Kro des livres de classes I

A qui sont ces chaussettes ? Quelle archiduchesse ou archiduc a dormi dans mon bureau en oubliant ses chaussettes oursons derrière le clic-clac ? Pour l’instant, les personnes les plus soupçonnables ont été innocentées.

Après ce ton un peu léger, je vous propose une Kro sérieuse. Cette année, je m’étais jurée de me remettre à lire des livres de classe, et non plus seulement des articles.

Voici une première volée de lectures de l’année.

Allez, on commence par les copines.

Sous les pavés, le genre de Caroline Dayer

Enfance et genre, dir. Sabine Sinigaglia

L’Égalité des filles et des garçons dès la petite enfance, dir. Francine Hawelle, Marie-Nicole Rubio et Sylvie Rayna

Sous les pavés, le genre de Caroline Dayer

Un petit livre pour comprendre ce que c’est que le système de genre. Caroline Dayer met les choses à plat pour expliquer que le genre n’est ni une théorie, ni une idéologie mais un concept, un outil d’analyse très utile pour comprendre le social. De là, elle nous décrit la mosaïque des discriminations et de la violence de genre, produite par la matrice hétérosexiste. L’hétérosexisme est le fait de considérer que tout le monde est hétérosexuel (hétéronormativité), d’une part, et que l’hétérosexualité est la seule sexualité naturelle et donc normale, d’autre part.

Ca demande un peu d’attention (disons, il faut être un peu expérimenter) pour lire mais c’est court. Si vous voulez prendre un antidote anti manif’ pour tous…

Enfance et genre, dir. Sabine Sinigaglia

Ce livre fait suite à un colloque qui s’est tenu à Metz sur, comme son nom l’indique, Enfance et genre, sous titré : comment le sexisme vient aux enfants.

Ce livre contribue à la compréhension des mécanismes et enjeux sociaux qui trouvent leur origine dans les espaces de l’enfance pour inscrire les individus mâle et femelle durablement dans des mondes sexués.

Les différentes contributions rappellent par exemple que les transgressions de genre sont souvent limitées et toujours sanctionnées socialement (par le mépris, la moquerie, la violence…).

L’influence de différents acteurs sont analysés (les ami-e-s, les parents, les enseignant-e-s…), différents espaces (l’école, les mondes du spectacle…), objets (manuels scolaires, jouets, produits de soin corporel…)

A l’intérieur, un chapitre pessimisme de moi-même qui s’appelle « Lutter contre l’influence du genre sur les orientations scientifiques et techniques : de grands progrès et depuis ? »

L’Égalité des filles et des garçons dès la petite enfance, dir. Francine Hawelle, Marie-Nicole Rubio et Sylvie Rayna

Le Furet est une association strasbourgeoise qui lutter contre les phénomènes d’exclusion et de discrimination dans le secteur de l’Enfance et de la Petite Enfance. Elle organise des actions de prévention qui favorisent à la fois la socialisation et l’éveil des tout petit.

Ce livre porte sur la question du genre dans l’éducation des tout-petits. Inscrit dans une perspective internationale, il offre un ensemble de ressources théoriques et pratiques destinées à soutenir la réflexion et l’action pour davantage d’égalité fille-garçon.

C’est un des rares livres qui portent sur la question du genre en crèche. Dedans un article que j’ai écris avec une étudiante à partir de son travail de Master. Nous parlons du fait que les éducatrices de crèche sont convaincues de l’importance de l’égalité dès la crèche, mais sont également convaincues de faire déjà tout très bien. Quant elles observent des différences, elles n’osent pas intervenir, d’abord au nom de l’autonomie de l’enfant… sans réaliser qu’il est déjà pris dans des représentations culturelles… tout comme elles-mêmes.