Kro

Les bébés de la consigne automatique de Murakami Ryu

AG des CDG, 3e mi-temps

Les bébés de la consigne automatique de Murakami Ryu

En cherchant de quoi illustrer ma Kro de ce livre, je suis tombée sur la photo d’une jeune japonaise à couette. Autant dire que j’ai été perplexe. J’aurai vraiment juré que l’auteur était un homme et je commençais à me poser des questions sur : qu’est-ce qu’une écriture féminine quand je suis tombée sur une autre photo : tout va bien, Murakami est bien un homme.

murak.jpg

Ce livre raconte l’histoire de deux orphelins japonais qui ont tout deux été abandonné dans une consigne automatique étant bébé et qui ont eu la vie sauve de justesse.
ils sont élevés comme des frères et grandissent, même si dans leur tête, ils restent toujours enfermé dans cette consigne. L’un des deux devient champion de saut à la perche, l’autre prostitué à Tokyo… Mais ce n’est qu’une étape qui finirait dans la violence.

Quand un fidèle lecteur m’a proposé de me prêter ce livre, j’ai tout de suite dit ok, puisque cela faisait un moment que j’avais envie de lire celui-là ou Miso soup.

Alors, ça donne quoi ? eh bien, rien de bien intéressant, malheureusement à mon avis. Comme je l’ai emporté à La Rochelle pour le lire, j’étais coincée et je l’ai lu jusqu’au bout, mais ce n’est pas un style auquel j’approche, même si je peux pour une partie comprendre son intérêt.

Quand je lis Anne Rambach (Tokyo Chaos et le reste…) ou quand je regarde Lost in translation de Sofia Copola, j’aime la vision de Tokyo qu’elles nous proposent. C’est une vision d’occidentales pour occidentales et c’est peut être aussi partial que le Montmartre de Jeunet dans Amélie Poulain. Mais bon, j’aime.

La vision de Tokyo fournie par Murakami n’a rien à voir. C’est un Tokyo trash, pollué, misérable, dépravé et violent qui est dépeint.

Le problème, pour moi, c’est que Murakami en fait trop, dans la dépravation, comme dans la misère ou la pollution, trop au point de ne pas être crédible. Sachant qu’il ne cherche pas à l’être, mais plutôt à choquer, à révolter. Mais faut-il en faire trop pour choquer ? qu’est-ce que ça apporte ? Est-ce que ce n’est pas un peu dépassé comme passe-temps de « choquer le bourgeois », en lui parlant prostitution, folie et violence gratuite ?

Murakami me fait penser à un grand dadais d’étudiant du Ve que j’entendais l’autre jour dans la rue en train de tenter d’épater la nana qui était à côté de lui : il lui parlait de l’incroyable puissance subversive du porno. J’ai failli éclater de rire.

Ben, Murakami me fait un peu le même effet. Son style est maîtrisé, ses personnages tout à fait intéressants. Mais sa surenchère semble finalement gratuite, voire puérile et je décroche.

AG des CDG, 3e mi-temps

Après l’AG, nous sommes allées prendre un verre dans un bar non loin. On discutait, on discutait… et soudain, j’ai regardé les photos au mur.

Image(15).jpg

Voilà, elles étaient toutes dans ce style, avec des cactus, des courgettes, des arbres, mais on ne pouvait s’y tromper.

Une telle déco pour une réunion de féministe, c’était exceptionnel, quand même…

Enfin, et pour finir, j’ai écrit, après y avoir longtemps réfléchi, un texte sur la prostitution.

Il est là

Ce contenu a été publié dans Evénements - expositions, Lectures. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.