Islande : premier jour


Vol direct Paris-Reykjavik. Je n’aurais pas imaginé qu’il y ait suffisamment de monde pour remplir un 767 tous les jours, mais à l’évidence, si. Néanmoins, Icelandair n’a pas de porte de check-in attitrée. Les hôtesses arrivent avec les panneaux dans un sac et les accrochent au-dessus des portes.

Ensuite, nous faisons la queue en regardant les Islandais d’un air curieux… ça ressemble à quoi, un Islandais ? En fait, on reconnaît les Islandais au fait que ceux sont les seuls en sandales (parfois en chaussettes dans les sandales) alors que les touristes, nous y compris, avons de grosses chaussures de marche.

L’avion c’est étroit et c’est pénible. On survole l’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande, puis de la mer et de la mer… pendant 3 heures en tout. Comme dans la plupart des compagnies aériennes, on mange du carton bouilli en guise de plateau repas.

Pour s’occuper, on lit le Routard qui va nous apporter de nombreuses infos bien utiles.

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Voici sur la carte de l’Islande la région que nous avons visitée pendant notre séjour.

On tente de se mettre à l’échelle de l’Islande : 281 000 ha dont 110 000 à Reykjavik. Plusieurs glaciers dont un grand comme la Corse. En gros, la capitale, c’est grand comme Reims… 60% de la population de l’île est concentrée dans Reykjavik et sa banlieue.

Keflavik est un petit aéroport où on marche beaucoup : on remonte toute la coursive jusqu’à la récupération des bagages. Là, les Islandais se jettent dans les magasins tax-free pour acheter de l’alcool. Vu les prix en Islande, ça vaut le coup d’acheter des chariots pleins de canettes de bières.

On passe au bureau de change : la monnaie est la couronne islandaise, non convertible, c’est-à-dire utilisable uniquement dans le pays. Le taux de change est cher : 1 euro = 80 isk. Mais vous allez voir, tout est cher en Islande, y compris pour les Islandais.

Je vous le dis tout net : on a loué un 4×4. En préambule, je signale que je pense qu’un 4×4, c’est toujours utile, même en ville. C’est trop cool comme voiture, ça roXe. Mais bon, je reconnais si la plus grande dénivellation, c’est monter un trottoir, c’est peut être abusé… En Islande, on va se rendre compte que c’est vraiment très utile. En campagne, une voiture sur deux est un 4×4, et avec notre Grand Vitara, on est parmi les petits.

Pour être précise, si vous allez en Islande, avec une voiture de ville, on peut faire le tour de l’île par la route 1. Mais de nombreuses routes annexes ne sont pas goudronnées… quant aux « petites routes » avec passages à gué… Donc, en 4×4, on peut aller un peu où on veut… Et encore, parfois, on se fait peur !

Voici l’itinéraire de la première journée.

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A chaque nouveau pays, je me demande ce que va donne la signalisation routière. On a vu que même sur une île aussi simple que Lanzarote, on pouvait tourner pendant des heures. En Islande, le fléchage est clair. Mais il faut dire qu’on ne badine pas avec les dangers de la conduite. On va rencontrer toute une série de panneaux illustrant clairement ce qui va nous arriver, si on ne fait pas attention.

Tenez, par exemple, celui-ci :
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Il signifie : c’est mieux si vous avez un 4×4 parce qu’il n’y aura plus de revêtement sur la route.

Première destination : Hafnarfjödur signifiant « village dans la lave ».
Vous allez voir, tout à l’heure, je vais vous faire un cours de prononciation islandaise, pour le fun. En attendant, dites-vous qu’on a rapidement fait le deuil de prononcer les endroits dans lesquels on allait.

Donc, la zone de l’aéroport est un vaste champ de lave traversé par une route. Rien ne pousse, si ce n’est un peu de lichen. Le paysage nous rappelle Lanzarote. C’est de la lave épaisse, qui fait des gros monticules et des trous.

D’ailleurs, les chaussures de marche, sur la lave, dans les rochers coupants et irréguliers, c’est vraiment impeccable. On aurait aisément massacré les baskets les plus robustes dans cet environnement. Un bon achat, vraiment.

L’activité principale du village est la pêche, qui est aussi la première ressource de l’Islande. Néanmoins, Hafnarfjödur tente de développer la deuxième ressource de l’Islande, c’est-à-dire le tourisme en profitant de la proximité de Reykjavik. Un dépliant nous annonçait d’ailleurs : Hafnarfjödur : lots of fun ! Bon, sérieux, maintenant, Hafnarfjödur, ça ressemble plutôt à ça :

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Vieux bateaux de pêche qui rouillent, gros chalutiers qui déchargent leur caisses de poissons, petites maisons.
Lots of fun.

Le sens du dépliant ramassé à l’aéroport : « l’art de conduire en Islande » nous apparaît soudain. Nous longeons le lac de Kleifarvatn bordé de sable noir et de blocs de lave. Là, nous visitons le bassin géothermique de Seltun : des flaques de boue bouillonnantes (Solfatares) et des évents de vapeur dégageant une forte odeur de soufre. Il est fortement déconseillé de s’éloigner du chemin : les flaques peuvent atteindre 80° ou 100°. C’est notre premier contact avec l’activité volcanique de l’île et ça reste un des plus impressionnants.

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Direction Selfoss où se trouve notre premier hôtel.
Les villes islandaises nous donnent l’impression d’être de grandes zones industrielles : les maisons sont disséminées ça et là. On a l’impression qu’elles sont en préfabriqué ou que c’est des Ingeco de chantier : en fait, le matériau de base, c’est la tôle ondulée. Même peinte de couleur vive, ce n’est pas très joli… ou alors de loin. Par ailleurs, les maisons n’ont pas de jardin puisqu’elles sont construites dans des champs de lave (alors que ce n’est pas la place qui manque). Il n’y a pas d’arbre non plus dans les villages. Ca donne une curieuse impression de pays pauvre et aride mais avec des couleurs vives et de l’eau en abondance.
De plus, les maisons sont petites : on se demande parfois si elles n’ont pas qu’une seule pièce, comme des caravanes fixes.

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Nous cherchons un moment notre hôtel (nous avons des hôtels réservés à l’avance et prépayés grâce à des « vouchers ») : finalement la serveur du KFC (Selfoss est la 2e ville du sud, donc, on y trouve la civilisation !) à qui nous demandons notre chemin téléphone bien gentiment à l’hôtel pour savoir où il se trouve. En fait, il fallait encore rouler encore 20 km pour trouver une ferme en plein milieu de rien attenante à un hôtel.

Il y a tout un réseau de fermes / hôtels de ce genre à travers le pays. La partie hôtel est tout en bois, semble neuve, et très confortable. Les propriétaires sont les fermiers, mais on ne les voit jamais, ce sont des jeunes qui tiennent l’hôtel, des étudiants souvent. En tout cas, tout le monde parle couramment anglais.

L’hôtel est désert. Peut-être 3 ou 4 chambres seulement sont occupées. La chambre est mignonne et confortable. Un ordinateur est en accès libre dans le hall et comble du luxe, la chambre est couverte par un access point, ce qui nous permet de chatter en wifi sur nos Pocket PC ! En fait, les 2 seules choses qui ne sont pas chères, en Islande, c’est l’énergie et les télécommunications.

L’hôtelière nous a prévenus qu’un hot pot était à notre disposition. Après renseignement, il s’avère qu’un hot pot, c’est une sorte de mini piscine pour 6 personnes maximum, d’environ 1 m de profondeur, chauffée à 35° / 40° et en extérieur. Un jacuzzi sans bulle, en somme. Sachant qu’il fait 8° (ce qui est exceptionnellement clément pour la saison), on se dit qu’il faut vraiment être islandais pour faire un truc pareil.

On observe depuis la terrasse de l’hôtel, dubitatifs, un client mariner dans l’eau. On met nos maillots de bain, nos pulls, pantalons et grosses chaussures et on va voir.
Et à force de jouer à « chiche que tu y vas », nous nous déshabillons et entrons dans l’eau.

Je vous le dis tout net, c’est génial. Le seul moment où on a froid, c’est quand on se déshabille : il ne faut pas se cacher les yeux, on est en train de se mettre en maillot et il fait 8°.
Mais dans l’eau, on est vraiment bien. On écoute passer des oiseaux au cri bizarre (pour l’un d’entre eux, je me suis demandé un moment si le bruit était mécanique ou animal… finalement, il s’agit peut-être bien de la sterne arctique, qui fait un bruit de rotor). On regarde les étoiles se lever…

Après une heure, on sort et on s’aperçoit que l’eau nous a tellement chauffés qu’on n’a pas froid du tout. Nos corps fument dans l’air frais… On se sèche et se rhabille tranquillement. Puis, on s’affale sur le lit et on est bien.

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