Kro qui tente de récapituler le trimestre…

Coucou, bonjour, c’est moi, la fille qui fait des kros quand par hasard elle trouve du temps, ce qui visiblement, n’arrive jamais hors vacances. Il faut dire que je me suis découvert une habilité toute particulière à la littérature « Covid » car que je suis la représentante de ma fac au sein de la cellule covid. Je réponds aux mails des collègues au sujet des plans de protection, comodalité, distanciel intégral, présentiel partiel et obligation de test… J’en viens à me demander si c’est plus ou moins intéressant que répondre au courrier du cœur…

J’ai rendu ma carte Gaumont au 30 novembre. Ça ne veut pas dire que je n’irai plus jamais au ciné… mais ça ne sera pas le même rythme. Ce n’est pas que j’ai peur de la contamination… mais surtout que je ne trouve plus le temps et en général, j’ai la flemme. Pas impossible que je change de ciné ce printemps. Mais je ne rentabilisais plus la carte, surtout qu’il y a eu comme un ralentissement, du côté des sorties ciné.

Films :

James Bond de Cary Joji Fukunaga avec Daniel Craig, Rami Malek, Léa Seydoux

On est fait pour s’entendre de et avec Pascal Elbé avec Sandrine Kiberlain, Marthe Villalonga, François Berléand

Série :

Nona et ses filles de Valérie Donzelli & Clémence Madeleine-Perdrillat avec Miou-Miou, Virginie Ledoyen, Valérie Donzelli et Clothilde Hesme

James Bond de Cary Joji Fukunaga avec Daniel Craig, Rami Malek, Léa Seydoux

Le moins qu’on puisse dire, c’est que sortir pouvait attendre depuis le 8 avril 2020 qui était la date prévue à l’origine. J’ai entendu dire que les sponsors demandaient à retourner des scènes parce que le dernier cri de la technologie qu’utilise James n’était plus le dernier modèle (mais j’ai pas pu vérifier l’info).

Cet opus conclue d’une manière très réussie la série avec Daniel Craig, qui a renouvelé et modernisé James Bond. Cet épisode fournit les ingrédients habituels du James Bond réussi : des paysages magnifiques (ici notamment l’Italie du Sud) des explosions, des cascades, des gros méchants, et des jolies filles fort peu habillées et un scénario classique, mais qui se tient.

On y voit une amorce future : faire des spin-offs avec d’autres types d’agents doubles zéro (qui pourraient être une femme noire…) et ainsi dupliquer la franchise…

James Bond gets caught in the crossfire on the streets of Matera, Italy in
NO TIME TO DIE

Le truc qui ne marche pas, c’est le couple que forment Daniel Craig et Léa Seydoux. D’une part, Léa Seydoux joue toujours aussi mal. On n’arrive pas à comprendre comment James Bond peut être amoureux de quelqu’un d’aussi insignifiant, et rester malheureux des années durant après leur rupture (on parle de James Bond quand même !!!). Inversement, et quel que soit le charisme de Daniel Craig, il a 17 ans de plus qu’elle. Dans ce sens-là non plus, on a du mal à y croire (surtout que comme toutes les actrices, Léa Seydoux est tenue de paraître moins que ses 34 ans, alors que Daniel Craig fait ses 50 ans).

On est fait pour s’entendre de et avec Pascal Elbé avec Sandrine Kiberlain, Marthe Villalonga, François Berléand

Antoine n’écoute pas ses élèves qui lui demandent plus d’attention, ses collègues qui le trouvent indifférent, sa compagne qui finalement le plaque et sa voisine qui lui reproche de faire du bruit, alors vraiment, il ne voit pas quand… surement une dingue qui ne cherche qu’à l’emmerder. Antoine ne comprend pas pourquoi les gens ont tant d’agressivité à son égard. En fait, ce n’est pas qu’il n’écoute pas, c’est qu’il n’entend rien, littéralement, mais il est dans le déni du problème. Au bout d’un moment, son audition s’aggrave tellement qu’il consulte, juste pour se rassurer, et il est mis devant l’évidence. Il est peut-être jeune… mais il a besoin d’un appareil auditif.

Ça ressemble à un film inoffensif, le genre de ceux qu’on va voir pour finir sa carte de cinéma… C’est inoffensif, mais assez malin sur le handicap (la scène où il essaie son premier appareil auditif est très sympa… ainsi que celle ensuite où il essaie de s’y habituer… moins sympa) et pas que la surdité. Les cordes ne sont pas toujours subtiles : la voisine qui va le séduire est une jeune veuve dont la fille ne dit plus un mot depuis que son père est mort (il est sourd, la gamine refuse de parler… vous voyez le truc…). Allez, peu importe, on passe un bon moment.

Miou Miou (Nona), 1er épisode de la série « Nona et ses filles » de Valérie Donzelli

Nona et ses filles de Valérie Donzelli & Clémence Madeleine-Perdrillat avec Miou-Miou, Virginie Ledoyen, Valérie Donzelli et Clothilde Hesme

Je me suis fait spamer de pub par Arte me vantant la série : facétieuse, féministe, bon casting, etc. Sachez par ailleurs que je résiste à regarder « La servante écarlate » dont je ne doute pas de la qualité, mais qui doit s’approcher pour moi du film d’horreur d’une part, et me donnerait l’impression d’être au boulot d’autre part. Alors, une comédie féministe et facétieuse avec dans le rôle principal une actrice de plus de 50 ans ? Pourquoi pas !

Nona a 70 ans, elle est bénévole au planning familial, elle a élevé seule ses trois filles (des triplets qu’elle a voulu garder même si leur père était un coup d’un soir) : une est sexologue, une est mère de famille de 4 garçons et la troisième a toujours 20 ans dans sa tête (et pas 44) et finit sa thèse depuis des années en vivant toujours chez sa mère. Nona vit à la Goutte d’Or, elle a un amant, et veut continuer à vivre libre. Et voilà qu’elle est enceinte. Jusque là, on pourra se dire : ok, facétieux.

Et voilà le n’importe quoi qui arrive : Nona veut évidemment avorter, mais le fœtus « échappe » à l’intervention (?) donc pas le choix que de mener la grossesse à terme. Sur ce, des éléments mystico-magiques surgissent dans l’histoire en partie raccrochés à une pseudo trame scientifique qui se fabrique d’une manière qui alimenterait des complotistes pendant des mois.

Et l’argument féministe ? Il tient par quelques prétextes : l’engagement de Nona pour le planning familial, un sage-femme dévoué qui s’occupe de Nona, des femmes ayant la charge de leur progéniture et faisant au mieux pour se soutenir parce que ce n’est pas facile. Surgit alors la « trame lesbienne » prétexte par excellence : la mère de famille insatisfaite découvre qu’en réalité elle aime les femmes (je croyais qu’on avait laissé tomber ce cliché depuis 10 ans). Au milieu de cette profusion d’enfants qu’on a en grand volume (des triplets chez Nona, 4 gamins chez la soeur) ou qu’on veut à tout prix avoir (des femmes font la queue toute la nuit dans l’escalier de Nona pour qu’elle touche leur ventre), on annonce que l’avenir du planning familial, c’est devenir un centre de fertilité pour aider les femmes  qui n’arrivent pas à avoir d’enfant.

C’est là que j’aimerai qu’on arrête de galvauder et de dépolitiser le féminisme. Des centres pour la fertilité, il y en a plein, ça s’appelle des gynéco, des FIV, la sécurité sociale, les maternité et ça marche même en urgence, même en août, et il n’y a pas de « clause de conscience ». Ces centres n’ont pas besoin de tourner avec des bénévoles, contrairement au planning.

Le jour où la société aura autant de respect pour le choix d’une femme qui ne veut pas d’enfant, n’en veut pas tout de suite ou n’en veut plus, pour une gamine qui veut une contraception, mais n’ose pas en parler à ses parents que pour une femme qui souhaite être enceinte… Ce jour-là, on pourra peut être voir si les plannings familiaux ont besoin d’évoluer ou si c’est la société qui en a besoin.

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