Nous étions 7, Bellule et Mahad avec leurs deux filles, Lotin, Leirnette et moi. Je signale au Yoshi’s fan club que le chatchat était en vacances chez ses grand-parents où il en a profité pour faire une petite rechute de coryza.
Nous avons loué pour 5 jours un bateau à voile : un sun odyssey 37 de chez Jeanneau.
Nous sommes partis des Sables d’Olonnes et avons fait des ronds dans l’eau. Nous avons aussi beaucoup appris sous la houlette bienveillante de Lotin, notre skipper, et je m’en vais vous faire partager fidèlement son enseignement.
Tout d’abord, un bateau à voile, c’est compliqué. Ya une coque, une grand voile et un foc, qui pourrait s’appeler génois s’il était plus large, mais là, non, donc c’est un foc.
Le principe, tout le monde le connaît. S’il y a du vent qui souffle dans les voiles, le bateau avance. S’il n’y a pas de vent, on est obligé de se rabattre sur le moteur, mais bon, faut reconnaître que ça manque de classe, que ça fait du bruit et que de toute façon, un voilier, ce n’est pas un hors-bord, donc ça n’avance pas très vite.
Donc, quand il y a du vent, il faut savoir occuper différents postes. Tout d’abord la barre.
La barre est le poste idéal pour avoir l’air terriblement sérieux parce qu’on fait quelque chose d’important.
La manière la plus logique d’avancer, c’est le vent arrière, dit aussi « portant ». On a le vent dans le dos et on avance à fond.
Une position possible pour les voiles, c’est de les mettre en ciseaux. C’est un peu délicat à barrer parce qu’il faut bien rester vent arrière et ne pas franchir le lit du vent sinon, on risque d’empanner. Empanner, ça veut dire que la bome (la grosse barre sous la grand voile) traverse le bateau à toute vitesse, flanquant impitoyablement à l’eau tout ce qui se trouve sur son passage. Dans le cas présent, le vent était suffisamment faible pour me permette de merdouyer avec l’aiguille du vent qui va dans un sens quand le compas va dans l’autre alors qu’on a tourné la barre comme si on conduisait un camion. C’est clair ?
Le vent arrière, c’est la classe, on est bien d’accord, mais ça ne marche que si on va dans le même sens que le vent. Alors on va tout droit un moment mais un jour, il faut bien faire demi-tour et on se retrouve pas exemple au près. Ca veut dire que le vent tire sur les voiles et on remonte au vent. On n’a pas le vent de face, bien sûr, ce n’est pas possible, mais quand même plutôt de trois quart face. Pour faire marin, on dira : 60-50 degrés. Il faut donc régler les voiles : pour cela, il y a l’écoute du foc et de la grand voile. (Je rappelle pour les gens distraits qu’il n’y a qu’une seule corde sur un bateau, celle qui pend sous la cloche qui sert à appeler à la soupe).
Il faut, d’une part, tirer à mort pour tendre la GV (ça s’appelle border) et pas mal à mort aussi pour tendre le foc (qui passera son temps à essayer de déventer la grand voile, comptez sur lui).
Tirer sur les écoutes, c’est dur.
C’est pour ça que je me planque à la barre. En outre, on n’hésite pas à faire travailler les mousses à des tâches ingrates.
Heureusement pour bobiner quand on a des petits bras, ya un truc : les winch, de grosses poulies qui permettent d’enrouler les écoutes à l’aide d’une manivelle qui démultiplie les tours.
L’allure la plus tranquille, c’est grand largue. Le vent est de trois quart arrière et on se laisse pousser en réglant en gros les voiles et ça marche. Mais comme on est des vrais héros, on n’a quasiment jamais fait, non pas parce que le vent ne nous était pas favorable, mais parce que ce n’était pas notre genre.
Comme vous avez pu le constater à la lecture de cette kro, le monde de la mer comporte de nombreux termes spécialisés qui donnent à penser que l’informatique fait des efforts de vulgarisation.
On débloque les taquets du piano, on fait attention de ne pas prendre la drisse dans le chariot et surtout, surtout, on met les pare-battages en arrivant au port et on frappe bien l’amarre au taquet d’amarrage en la passant dans le chaumard. Au bout d’un moment, on se demande si « chaumard », ça existe vraiment ou si on ne vient pas de vous inventer le mot, histoire de se payer votre tête.
Voici donc un chaumard. D’après wikipedia, un chaumard est une pièce d’accastillage de bateau. Sa fonction est de guider une amarre à son entrée sur le bateau.
Si wikipédia en parle, ça veut dire que le chaumard existe vraiment ou alors, qu’il y a un complot mondial. Si ça se trouve, le chaumard, c’est comme le dahut…
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