Kro

Les autres, un film avec Nicole Kidman

Ca, c’est un baiser de Philippe Djian

Je l’aimais d’Anne Gavalda

Les autres, un film avec Nicole Kidman
Nicole Kidman habite avec ses deux enfants dans une grande maison sur l’île de Jersey. Le père est parti à la guerre et on est sans nouvelle de lui depuis 6 mois. Elle les élève dans la religion catholique et leur sert aussi d’institutrice. Elle n’a pas le choix : les 2 enfants sont atteints d’une maladie génétique : ils sont photosensibles, ils ne supportent pas plus de lumière que celle des bougies. Toutes la maison est tendue de lourds rideaux que la mère tire chaque fois que ses enfants changent de pièces. Une nuit, tous les domestiques ont disparu sans prévenir, les laissant seuls et loin de tout. Nicole Kidman engage alors une autre famille, un vieux couple et une jeune fille muette. La vie se passe dans l’attente improbable du père, entre les leçons religieuses dispensées aux enfants et les soucis domestiques de la maison. Dans cette ambiance opressante de pénombre et de brouillard qui enveloppe la maison, des bruits se font entendre. Le piano joue tout seul, la gamine dit avoir vu un autre enfant dans la maison et aussi une vieille dame… Sa mère pense qu’elle ment, mais voilà qu’elle entend aussi des bruits.

C’est un film de fantomes, un vrai qui fait peur avec des bruits, des portes qui claquent et tout. Sobre dans ses effets, tout est rendu par la pénombre, la brume, les bruits et les jeux d’acteur (Nicole Kidman est très bien, je le signale pour nos lecteurs fans de cette actrice). Les réserves que je ferais c’est que d’une part, je ne suis pas cliente des films de fantomes (comme je n’aime pas me faire « délicieusement » peur, je ne me laisse pas prendre à l’ambiance) et je ne suis pas fan non plus de Nicole Kidman. Néanmoins, je trouve que c’est un bon film et si vous n’avez pas les mêmes réserves que moi, vous serez même enthousiaste, car il est extrèmement bien fichu à plus d’un titre, en terme d’ambiance, d’image, de son et de scénario. Je conseille donc absolument.

Ca, c’est un baiser de Philippe Djian
J’étais une grande fan de Djian, au temps de « 37°2 le matin », « Maudit Manège », « Crocodile » (J’avais 18 ans)… J’ai trouvé excellent « Lent dehors » (j’avais… disons 25 ans ?). J’ai moins aimé « Sotos ». Et là, on me prète « Ca, c’est un baiser ». Et je m’ennuie mortellement. Je lisais Djian pour son rythme, (outre le scénario qui était sympa). Là, l’histoire est peut être bien. Mais les 2 personnages principaux sont sans intéret. Il leur arrive des choses, ils disent des choses et ma foi, on s’en fout. C’est un polar avec au centre de l’histoire 2 flics, un homme et une femme, amant et coéquipiers, qui enquête sur le meurtre d’une fille de bonne famille qui avait trahi les siens pour aller chez les écolos. En terme de polar, ca a l’air de tenir la route mais c’est écrit de façon assez banal. On retrouve son côté style « langage parlé » dans les dialogues, mais il n’y a plus que ca, plus l’effort de style et le rythme qui allait avec. Est-ce que Djian fatigue ? Est-ce qu’il passe mieux entre 18 et 25 ans ?

Je l’aimais d’Anne Gavalda
Après le livre de nouvelles : « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part », elle sort un premier roman. Qu’est-ce qu’elle écrit bien ! Je faisais des pauses dans le bus pour me dire : « mais qu’est-ce que c’est bien écrit ». C’est léger, c’est juste, c’est pile comme il faut. Là par contre, un rythme excellent, c’est une merveille. Une jeune femme se fait plaquer par son mari qui la plante là avec ses 2 filles. Alors qu’elle ne sait pas quoi faire, son beau-père l’embarque avec les filles dans sa maison de campagne. Et cet homme si silencieux, si terrible en apparence, se met lui confier sa vie. L’histoire n’est pas très orginale, mais ca ne fait rien, tellement c’est bien écrit. Au fur et à mesure que le beau père parle, on comprend où ca veut en venir, et peut être que ca m’a un peu déçu, dans la banalité du propos… Mais après tout, se faire plaquer, n’est-ce pas terriblement banal, de toute façon ? Bref, Anne Gavalda a l’intelligence de cloturer son histoire sans sauver le monde, sans leçon de morale, sans donner le mode d’emploi de la vie et des ruptures. Je conseille vraiment, tellement c’est joli à lire.

Ce contenu a été publié dans Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.