Kro de films de rentrée

Commençons de manière bucolique avec deux escargots faisant un câlin à la centrale de l’arrosage automatique du jardin.

Puis, des films en vrac, vu au ciné ou en DVD

Associés contre le crime de Pascal Thomas avec Catherine Frot et André Dussolier

Total Recall de Len Wiseman, avec Colin Farrell, Kate Beckinsale et Jessica Biel

Associés contre le crime de Pascal Thomas avec Catherine Frot et André Dussolier

Prudence et Belisaire Beresford vont prendre leur retraite après avoir été de brillants agents au service de Sa Majesté. Mais depuis leur somptueuse maison surplombant le Léman, Prudence s’ennuie. D’autant plus que son gendre, qui s’est fait plaqué par sa fille a débarqué chez elle avec ses petits fils insupportables.

Quand on propose à Prudence d’ouvrir une agence de détectives privés à Genève, elle saute sur l’occasion. Sa première affaire va l’amener à enquêter sur une mystérieuse clinique en Gruyère qui assure de miraculeuse cure de jouvence…

Ce film est tiré d’une nouvelle d’Agatha Christie : on y retrouve l’ambiance anglaise convenable et les ladies intrépides.

Cette histoire est loufoque, avec du fantastique et de l’absurde, en plus de l’enquête. J’ai trouvé que certains moments étaient longs mais Leirnette s’est bien amusée.

L’action est placée à Genève, ce qui permet au gendre d’avoir un terrible accent vaudois parfois un peu forcé, et à un passant d’avoir un accent suisse totalement raté, se terminant sur des consonances québécoises. Quand Prudence découvre une péripétie de l’affaire à la une de la Tribune de Genève, la salle se met à rire… mais je pense que c’est strictement une question de lieu !

Je me souviens d’un ami genevois, commentant un film (Des fleurs pour Algernon, si je me souviens bien) qui disait avoir trouvé ça sympa et amusant de voir Genève, c’est à dire son cadre quotidien, dans un film. Il se demandait si les parisiens n’étaient pas blasés de voir leur ville aussi souvent au cinéma ou si ça leur faisait encore cet effet. Je me suis posée à la question à l’époque, habitant près de Paris, mais je n’arrivai pas à me faire vraiment une idée.

Or, en voyant Genève, sa gare, ses journaux et son accent et expressions suisses, j’ai eu l’impression d’un film sympathiquement familier, qui se tournait en bas de mon boulot. Alors que Paris est tellement connue et tellement vaste que je n’ai jamais ressenti ça même pour des endroits que je connaissais bien. J’ai l’impression que tout le monde les connait bien comme moi, impossible d’avoir cette impression de connivence comme avec Genève.

Total Recall de Len Wiseman, avec Colin Farrell, Kate Beckinsale et Jessica Biel

Le monde s’est sérieusement gâté. La quasi totalité de la planète est impropre à la vie pour cause de bactéries. Deux zones sont viables : le Royaume-Uni et l’Australie (appelé la Colonie). Douglas Quaid est un modeste ouvrier qui tous les jours fait le trajet entre la Colonie, pauvre et surpeuplée et le Royaume Uni, riche et surpeuplé. Pour cela, il utilise la Chute, une sorte d’ascenseur, non pas orbital, mais intra-terreste, qui permet de passer à l’intérieur de la planète tout droit et à proximité du noyau, avec changement de gravité au milieu.

Seulement voilà, son travail quotidien, son appart minuscule avec son épouse, sa vie sans issue… ça ne lui suffit pas. Un jour, il pousse la porte de chez Recall qui propose d’implanter des souvenirs plus vrais que les vrais, de voyages, d’aventure, de sexe, comme il le souhaite. Il choisit « Agent secret »… mais au moment de l’implantation du souvenir, cela se gâte : il semble être vraiment agent secret.

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Ce film est le remake d’un film de Verhoven, également tiré d’une nouvelle de Philip K. Dick : Souvenirs à vendre. L’histoire est bien la même dans les 2 films, bien que le contexte change : pas de Mars dans le Remake, mais à part ça, ce sont tout à fait les mêmes péripéties et les mêmes situations.

De beaux effets et de beaux décors : Londres post-cataclysmique est impressionnante. La colonie ressemble à la ville de Blade runner ou de Ghost in the shell II. Il y a d’autres emprunts : les flics ressemblent aux Stormtroopers de Starwars, la poursuite en voiture anti-grav ressemble aussi à du Starwars (mais ya débat : Lotin y voit plutôt la poursuite de I, Robot ou de Minority report). Et bien sûr, il y a un hommage sympa au Total Recall de Verhoven.

Cette version est réussie mais tout de même à un détail près : les monologues. Les méchants font sans arrêt des monologues au lieu de tuer les héros, à un point qui devient même ridicule et invraisemblable.

Une dernière remarque « genre » sur l’écart entre les deux films (si vous n’avez pas vu Total recall, ça spoil). Dans la V1, Arnold Schwarzenegger est marié à Sharon Stone qui l’espionne et qui est en réalité la femme de Jeremy Irons, chef du groupe qui va poursuivre Schwarzy.

A un moment, il y a un flic qui se paye de la tête de son chef, J. Irons, en sous entendant que sa femme a peut être eu du plaisir à assurer sa mission en couchant avec Schwarzy (en gros, il est déshonoré parce que sa femme s’est fait baiser).

Passons à la V2 : les femmes d’action ont la cote en ce moment, donc, le personnage de Jeremy Iron disparait et c’est la femme qui reprend le rôle, à la fois espionne dans le lit de Colin Farrell et cheffe du groupe des poursuivants.

Face à sa rivale de la Rébellion, elle va faire une remarque que je n’avais encore jamais entendu dans la bouche d’une femme au cinéma. Elle sous-entend que, puisqu’elle a couché avec Colin Farrell, il est en quelque sorte sali parce qu’elle a profité de lui sexuellement et l’autre femme, devrait être dégoutée. C’est la première fois que j’entends au cinéma une femme qui insinue pouvoir utiliser le sexe pour déshonorer un homme avec qui elle a couché, sans qu’elle même ne soit touchée. Et c’est Hollywood qui le met en scène ! Inattendu.