Les intellos précaires, Anne et Marine Rambach
The shield, série policière sur Canal +
XXX, un film avec Vin Diesel
Les intellos précaires, Anne et Marine Rambach
Je vous avais parlé de ce livre déjà en janvier, au moment des Digitales.
Cette fois, je l’ai lu. A l’époque, j’avais découvert que j’étais une
intellectuelle précaire.
Je vous rappelle l’idée : les IP ont de 25 à 35 ans. Ils travaillent dans la
culture, les médias, la recherche, ils sont très diplomés, mais parfois
autodidactes. Ils ont la particularité de travailler en marge des CDI, sur
des contrats souvent abracadabrant, parfois franchement illégaux. Ils sont
payés au lance pierre, souvent très mal, souvent en nature d’ailleurs, en
note de frais, en materiel.
Ils disent qu’ils ont fait le choix de travailler comme ça car ils détestent
le monde de l’entreprise et n’en voudraient pas. Mais l’entreprise les
exploite. Ils n’ont souvent aucune conscience de la valeur de leur travail,
parler d’argent est honteux dans ce milieu où on travaille pour le plaisir
et leurs employeurs en jouent. Les IP acceptent de travailler énormément
pour pas cher, voire bénévolement. Ils sont super productifs, super
compétents, super flexibles. Eux qui lisent tout, n’ont jamais ouvert un
code du travail et se font tondre la laine sur le dos de la part des
employeurs.
Parmi tous ces intellectuels, il y a les pigistes, les auteurs de tout poil,
les artistes et aussi les chercheurs.
Dans cette dernière catégorie, se range le pire cas d’exploitation : les
étudiants étrangers qui font leur thèse dans les sciences exactes.
En sciences humaines, on n’est jamais dans son labo de recherche. On est
chez soi, on travaille la nuit, le WE, peu importe, on peut faire une thèse
à mi-temps, etc.
En sciences exactes, on va dans son labo comme on irait dans une entreprise.
Donc, il faut absolument une bourse… sauf que des bourses, y’en a peu.
Dans les labos, parait-il, il y a un étudiant français boursier et une
floppée d’étudiants étranger sans bourse. Les directeurs préviennent : j’ai
un sujet mais pas de financement. Incidement, le directeur, lui, est payé
pour l’encadrement du thésard.
Alors, comment font-ils, ces thésard ? Ils sont veilleurs de nuit en
résidence U. Ca donne quoi ?
Ils doivent faire des travaux de plomberie sur des installations vétustes,
faire des rondes la nuit dans des endroits où il faudrait un vigil et un
chien, gérer les 2-3 étudiants qui se suicident tous les ans, se rendre sur
les lieux des cambriolages, déclarer les accidents (gaz, eau, électriques,
en se rendant les premiers sur les lieux) et tout ça, sans formation.
Ils touchent 2000 F – 750 F pour la chambre universtaire du CROUS.
Les vigiles de jour, eux, ont une tenue fournie par le CROUS (qui tient
chaud sous la pluie), sont mieux payés et finalement font un boulot moins
dangereux.
En outre, les étudiants sont exploités par le directeur du CROUS : certains
leur demandent de faire une ronde autour de leur maison. Normalement, ils ne
sont jamais seuls pour leur ronde, mais ils sont souvent obligés d’accepter
des gardes seuls, dans des guérites parfois pas chauffées, parfois jamais
rénovées depuis la création de la résidence, en 1960.
Et pourquoi ils acceptent ces conditions de travail ? parce que ce sont des
CDD de 2 mois ou 3 mois. multiplement reconduits, c’est illégale, mais le
directeur du CROUS fait ce qu’il veut. Et s’il ne reconduit pas, c’est plus
de chambre, plus de revenus.
Bref, ce livre est fort intéressant, un peu long, mais tout de même, on
apprend des choses et on découvre qu’on est nombreux, nous autres, les IP…
The shield, série policière sur Canal +
NYPD blue a incontestablement marqué les séries policères pour un moment.
Celle-là se passe à L.A. mais on retrouve une même façon de cadrer, de gérer
plusieurs affaires en même temps, la résulution des affaires arrivent dans
chaque épisode, on suit les « aventures » de plusieurs flics…
Bref, ca ressemble à NYPD, avec un élément en plus : le héros est un flic
pourri, très pourri. Très efficace aussi. Le nouveau chef de la police veut
sa peau… Il veut être maire aussi. Pas facile de concillier les deux, dans
le sens où ce flic est populaire pour son efficacité.
La barre est placée très haut à la fin du premier épisode : ce flic tue de
sang froid le collègue chargé de le surveiller à son insu et fait passer ce
meurtre pour un accident au cours d’une intervention musclée. Le chef le
sait, mais ne peut pas le prouver.
C’est très intéressant, les acteurs sont bons, le scénar aussi, j’ai vu les
2 premiers et je pense que je suivrais avec assiduité.
Par contre, on a laissé tomber « Carnival » : c’est lent, il ne se passe rien
et plus ca va, plus le Christ nous sauve et au bout d’un moment, c’est
lourd.
XXX, un film avec Vin Diesel
Vin Diesel est un sportif de l’extrème qui vole des Ferraris à des sénateurs
pour faire des cascades de la mort qui tue en étant filmé par ses potes trop
cools à des fins de vidéos Xtrèmes pour site internet clandestin et jeu
vidéo. Vous voyez l’idée ?
Là dessus, un agent secret, un vrai dur, un noir, parce que le chef de la
police est toujours noir, lui propose d’effacer son ardoise envers la
société s’il devient espion, s’il sauve le monde et la princesse en passant,
c’est pour le dédommager.
Bon, je pense que là, vous avez le humhum scénar bien en main.
Disons que, quand ce film se prend pour un jeu vidéo avec des acteurs et
sans le joystick, ca va. Ca passe. C’est n’importe quoi, mais ca passe.
Quand il essaie de se prendre pour un film, avec des dialogues, des héros
américains courageux, des scènes de humhum séduction, de la franche
camaraderie humhu virile, c’est ridicule.
En outre, il aura la palme de l’artefact le plus idiot : le sous-marin
solaire. Si, authentique. Ils ont osé faire le sous-marin solaire.
Peut être qu’il ne navigue qu’en lac, à 1 m sous la surface. Je vois pas
d’autres solutions.
Bon, je vous l’avoue, je le regardais en traduisant des alarmes ATM. Et
quand j’ai eu fini et que mon cerveau a été totalement disponible… j’ai
éteint.