Mona-Mie, la petite personne, par Perrine Rouillon
Le petit dessin avec une culotte sur la tête par Perrine Rouillon
La Machine à Différences par Bruce Sterling et William Gibson
BD :
Mona-Mie, la petite personne, par Perrine Rouillon
Je le répète, cette mignonne BD n’a rien à faire classée dans les livres jeunesse. C’est le meilleur moyen pour que personne ne l’achète. C’est donc toujours l’histoire de la Dessinatrice qui converse avec son dessin, La petite personne. La Dessinatrice aimerait bien raconter son histoire, mais La petite personne a des revendications. Et puis, en fait, la Dessinatrice ne sais pas bien ce qu’elle veut, ce qui ne simplifie pas leur relation. Ce n° là, dans la même veine que les autres me semblent le plus abouti de ceux que j’ai lu. C’est toujours aussi bien.
Le petit dessin avec une culotte sur la tête par Perrine Rouillon
Toujours les aventures de la dessinatrice et de son gribouilli revendicatif. Pour la première fois, on voit la Dessinatrice en ombre chinoise. Le N° le plus joli, mais le moins réussi en terme d’histoire. Ca reste sympa de voir la Petite Personne avec sa culotte sur la tête.
SF:
La Machine à Différences par Bruce Sterling et William Gibson
Les livres co-signés par 2 auteurs célèbres ne donnent pas toujours de bons résultats, mais ici, c’est une grande réussite. La Machine à Différences, c’est du Cyberpunk, version Steampunk. Oui. Sérieux. Et extrèmement bien fait (le steampunk, c’est la SF à la Jules Verne, avec des machines à vapeur, des dirigeables, etc). Ici, nous sommes à Londres, à la fin du XIXe, alors que la révolution industriel bat son plein. La machine à différence de Charles Babbage a révolutionné l’Empire britanique. Byron est premier ministre et sa fille, Ada Byron, surnommée la Reine des Machines, les programme. Les nouveaux lords sont des savants, Darwin, Galton, Colgate… la classe ouvrière, qui a fait la révolution machinique est pourtant toujours aussi pauvre. Et une révolte gronde. Londres est terriblement polluée, irrespirable (c’est là qu’on renoue avec une ambiance Cyberpunk très étonnante au pays des machines à charbon et des usines chimiques qui déversent dans la Tamise). Le peuple en a marre. Ned Mallory, le découvreur du Brontosaure va se trouver pris, à sa grande surprise dans ces conspirations. Ce roman est le plus bel exemple de steampunk que j’ai lu, avec un grand soucis du détail et une bonne connaissance de l’époque (les auteurs connaissaient bien la vie d’Ada, ainsi que les personnalité anglaise du XIXe). On peut y lire, par exemple : « il était chargé comme une bouteille de Leyde ». ou encore « elle fut traversée par un frisson d’énergie galvanique ». Le métro s’appelle le sous-terrestre et les médecins diagnostique des « ankyloses ferroviaires » douloureuses, du fait de l’inversion de la polarité du corps durant de trop rapides voyages en train. Le service « profiler » de la section d’espionnage est devenu : l’antropométrie de la section des lanternes sourdes. Les fils de Vaucasson ou la société jaquardine programme le Grand Napoléon, ordinateur français qui damme le pion aux machines de Babbage. Et pourtant, la puissance de calcul des machines à différence se compte en yard de roues dentées ! Bref vous avez compris, faut accrocher à l’ambiance, c’est elle qui fait tout, dans le livre. Par ailleurs, les personnages sont très bien, et d’ailleurs les héros ne sont pas toujours « gentils », bien de leur époque, ils sont racistes (étonnés qu’un nègre puisse apprendre la poésie), sexistes, souvent méprisants envers le bas peuple. L’histoire est bien menée aussi. C’est à mon sens un très bon travail.
Et enfin, nouvelle rubrique, le sotk : Site of the Kro :
C’est un site idiot qui ne fait rien de spécial.