison des maths et de l’info à Lyon. Je l’ai vu, c’est aussi bien que ça en a l’air dans l’article !
Dune de Denis Villeneuve avec Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Oscar Isaac
Cette musique ne joue pour personne de Samuel Benchetrit avec François Damiens, Ramzy Bedia, Vanessa Paradis et Joeystarr
Bac Nord de Cédric Jimenez avec Gilles Lellouche, François Civil, Karim Leklou
Livre : Tokyo Vice de Jake Adelstein
Dune de Denis Villeneuve avec Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Oscar Isaac
Inventée par Franck Herbert en 1965, Dune raconte l’histoire du jeune Paul Atréide, issu d’une méthodique sélection génétique pour être le messie d’un ordre mystique féminin qui a développé des pouvoirs psychiques. Envoyé avec sa famille sur une planète couverte de sable, il sera un des seuls survivants d’une attaque ennemie contre sa dynastie. Sa nature d’élu va se révéler au contact de la planète et des Fremens, ses habitants.
En préambule, je précise que je ne vénère pas le roman Dune (je trouve que c’est de la très bonne SF, mais que Herbert aurait dû s’arrêter avant d’en faire une série-fleuve trop bavarde) et je ne trouve pas non plus que le film de Lynch soit un bon film ou un film culte. Lynch conteste le montage qui a été fait de son film… qui, même pour du Lynch, est franchement bizarre. (« Parle-moi des eaux de ton monde natal, Usul ». Eh bien, si vous n’avez pas lu Dune, vous n’avez aucun moyen de savoir à ce que veut dire cette phrase pourtant répétée plusieurs fois dans le film !) S’il y a de vraies trouvailles visuelles : le navigateur de la guilde, les boucliers, les vers des sables… c’est mal joué et mal raconté (mais donc probablement mal monté).
Villeneuve s’attaque donc à ce monstre sacré après avoir déjà fait la suite de Blade Runner, que j’avais trouvé esthétique, mais trop respectueux de la version de Ridley Scott pour prendre son envol.
J’ai été totalement convaincue par sa version de Dune l’esthétique, l’histoire, les acteurs… et pourtant, j’avais des doutes sur Thimothée Chalamet qui joue Paul : dans les bandes annonces, il a l’air aussi inexpressif que le « Paul » de Lynch. Seule peut être Dame Jessica manque un peu d’envergure.
Le film est optimisé pour I-Max. Si je ne suis pas forcément convaincue par l’image I-Max (parce que dans une grande salle, de toute façon l’écran est très grand), le son en vaut la peine.
Bref, j’attends la suite impatiemment.
Cette musique ne joue pour personne de Samuel Benchetrit avec François Damiens, Ramzy Bedia, Vanessa Paradis et Joeystarr
C’est une comédie franco-belge qui raconte l’histoire d’un truand et de ses acolytes qui cherchent l’amour dans leur monde de violence. L’un prend des cours de poésie pour séduire une caissière. Son lieutenant tombe sous le charme d’une actrice bègue qui tente de monter une comédie musicale sur Sartre et Simone de Beauvoir. Deux autres lieutenants intimident les lycéennes de la classe de sa fille pour les obliger à venir à sa fête d’anniversaire alors qu’elles la détestent.
C’est donc complètement absurde, de ce genre d’absurdité qu’on trouve dans des films belges. Cette loufoquerie (comme dirait Leirnette) rend l’ensemble sympathique.
C’est plutôt drôle à voir, mon regret principal, c’est que c’est un film de mecs avec l’histoire qui tourne autour d’eux. (la société de production s’appelle Single Man…!)
Même si Vanessa Paradis est tout à fait convaincante en jouant Simone de Beauvoir dans cette comédie musicale invraisemblable, à la fois sérieuse et ridicule (forcément !) les personnages féminins ne sont là qu’en « love interest », ils sont le moyen scénaristique des hommes élever leur âme. D’ailleurs, bien que Vanessa Paradis ait un rôle important et que tous trouvent finalement l’âme soeur, aucune femme n’apparait sur l’affiche.
Je crois qu’à force de voir des séries de plus en plus attentives à représenter des points de vue variés, j’ai du mal à me laisser prendre complètement dans l’histoire d’un film où les femmes sont subordonnées à ce point à l’histoire des hommes.
Et d’ailleurs, dans la série : film de mecs…
Bac Nord de Cédric Jimenez avec Gilles Lellouche, François Civil, Karim Leklou
L’équipe de la Bac dans les quartiers Nord de Marseille fait face à une situation de non-droit dans les cités. Poussée à faire du chiffre en arrestation et sans en avoir les moyens, la Bac franchit la ligne rouge.
Malgré les critiques ultra élogieuses, je n’ai pas aimé Bac Nord : je suis sortie avant la fin. J’ai trouvé que c’était un long déversoir de propos injurieux, une ode à la camaraderie virile entre flics et une manière extrêmement problématique de montrer la cité : exclusivement par ses truands violents et obscènes. J’ai découvert quand même je n’étais pas la seule à avoir été choquée par ce film caricatural. Alors, je reconnais, je n’ai pas vu la fin. Mais quand les gamins de la cité ne sont bons qu’à débiter des torrents d’insultes jusqu’à ce qu’on leur mette du rap à la radio, moi, je sors de la salle.
Tokyo Vice de Jake Adelstein
Jake Adelstein intègre en 1993 le service « police-justice » du plus grand quotidien japonais, le Yomiuri Shinbun. Il n’a que 24 ans et il est loin de maîtriser les codes de ce pays bien différent de son Missouri natal. À Tokyo, il couvre en étroite collaboration avec la police les affaires liées à la prostitution et au crime organisé. Rapidement, il devient également proche des Yakusas.
Livre très connu aux États-Unis, moins en France. C’est un livre de mafia, un polar, une enquête journalistique et une autobiographie. C’est écrit d’une manière bizarre. C’est probablement une sorte de continuation d’un style journalistique qui en fait une sorte de longue enquête. C’est parfois incroyablement naïf… Mais visiblement l’idée est de monter la naïveté du jeune journaliste, qui disparait peu à peu… mais par manque de distance ou de réflexivité, c’est assez mal rendu. C’est vraiment intéressant sur les liens entre la police et le crime organisé au Japon : ce qu’on peut tolérer et ce qui passe les bornes, à la fois en tant que flics, mais aussi en tant que yakusa. Encore un livre qui me donne à penser que si j’admire certaines dimensions du Japon, je ne voudrais pas y passer trop de temps. Finalement, j’ai mis un temps fou à finir ce livre, intéressée par ce qu’il raconte, mais pas du tout accroché par le style ni par le « personnage principal ».