C’est fou le nombre de trucs qu’on peut faire en vacances pendant la canicule. En vacances normales, on se balade, on visite, on fait du vélo. En canicule, on reste terrée chez soi, volets et rideaux tirés en attendant que la température descende. (J’ai dit déjà que je n’aimais pas le chaud ?) On peut aller à la plage aussi, vous allez me dire, se rafraichir dans la mer. Eh bien, sachez que « rafraichir » est le mot juste, grâce à cet amusant phénomène appelé Upwelling, qui fait que le vent de terre pousse l’eau qui a chauffé au large. L’océan atlantique était en moyenne à 16 ou 17… moitié moins que la température de la plage, tout pile.
Livre : Genèse de la cité de N. K. Jemisin (The City We Became)
Séries :
Bosch : Legacy avec Titus Welliver, Mimi Rogers, Madison Lintz
Sandman, d’après Neil Gaiman avec Tom Sturridge, Gwendoline Christie, Vivienne Acheampong
Genèse de la cité de N. K. Jemisin (The City We Became)
Jemisin est une immense autrice de SF : 3 prix Hugo d’affilée pour sa série « La terre fracturée ». On n’avait jamais vu ça. Si on ajoute qu’elle est militante féministe afro-américaine et qu’elle a un master en science de l’éducation, on se demande pourquoi je ne l’avais pas lu avant (réponse : parce que j’ai plus de lectures de loisir, et oui). Heureusement, j’ai des amis qui font attention à ma culture et qui m’ont offert le début de la série suivante.
La ville de New York est en train de naître, c’est-à-dire qu’elle devient consciente et incarnée, quartier par quartier. Pour cela, elle s’incarne dans des individus, comme Manni, qui débarque à Penn Station, sur l’île de Manhattan en se demandant qui il est… enfin, qui il était, puisqu’il est maintenant Manhattan. Malheureusement, la naissance de la cité n’est pas simple, surtout qu’il y a une créature hostile et puissante qui souhaite faire échouer cette naissance en tuant les avatars des quartiers avant qu’ils ne comprennent ce qui leur arrive…
Au début, j’ai eu du mal. Jemisin prend son temps pour poser son affaire et nous expliquer où on va. Une bonne connaissance de New York aide considérablement a apprécier l’histoire et ma connaissance de la culture américaine ou de la ville est correcte, mais quand même insuffisante pour comprendre toutes les allusions (merci à la traduction pour le coup de pouce de temps en temps). Après avoir traversé poussivement le 1er tiers (d’autant plus que la nouvelle d’intro ne m’a pas accrochée du tout)… peut être que je n’avais pas le temps ou la disponibilité d’esprit au moment où je l’ai commencé… j’ai repris… et j’ai trouvé ça formidable. Un roman du genre qu’on a du mal à lâcher et on regrette quand la fin arrive (mais la suite : « The World We Make » sera là le 5 oct.). Alors, vous avez compris, c’est plutôt pour les fans de NY… mais pour les fans, ça fonctionne vraiment bien.
Bosch : Legacy avec Titus Welliver, Mimi Rogers, Madison Lintz
Bosch s’était fini sans montrer le moindre essoufflement. Pourquoi s’arrêter à la Saison 7 ? Mystère. Mais les héros reviennent dans Bosch : Legacy, égaux à eux-mêmes. C’est tellement la suite qu’il est impropre d’appeler ça un spin-off. On retrouve Harry Bosch, tranquille et déterminé, toujours guidé (plutôt que hanté) par son enfance tragique. On retrouve Maddie, sa fille qu’on a vu grandir au cours des saisons. Ce que j’aime chez Bosch, c’est que bien que ce soit un flic qui a une mission plus qu’un métier, bien qu’il ait eu un passé difficile, ça ne le place pas en marge de la société ou de sa famille. On en parlait récemment, il n’est pas border-line comme Luther (autre excellente série). Il a une relation privilégiée avec sa famille et dans Legacy, on lui voit légèrement plus de vie sociale (certes, plutôt avec des gens avec lesquels il travaille). Comme dans l’autre série, on suit plusieurs intrigues à la fois qui arrivent à leur dénouement à des moments différents, et permettent un effet « Shéhérazade » puisque des histoires démarrent aussi en route et se finiront… dans la saison 2. Bosch est une des séries qui met le mieux en valeur Los Angeles (et visiblement, c’est pas si simple), et si une des trames de cette saison se finit d’une manière plus « spectaculaire » que nécessaire, la saison se regarde d’une traite.
Sandman, d’après Neil Gaiman avec Tom Sturridge, Gwendoline Christie, Vivienne Acheampong
Il y a 7 infinis (Endless) : Destiny, Death, Dream, Destruction, Desire, Despair et Delirium, puissantes entités cosmiques au service de l’humanité (enfin « au service… » de la part des jumeaux Desire et Despair, c’est un peu spécial). Dream, le seigneur des rêves, a été fait prisonnier par un sorcier amateur mais qui a eu un coup de chance. Pendant tout le temps de sa captivité, le monde des rêves s’est délité, avec des conséquences sur le monde réel. Dream va entreprendre de les réparer.
Sandman, c’est beau. C’est bizarre comme une invention de Gaiman (mais plus facile d’accès qu’American God) et incontestablement, ça a du charme. Trouver quelqu’un pour tenir le rôle de Dream, et trouver une manière de l’incarner, n’est pas si simple. Je ne suis pas forcément convaincue par le choix qui est fait, mais au moins, son détachement permet de le rendre non humain. Je n’ai jamais lu Sandman, donc je ne peux pas mesurer la fidélité au comic. On voit néanmoins qu’il s’agit d’un univers vaste et construit, dans lequel d’ailleurs on retrouve des personnages déjà existants en série, mais sous une autre forme. En effet, Lucifer Morningstar et Mazikeen sont des personnages de Sandman qui existent aussi dans la série Lucifer. Mais le Lucifer joué par Tom Ellis est un diable plaisant et charmeur dans une série policière inoffensif. Lucifer de Sandman (joué par l’actrice qui a joué Brienne dans Game of Throne) ne rigole pas du tout.
Sandman est une série vraiment intéressante, un peu gore et glauque, pas nécessairement extraordinaire pour le moment, mais prometteuse à mesure que le personnage de Dream va se développer. En tout cas, Sandman sait faire de très très beaux méchants. Lucifer, d’une part, mais surtout Le Corinthien, très réussi en Cauchemar qui cherche son autonomie.