Oui, malheureusement, ce sont juste des mini-vacances, parce que j’ai eu 2 journées de congrès à Créteil au milieu de ma semaine officielle de vacances, suivi d’une intervention à Nantes… les 2 événements étaient chouette, mais évidemment, ça a un peu raccourci les congés. Mes collègues sont rentrés depuis ce matin et n’arrêtent pas de m’envoyer des mails. Sans compter les étudiants qui menacent de passer dans mon bureau.
Pour commencer, je vous propose du PQ-Art, réalisé par Leirnette. Je suis très fan de cette BD 3D sur rouleau. Art éphémère, qui plus est…
Films :
Cendrillon de Kenneth Branagh avec Lily James et Cate Blanchett
American sniper de Clint Eastwood avec Bradley Cooper
Cendrillon de Kenneth Branagh avec Lily James et Cate Blanchett
L’avantage, c’est que je n’ai pas besoin de vous résumer l’histoire : c’est la même. Par ailleurs, je me suis demandée en quoi était la pantoufle, si elle était en verre ou en vair.
Selon toute vraisemblance, elle était bien en verre. Le vair serait une création balzacienne.
Sur les 38 versions recensées en langue française, 32 font mention de chaussures ou de pantoufles, réparties ainsi : chaussures, sans autre précision, 14 ; pantoufles, 10 ; sandales, 1 ; pantoufles de verre, 4 ; pantoufles d’or, 1, chaussures de verre, 1 ; chaussures de cristal, 1.
Bref, du verre quoi.
A part ça : Cendrillon est d’une affligeante bêtise. (j’avoue, j’y suis allée pour le boulot). Les passages qui auraient pu être mignons sont ultra mièvres, niais, finalement ridicules. C’est tellement mauvais que le dessin animé de Disney passerait presque pour un reportage sur bourgeoisie médiévale.
Ensuite, ça se prend terriblement au sérieux. S’il y a bien 2-3 souris pour faire des gags et une marraine un peu fo-folle (et encore, je la trouve ratée et pas crédible), c’est bien tout.
C’est un film qui se veut grave, puissant et moralisateur… Cendrillon… ben voyons.
La princessitude a été poussée à son maximum. Actuellement, l’effet princesse fait des ravages chez les petits filles. Disney, avec son marketing de panzer, a enfin convaincu les petites filles qu’elles voulaient toutes être uniformément des princesses, avec le rose (ou le mauve), la robe et tous les accessoires qui vous transforment en victime de la mode vivant dans le regard des autres et dans l’attente du prince.
Avec le Cendrillon de Branagh, on a l’archétype, incarnée d’autant plus efficacement par une vraie personne. Comme les papillons (pour une raison mystérieuse) sont devenus spécifiques aux filles, on en colle partout : sur le décolleté de la robe, sur les pantoufle de verre (on imagine déjà les produits dérivés dans les boutiques de Disney Land). Ya eu un boulot de synthèse sur la robe-qui-tourne à couper le souffle : Cendrillon danse, fait des voltes et des effets de robe magnifique, c’est fabuleux (ça me rappelle un peu les effets de cape dans Spawn, pour ceux qui connaissent : hypnotique).
Quant à la morale, c’est de la qualité : Cendrillon se fait tromper, déposséder, harceler, humiliée, réduire en esclavage, mais ne se rebelle pas, ne s’enfuit pas, car sa mère lui a dit avant de mourir d’être courageuse et bienveillante.
A la fin, quand le prince vient la chercher à coup de pantoufle, elle se tourne vers sa marâtre et lui dit : « Je te pardonne ». On est tellement confis dans la morale chrétienne que si ça se trouve, c’est même pas sexiste. Enfin, si… une marâtre maltraitante, 2 soeurs superficielles, stupides et méchantes, une fille passive douce et travailleuse, qui se balade tout le film la bouche entr’ouverte et les poignées cassés… non, en fait c’est sexiste.
American sniper de Clint Eastwood avec Bradley Cooper
Un brave redneck, plutôt sympa, s’engage dans l’armée pour aider son pays en Irak. Il va devenir un sniper redoutable. Mais à chaque retour du pays, il a du mal à s’adapter, son esprit reste en Irak, là où sont ses potes.
Il y a eu une polémique autour du film. Ambiguë ? Dénonçant la guerre ou glorifiant l’Amérique ?
En ce qui me concerne, je suis passée totalement à côté de l’ambiguité.
La toile de fond, c’est l’Irak, une guerre dont les motivations sont quand même éminemment discutables… la question n’est jamais abordée dans ce film… d’autant plus qu’on nous montre abondance d’Irakiens fanatisés / cruels / inhumains ou les 3 à la fois. Des gens normaux qui veulent juste vivre tranquilles ? pratiquement pas. Bref, l’ennemi est méchant. Si les américains tuent des femmes et des enfants, c’est pour sauver leur peau car même femmes et enfants ont été fanatisé. Donc, on bute tout ce qui bouge.
Quand notre brave sniper rentre au pays, ses problèmes psychologiques ne sont pas vraiment dûs à sa conscience… mais plutôt au fait qu’il se fait du soucis pour ses copains restés là-bas. Dans son fantasme de toute puissance, il faudrait absolument qu’il soit avec eux pour les sauver. Or, il est chez lui avec sa femme et son fils et ça l’angoisse, il veut servir son pays, SIR YES SIR, dans cette p. de guerre dont il est les héros.
Bref, honnêtement, après une heure et demi de glorification américaine en toute impunité, je suis sortie de la salle.
J’arrive pas à comprendre où des gens ont pu voir de l’ambiguité dans ce film. Ca passerait pour un scénario de med-fan avec des hommes contre des orcs, vils créatures de Sauron qui veulent buter tout le monde en Terre du milieu. Mais entre les américains et les Irakiens, j’achète pas.
4 réponses à Kro de mini vacances