Kro

Intervention au SLIP

The neutronium alchemist par Peter F. Hamilton

Intervention au SLIP

Le 29 mars, j’étais à Lyon pour donner une conférence au SLIP, au Séminaire du Laboratoire d’Informatique et Parallélisme. Et non, ce n’est pas une blague.
Je suis entrée pour la première fois depuis longtemps dans un nid d’informaticiens, des purs, des qui vont jamais voir des clients.
Eh bien, j’ai beau me battre contre les stéréotypes, il faut dire que ceux-là, on les reconnaît. Cheveux longs, chemise à carreaux ouverte sur un T-shirt et barbe…
Vous allez voir la photo d’Hamilton, juste en dessous, vous constaterez que les carreaux, c’est important. Pas étonnant qu’il soit référencé dans des sites de Geeks.

Outre cette amusante constatation, je dois dire que les informaticiens forment un public de qualité : non seulement ils se sont reconnus dans mes analyses, ce qui est très rassurant pour moi, mais en plus, ils m’ont épargné les questions stupides ou agressives. Si j’ai eu quelques questions naïves (c’est bien normal), j’ai eu surtout des questions intéressées et pertinentes. Ca m’a conforté sur le fait que chez les geeks disons… de plus de 20 ans, on a plutôt des gens ouverts et curieux, plutôt plus que dans les écoles de commerce, pour faire allusion à une autre conférence.

Tome II de The night’s dawn trilogy : L’alchimiste du neutrinium
par Peter F. Hamilton

hamilton.jpg

Je le lis en anglais parce que je trouve que vraiment, les éditions françaises, c’est franchement du racket. Non seulement les tomes anglais sont découpés en plusieurs tomes quand ils sont traduits, mais en plus, leur couverture est absolument affreuse en grande collection. Ou alors, on attend de les acheter en poche, où il y a alors encore plus de tomes et ça prend encore plus de temps pour avoir la série.

Je ne vous raconterai pas l’histoire de ce 2e tome, bien sûr. Juste quelques remarques :

L’histoire est chouette, elle se tient, elle est inventive et les personnages sont plutôt bien décrits. Mais il y a tellement de personnages et d’aventures en parallèle (fédérés par un problème commun) que finalement, franchement, je trouve tout cela un peu long. J’aimerai que l’histoire générale avance. Finalement, dans ce tome, même s’il se passe beaucoup d’aventures, l’histoire globale avance peut être seulement sur un quart à peine.
Bref, je trouve que c’est un peu long et j’ai encore 1000 pages avec le Tome 3.

ham.jpg

Ensuite, le libéralisme niais d’Hamilton est fatiguant. Outre sa propagande pour le libre échange, ce garçon semble convaincu que quand une nation est globalement riche, le partage des richesses s’effectuent naturellement. Sa description du fonctionnement d’un communisme « lucide » sur Mars est à mourir de rire.

Enfin, tous les personnages font front contre l’ennemi dans une espèce d’Union Sacré contre le « Péril Terrifiant ». Même les renégats oublient leur ancienne haine pour s’associer avec les Gentils dans la Grande Coalition du Bien contre le Mal.
Eh bien, à l’instar du libéralisme niais, je trouve cette vision de la psychologie humaine bien simpliste. En outre, les gens qui sont à un poste de pouvoir sont éclairés et raisonnables. Le sommet étant atteint dans les systèmes politiques : ce qui fonctionnement le mieux, c’est le despotisme éclairé (avec un despote profondément soucieux de son peuple) ou encore l’Oligarchie éclairée, à la limite.

Enfin, Hamilton a trouvé la solution contre toutes les guerres : le communautarisme planétaire. Les gens ont émigrés de la terre par ethnie homogène : les blancs par ici, les noirs par là, les français ici, les coco là bas. Et comme ils n’avaient plus à se battre contre leur voisin trop différent d’eux, ils l’ont enfin compris et acceptés, depuis qu’ils ne le voient plus. A quelques exceptions près, la paix règne dans la galaxie… en tout cas, le racisme n’existe plus : depuis qu’ils vivent sur des planètes séparées, blancs et noirs coopèrent dès qu’ils se retrouvent. Rho, j’en ai la larme à l’oeil, tellement je suis émue.

Bref, après tout ça, vous allez vous demander s’il faut vraiment lire Hamilton…
Honnêtement, malgré toute ces critiques, l’histoire m’intéresse. Alors je ne prends pas tout ça trop au sérieux et j’avance. Mais je ne suis pas sûre de lire autre chose de lui et par ailleurs, je propose qu’on ne lui confie jamais la direction d’un pays…

Ce contenu a été publié dans Evénements - expositions, Lectures. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.