L’énigme de l’univers de Greg Egan
L’arrangement des sexes d’Erwin Goffman
Rupture, Résistance et Utopie, Colloque féministe de la Recherche
Chasing Amy de Kevin Smith avec Ben Afleck
Kevin Smith est le génial auteur de Clerks, le pas mauvais auteur de Dogma (avec Alanis Morissette dans le rôle de Dieu !) et le pas mal du tout auteur de « Méprise multiple » ou, en anglais, Chasing Amy qui est un titre bien plus joli. C’est pas du tout un film récent, mais je l’ai revu récemment. Ben Afleck est auteur de BD avec un pote à lui. Ils sont ensemble depuis le lycée, habitent ensemble et (n’)ont (pas) grandi ensemble. Dans une convention de BD, Ben flash sur une fille. Manque de bol, elle s’avère lesbienne. Ils deviennent amis, pour la plus grande jalousie du copain de Ben. C’est un film drôle pour certaines scènes, comme celle où au salon de BD, un dessinateur noir explique de Dark Vador est un vrai héros noir renversé par le pouvoir blanc. Ou encore une scène sur une balançoire dans laquelle la fille explique à Ben, qui s’interroge, comment les lesbiennes font l’amour. C’est un fil aussi sur l’immaturité relationnelle, les rapports entre hommes et femmes, l’homosexualité, l’amour, l’amitié… C’est un chouette film, avec de belles tirades, avec aussi Jay et Silent Bob et d’autres allusions à Clerks. Bref, c’est un film que j’aime bien.
Mon voisin Totoro, film d’animation japonaise du même que Chihiro Donc, Chihiro, j’ai bien aimé. Sur ce, mon lecteur qui m’entraîne voir ce genre de chose à proposer à ma fille d’aller voir Totoro. C’était un traquenard, j’y suis allée. Pour ne pas me sentir seule, j’y ai entraîné la copine de ma fille et sa maman. Pour faire bonne mesure, on a aussi donné rdv à une autre lectrice qui pour des raisons d’embrouillamini horaire, a plutôt vu la 2e partie du fil. Voici donc à son attention la première partie : 2 petites filles (de 4 et 11 ans) vont habiter dans la campagne japonaise avec leur papa. Leur maman est depuis très longtemps à l’hôpital. La campagne est magnifique. La nouvelle maison aussi. Mais voilà qu’il s’y passe des choses bizarres, des petites boules noires habitent au grenier, des espèces de chats appelés Totoro semi visibles marchent dans l’herbe, etc.
C’est très mignon. C’est suffisamment lent et simple pour que des petites filles de 4 ans puissent tout comprendre (OK, 4 ans et demi). Totoro n’a qu’à apparaître pour qu’on rigole, tellement il a une bonne bouille. Malheureusement, il n’apparaît pas souvent. C’est surtout l’histoire de 2 gamines à la campagne (et l’auteur aime la campagne, c’est clair), leur papa sympa et leur maman malade, avec parfois des Totoro et un chat-bus. Bref, je me serais moins ennuyée s’il y avait eu plus de Totoro. Mais c’est mignon.
L’énigme de l’univers de Greg Egan
Mais voilà un livre qu’il est bon !
Greg Egan est australien, il écrit du Cyberpunk / Hard science avec de vrais persos et ça mérite d’être dit.
Andrew est journaliste scientifique. Il bosse sur un reportage sur la Frankenscience quand on l’envoie couvrir un colloque de physiciens qui mettent au point la Théorie du Tout, la Grande Équation qui unifiera la physique. Il doit s’attacher aux pas de la physicienne qui, apparemment, va énoncer la fameuse grande théorie à la fin de la rencontre.
Ce livre est foisonnant d’idées, avec autour un excellent scénar. Un seul bémole, sa vision qu’à Egan de l’univers est encore une fois recyclé, c’est un peu la même chose que dans Isolation ou dans la Cité des Permuttants. Moralité, ca ne surprent plus.
Mais il y a bien d’autes choses : Il y a une île appelé Anarchia où les habitants ont volé des brevets pour faire sortir l’île artificiellement de la mer grâce au génie biotechnologique. Moralité, l’île est mise en quarantaine par les mégacorpos. Autour du colloque sur la Théorie du Tout (j’ai lu ça pendant que moi-même j’étais en colloque, ça avait un charme), viennent manifester des Sectes Ignorantes, des sectes qui pensent qu’il ne faut surtout pas découvrir les secrets de l’univers pour diverses raisons mystiques.
Et il y a Andrew, qui n’arrive pas à avoir une relation stable avec une fille et qui tombe sous le charme d’un a-sexe, une personne qui a extirpé chirurgicalement de son corps toute possibilité d’avoir du désir pour avoir un meilleur contrôle de lui même. C’est une des histoires d’amour les plus émouvantes et en même temps les plus originales que j’ai lu en SF. Et ce bouquin est du pain béni pour ma thèse, incidemment : une scientifique qui va modéliser et expliciter totalement l’univers d’un côté, de l’autre la maîtrise maximum du corps et de ses « pulsions », l’a-sexualité…
Je vous ferais bien une analyse plus poussée de la chose, mais je vous gâcherais la lecture en vous racontant la fin. Même s’il faut être près à lire qq passages de physique, c’est extrêmement bien écrit.
Tellement que je vous mets un passage que j’aime vraiment beaucoup :
« Ma vie était-elle tout entière encodée dans ce moment – les souvenirs que je possédais, les circonstances dans lesquelles je me trouvais ? En prenant ces données et rien de plus, aurais-je pu reconstituer tout le reste ? Je n’en avais pas l’impression. Mon enfance à Sydney était inimaginable, aussi lointaine et hypothétique que le Big Bang. [mes souvenirs] s’étaient estompées comme les fragments d’un rêve. Je n’avais jamais été malade, je ne possédais pas d’organes interne. Les étoiles scintillaient, glaciales »
L’arrangement des sexes d’Erwin Goffman
Comment nos croyances en des différences « naturelles » entre hommes et femmes sont à la fois injustifiées et constamment renforcées dans les relations sociales. Injustifiés car si les différences biologiques existent, elles sont rarement pertinentes dans la vie de tous les jours. Un très bon texte sur ce livre un peu difficile ici :
http://chiennesdegarde.org/article.php3?id_article=192
Rupture, Résistance et Utopie, Colloque féministe de la Recherche Francophone, à Toulouse Bon, un bonne partie des gens de cette liste se moque pas mal de mon colloque, alors je vais vous donner quelques impressions, glaner ça et là : Ma collègue, amie et fidèle lectrice (indispensable ne serait-ce que parce qu’elle voit quand j’écris des conneries sur les transparents que je
projette) a été déçue du manque d’innovation, pas de choc épistémologique, pas d’idées nouvelles et bouillonnantes, c’est vrai. Elle était peut être d’autant plus déçue qu’elle est philosophe dans l’âme et qu’en la matière, j’ai clairement pas le niveau pour savoir si des nouveautés « stimulantes » émergent. Moi, j’ai apprécié la diversité des personnes et des approches. J’ai regretté que parfois, ce n’était pas la recherche « en train de se faire » qu’on écoutait, mais un état des lieux à partir de travaux anciens (le pire étant le « cours » de sociologie des techniques que nous avons subi). J’ai beaucoup aimé les rencontres (950 personnes quand même, y’a de quoi faire), j’ai entendu de bonnes communications, sur l’amour, sur le masculinisme, sur l’école, le travail, sur la violence conjugale, même si ça plombe le morale, parce que les nouvelles mesures gouvernementales sur la question sont un vrai scandale (par exemple, les violences conjugales vont être amnistiée, mais la cruauté envers les animaux ne le sera pas.). La nouveauté viendra peut être de toutes les femmes d’Afrique centrale et du Maghreb, toutes celles qui s’occupent des femmes migrantes et toutes celles qui arrivent à être féministes en Algérie, en Tunisie et au Maroc. J’ai aussi fréquenté des restau et bars associatifs très sympas. Bref, je me suis bien amusée. Vivement le prochain, dans 3 ans, à Ottawa…
Quand même, y’a un truc qui m’intrigue… faut que je vous en parle. J’ai été persécuté vestimentairement. C’est bizarre… Mardi : à l’aéroport, j’explose l’anneau de ma bague en verre sur la poignée de ma valise. Mercredi : des feuilles de salade pleines de sauce s’envolent sur mon T-shirt Jeudi : la serveuse renverse l’intégralité du cocktail de ma copine sur mon tailleur, ce qui m’a value de jouer à Miss T-shirt mouillé dans un restau lesbien. Si. Vendredi : je fais un accro à mon pantalon qui finira par mesurer 10 cm en fin de journée. Je suis plutôt contente de porter une jolie culotte à fleur et d’avoir communiqué les jours précédents. Pour faire bonne mesure, un copine m’asperge de café le midi. … A part ça, il a fait beau tout le temps. J’ai eu un choc thermique en rentrant à Paris.