Kro

A ttention : mes meilleures sources m’ont annoncé l’arrivée du tome IV du 3e testament pour dans une semaine, et ce sera un tome double…

Whit de Iain Banks

Kiriniaga de Mikle Resnick

Whit de Iain Banks
Y’avait longtemps, hein ?
Celui là est un Banks non SF , non fantastique, un roman quoi.
Isis vit en Ecosse dans la secte des Luskentyrians. Une secte qui refuse la technologie et prêche l’amour, sanctifié par l’acte physique.
On y vit plutôt en paix et de manière apparement  » moral  » . Les hommes n’ont pas accès à toutes les femmes comme ils l’entendent, les dons en argent sont retournés poliment à leurs expéditeurs… personne n’exerce de contrainte sur qui que ce soit.
Isis est élue de Dieu. C’est à dire qu’elle est non seulement la petite fille du fondateur mais en plus, née un 29 février, ce qui est déterminant.
Elle a 19 ans. Le festival de l’amour approche et on compte beaucoup sur elle et aussi sur sa cousine Morag qui est une solliste de renomé e internationale. Or, voilà qu’à quelques semaine du festival, Morag envoie une lettre anonçant qu’elle va suivre une autre confession et qu’elle ne sera donc pas là pour le festival.
Isis est envoyée pour la retrouver et la ramener à la raison. Seulement, Isis ne connait pas grand chose du monde. Elle est allée 2x seulement à Edinburgh dans sa vie. Et jamais à Londres. Et même si un peu partout, elle a des cousins prêts à l’accueillir, ce n’est pas si simple quand on est ignorante à ce point du monde et qu’on n’a pas le droit d’utiliser les moyens modernes de communication.
Jusqu’à la moitié du bouquin, Banks nous balade aimablement sur les traces d’Isis, qui nous raconte à la fois l’histoire de la secte, la vie de tous les jours (qui semble indiscutablement agréable) et sa recherche de Morag dans le monde des Aveugles (appelé aussi les Perdus, les Errants, les Obscurantistes, les Condamnés…).
Toutefois, on est chez Banks. On se doute bien qu’il ne va pas nous faire l’apologie d’une secte, même si elle semble moins pire que le commun des sectes. Et on attend la bascule… qui arrive pile au milieu de livre, et de manière sordide à souhait.
Néanmoins, même si j’ai trouvé la lecture de Whit tout à fait prenante et intéressante, j’ai été un peu déçue par le dénouement, le montage du mystère était à mon avis en dessous de ce que j’attendais… un peu « facile » en fait. Et j’attendais un retournement qui finalement n’arrive pas.

Kiriniaga de Mikle Resnick
La première fois que j’ai entendu parler de ce livre, c’était au moment où JL l’a lu en anglais et qu’il m’a conseillé de le lire.
La deuxième fois, c’est quand il a été traduit en français et que JL m’a conseillé de le lire.
La troisième fois, c’est quand il a été réédité en poche et que JL m’a conseillé de le lire.
Bon, je me suis alors je vais l’acheter. Suite à quoi, des gens l’ont lu chez moi.
C’est marrant, JL m’en a dit énormément de bien et m’a parlé de divers aspects… la première chose spontanée que les 2 personnes qui l’ont lu chez moi m’ont dit, c’est : « C’est glauque, ils se remettent à exciser les filles… »
Très tendance Oecumène, pour les initiés, ce livre raconte l’aventure d’une utopie kikuyu recréée sur un planétoide terraformé par une bande de « vrais » Kikuyus menée en particulier par un homme qui sera le sorcier et qui veillera au maintien de cette utopie.
Ce livre est émaillé de contes africains « à parabole » que raconte le sorcier aux enfants, pour leur faire comprendre ce que c’est qu’être un vrai kikuyu et aussi pourquoi il faut maintenir l’utopie à tout prix et pour cela, suivre scrupuleusement toutes les traditions et n’accepter aucune des habitudes des européens.
Ce livre est une sucession de nouvelles dans lesquelles on voit progresser Kirinyaga (nom kikuyu du mont Kenya). Dès le départ, on comprend qu’il ne s’agira pas d’une apologie des traditions africaines, car dans la première nouvelle, le sorcier a des soucis avec l’administration (qui observe de loin le fonctionnement de l’Utopie) car il a tué un bébé. Non pas parce qu’il était malade ou mal formé. Mais parce qu’il était né par le siège et un enfant qui nait pas le siège est un démon dans la tradition Kikuya. Et ce n’est pas parce que le « sorcier » a fait Yale et Cambridge qu’il pense que cette coutume est barbare, elle est indispensable pour être des vrais kikuyus. Si on cède sur une coutume, on cèdera peu à peu sur toutes et on deviendra des européens.
Par la suite, nous verrons tout le mal qu’il se donne pour Kirinyaga, dans laquelle la rebellion viendra beaucoup par les femmes… une petite fille qui veut apprendre à lire, une vieille qui refuse de perdre son indépendance et d’habiter chez son fils… une épouse jeune qui fait mieux et plus vite que les anciennes épouses…
Quand au sorcier, figé dans ses principes utopiques, et aveuglé par une certaine mégalomanie, il tente de faire de bien de Kirinyaga jusqu’à l’absurde.
Pour pleinement apprécier ce livre, il faut d’une part bcp apprécier les contes africains et d’autre part, avoir une certaine sympathie pour le combat du sorcier, même si, bien sûr, dans sa rigidité d’esprit, il va trop loin.
Personnellement, j’ai un intéret modéré pour l’afrique et je suis radicalement opposés aux idées du sorcier.
Si l’aculturation des Kikuyus permet qu’on arrête de tuer les bébés nés par le siège, d’exciser les filles et d’abandonner les vieux aux hyènes, je trouve qu’on a plutôt à y gagner.
Après, il peut rester les contes africains.
Donc, j’ai assez aimé Kinyaga, mais je n’ai certainement pas été aussi fascinée que j’aurai pu l’être si j’avais été un peu plus « public cible ».

Bon, je vous prépare une kro ciné pour demain, avec X-men II, Kaena et Le Journal de Bridget Jones.

Bonne nuit

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