Kro

U film d’animation de Serge Elissalde

De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard avec Romain Duris


U film d’animation de Serge Elissalde

Une licorne appelé U vient au secours d’une petite fille à longues oreilles Mona, maltraitée par ses parents rats adoptifs. Mona grandit, devient une ado très soucieuse de son apparence et d’elle-même. Ses parents adoptifs ne font plus vraiment la loi et elle se prend pour une princesse. Un jour, les ouéoué arrivent dans sa forêt, c’est une sorte de famille hétéroclite de saltimbanques, joyeux et musiciens. Parmi eux, il y a un jeune chat appelé Kulla dont Mona tombe amoureuse et réciproquement. U n’est pas très contente, un peu jalouse et un peu triste.

Si je suis allée voir U avec Leirnette, c’est parce que ce film avait eu une critique excellente de la part de Télérama et d’autres journaux. Le dessin est étonnant, il ne me plait pas tellement, mais on s’habitue. L’animation est très réussie, vraiment jolie, pleine de couleurs éclatantes. La musique de Sansévérino (qui fait également la voix de Kulka) est très bien aussi. Malheureusement, le scénario, déjà minuscule, est mal raconté. Ce dessin animé commence par partir dans tous les sens, on ne voit pas où ça mène, puis ça se tient un peu mieux, mais décidément, l’auteur ne sait pas raconter d’histoire. L’autre problème, c’est le public cible. Officiellement, à partir de 3 ans. Aucune chance que ça fonctionne. Les dialogues sont trop compliqué. Il y a même un lézard qui parfois parle anglais. Le vocalbulaire est même parfois hors de portée d’une fille de 9 ans.

Honnêtement, je pense que le public cible, c’est les adultes. C’est une histoire pour enfants faites pour les adultes. D’ailleurs, dans la salle, à part Leirnette, il n’y avait pas d’enfant et des adultes avaient l’air de bien s’amuser. Cette histoire raconte le passage de l’adolescence à l’âge d’adulte de Mona. U représente l’enfance, l’innocence, et même la virginité de la jeune fille (c’est une licorne, je rappelle). U s’amenuise à mesure que Mona embrasse Kulka pour finalement disparaître en disant que les licornes doivent partir pour les jeunes filles soient heureuses.

Mona pourrait être une ado assez crédible, avec son côté boudeuse, égoïste, préoccupée de son apparence et décidant de faire la loi chez elle. Malheureusement, ce sont les seules traits de caractères de Mona. Ça manque un peu d’épaisseur. Quant à Kulka, il commence pas mal, gentil, timide, un peu amorphe… Mais des qu’on rentre dans le jeu amoureux, il est trop parfait, timide, mais rassurant, maladroit mais en même temps tellement mûr, bref, le premier amour rêvé qu’on aurait voulu rencontré ou qu’on aurait voulu être. Alors, cette vision super simpliste de l’adolescence pourrait éventuellement convenir à de jeunes enfants (encore que je doute qu’à 4 ou 5 ans, on soit dans ces préoccupations-là) mais l’histoire serait incompréhensible pour eux. Déjà Leirnette était pas sûre d’avoir tout compris à l’allégorie. Donc, à l’âge de leirnette (9 ans) qui pourtant regarde les ados avec envie, ça ne fonctionne pas non plus.

A mon âge non plus, ça ne marche pas. Ça ne ressemble à rien de vrai de l’adolescence que j’ai pu connaître ou croiser. Le premier amour, il ne ressemble à ça que dans les contes ou éventuellement dans les rêveries nostalgiques des adultes qui proposent une version enrubannée de l’adolescence, pour se souvenir de cette époque révolue et donc, nécessairement merveilleuse. Je me demande ce qu’ils ont réellement vécu ou ce dont ils ont vraiment envie de se souvenir.

Néanmoins, je comprends qu’on puisse tomber sous le charme de l’animation ou de la musique alors je ne m’acharnerai pas les symboles de l’histoire. Les adultes ont bien le droit de rêver à des contes de fées en se disant, pour s’excuser, que c’est un film pour enfants.

De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard avec Romain Duris

Tom fait dans l’immobilier, comme son père. C’est-à-dire qu’il met des rats dans les immeubles pour inciter à la vente, il s’arrange pour que les créanciers présentent les reconnaissances de dette avec insistance aux personnes acculées à la vente, il vire les squatteurs à coup de batte, casse les installations d’eau pour rendre les bâtiments insalubres. Ses associés le valent en tout. Il sert d’ailleurs d’alibi auprès de la femme de l’un d’entre eux qui sort presque chaque soir pour baiser. Bref, c’est un sale con et il le fait bien.

Et voilà que par hasard, Tom tombe sur l’agent artistique de sa mère, qui était une grande pianiste. Il lui propose de venir faire une audition. Cette invitation ravive en lui le désir de devenir pianiste. Il décide de se remettre au piano. Mais cela ramène tellement d’angoisse chez lui qu’il est pratiquement bloqué devant l’instrument.

C’est un film exaspérant où on peine à trouver un instant de sympathie pour le héros. Romain Duris est excellent, prétentieux, sans scrupule et en même temps, toujours à la limite de l’explosion nerveux. Il vit ses morceaux de piano comme des épreuves physiques sur lesquels il s’épuise, il finit par ne plus supporter sa vie, ses associés, son père. Outre la performance vraiment remarquable (et pourtant, je n’aime pas tellement cet acteur), je n’ai pas réussi à me laisser prendre par le film. La tension nerveuse du héros est communicative et en même temps, on a souvent envie de lui casser la gueule.

Ce contenu a été publié dans Films. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

1 réponse à Kro

Les commentaires sont fermés.