Le Portugais est une langue étonnante. Clairement, c’est une langue latine : en lisant les mots, on peut souvent deviner le sens général. (A part Obrigado, qui veut dire Merci, là, j’ai pas d’explication).
Par exemple, j’ai appris les couleurs avec les lignes de métro : Verde, Azul et Vermelha (comme vermillon). En revanche, quand le métro, avec un mauvais haut-parleur comme si souvent dans les métros, annonce les stations… même avec le nom de la station sous les yeux, on ne reconnait pas ce qu’il dit. Il y a dans la langue un certain nombre de « ch » qui correspondent à des lettres diverses.
Par exemple, nous n’avons jamais compris comment se prononce Pastéis de bacalhau, ce qui est bien dommage : ce sont en gros des croquettes de brandade de morue avec du fromage au coeur. C’est très bon avec de la Sagres (une bière légère plutôt sympa).
Voici Belém, et la tour qui garde l’entrée du Tage (au fond, le pont du 25 avril). Belém est l’endroit d’où sont partis les grands navigateurs portugais, en particulier Vasco de Gama, en route vers les Indes en 1497. Le XVIe siècle est le grand siècle pour le Portugal et le Roi Manuel 1er (qui fit beaucoup construire). Par ailleurs, la géographie du lieu incite à développer la marine : un immense estuaire abrité où stocker des tas de bateaux, une large embouchure qui ouvre sur l’atlantique, des collines tout autour pour garder l’entrée du fleuve, la situation est idéale.
Comme nous étions le 1er janvier, beaucoup de choses étaient fermées. Les magasins, bien sûr, mais aussi la tour de Belém ou le Jardin botanique. Dommage, avec 17°, une balade était tout à fait envisageable…
L’immense monastère de l’ordre de Saint Jérôme témoigne également des richesses rapportées par les explorations portugaises (sur la photo, on voit un tout petit bout, seulement).
Le vieux quartier de Lisbonne s’appelle l’Alfama. Il y a longtemps, j’ai lu un livre, plutôt de l’ordre de la littérature de gare semi-érotique appelée « Les vampires de l’Alfama », de pierre Kast où le quartier servait de refuge à des vampires. Paradoxalement, ce sont des vampires sympas, dans un univers de corruptions et de méchancetés, ils sont droits, intègres, honnêtes et se cachent dans les ruelles du quartier. C’est kitsch, mais original. Sans vampire (du moins, en apparence), c’est un joli quartier, tout en ruelles et en escaliers, avec de nombreux immeubles couverts d’azuléjos (comme un peu partout dans Lisbonne). Il attire évidemment les touristes, mais n’est pas rempli de magasins de babioles bon marché. On y croise même des mamies en vieux gilets tricotés et d’autres qui s’interpellent à travers la rue depuis leur chaise posée sur le pas de leur porte.
C’est aussi le quartier des restaurants qui proposent d’écoute du fado, car cette musique est probablement née dans ce quartier populaire. Ce sont des chansons tristes (disons cette mélancolie particulière appelée Saudade, qu’on peut aussi qualifier d’agréable nostalgie) qui s’accompagnent à la Guitarra qui ressemble à un oud.
Surplombant l’Alfama, une forteresse Maure, le Chateau St Georges permettait de défendre la ville. Une succession d’ascenseurs fort bien venue (mais difficile à repérer si on n’est pas guidé) permet d’y monter sans trop d’effort.
Depuis ce château, on a une vue imprenable sur l’embouchure du Tage… Il est conseillé d’y aller au coucher du soleil.
La vue sur les toits de Lisbonne est fabuleuse.