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Akira de Katsuhiro Otomo

Kingdom of heaven de Ridley Scott avec Orlando Bloom

Pompoko de Isao Takahata

Dissolution de C. J. Sansom

Akira de Katsuhiro Otomo

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Akira est une vieille animation japonaise, probablement la première qui ait fait une sortie nationale en France. Il est sorti au Japon en 89, nous avons du l’avoir vers le début des années 90. Bien sûr, nous étions une génération élevée à Goldorak et à Candy. Même si j’étais super fan de Goldorak, je dois bien reconnaître que l’animation ressemble à une projection de diapo et que le scénar est minable.
Bref, nous avons été nombreux à accueillir Akira avec beaucoup de méfiance. Et un des arguments pour le défendre face à un public français élevé à l’anim japonaise de mauvaise qualité était de dire qu’il y avait dans Akira plus d’images à la seconde que dans un Disney.

Nous étions donc aller voir Akira qui avait en outre un parfum de Cyberpunk, et nous avions été déçus, mais en même temps, désarçonnés par ce que nous avions vu. Depuis, nous nous sommes cultivés : nous sommes fan de Ghost in the shell et des productions Ghibli. Peut-être étions-nous prêts à revoir Akira ?

Neo-Tokyo 2019. Un gang de jeunes motards tombent entre deux bagarres sur un jeune enfant bizarre. En voulant lui porter secours, Tetsuo, un des membres du gang est enlevé par l’armée. Elle lui fait subir divers « tests » et modifications car il a été en contact « contaminé » par le pouvoir de ce curieux enfant.

Comme à la première visualisation, l’histoire est volontiers incompréhensible et ne s’éclaire guère à la fin, parce que celle-ci est bâclée. Mais surtout, même si nous sommes plus habitués à l’anim japonaise, il reste qu’on n’aime pas Akira. Ce qui nous déplait, ce n’est pas la qualité de l’animation en soi, mais les dessins, le découpage et le montage. Bref, comme à l’époque, si l’histoire d’Akira est certainement intéressante, sa réalisation ne nous convainc pas.

Kingdom of heaven de Ridley Scott avec Orlando Bloom

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France XIIe siècle. Orlando Bloom est forgeron. Mais voilà un chevalier vient le voir dans son village et lui apprend qu’il est son père. Il part en croisade et souhaite emmener son fils avec lui. Orlando part ainsi en terre étrangère et découvre l’opposition entre les Maures pas si sauvages et les Chrétiens, parfois très sauvages.

On pouvait s’attendre au pire : en pleine chasse aux terroristes arabes, un film américain sur les croisades… ça fait trembler.
En fait, de ce côté-là, rien à dire. Les arabes sont éclairés et très civilisés. Les Chrétiens sont agités et prêts à suivre une brute sanguinaire. L’acteur qui joue le rôle de Saladin a beaucoup de prestance. Casting étonnant : c’est Edward Norton qui joue le roi franc lépreux… dont on ne voit jamais le visage. Le film raconte cette période (brève) de l’histoire où les 3 religions ont pu cohabiter pacifiquement à Jérusalem. Grand absent de cette fresque : les juifs. Même s’ils avaient probablement très peu de poids à cette époque, il aurait été bien qu’on les voit au moins un tout petit peu, puisque le message du film est œcuménique du tout long.

Orlando Bloom n’est pas très convaincant. Il commence en jeune forgeron un peu perdu (là, ça va) et finit en chevalier puissant et courageux qui défend Jérusalem à main nue. Là, on a plus de mal à y croire. Le rythme du film est en outre assez lent, peu de batailles, en fait. Pas mal de politique, une amourette un peu ridicule…
A l’arrivée, c’est un film agréable, avec des jolies scènes (j’ai apprécié que les intérieurs des palais soient ceux de l’Alhambra à Séville, même si j’ai peur de les azulejos soit anachroniques). Ce film pêche par ce qui aurait pu être une qualité : il est tellement plein de bonne volonté œcuménique que les ficelles sont un peu grosses.

Pompoko de Isao Takahata

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Et nous revoici dans l’anim japonaise façon Ghibli cette fois.
Les tanuki sont des blaireaux… en fait, non, ce sont des lutins facétieux capables de se transformer en toute sorte de choses et qui adoptent la forme de blaireaux pour passer inaperçu à l’état sauvage. Ils ne pensent qu’à manger, faire la fête et au printemps, faire des bébés tanuki. Mais voilà que l’urbanisation sauvage de leurs chères montagnes va les pousser à s’intéresser davantage aux humains. Pour réussir à les jeter dehors, la solution est peut-être de se transformer en humains pour leur faire peur…

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Pompoko, c’est d’abord mignon, terriblement mignon, naïve, écolo et animiste. Et aussi c’est drôle, sisi, j’ai ri, ya pas que Leirnette. Et c’est aussi un peu plus sérieux, quand la fête laisse la place à l’inquiétude, à la violence et à la mort.
Au total, le film est peut-être un peu long, mais une anim drôle, mignonne et pas mièvre, c’est quand même pas courant. Et la scène où les Tanuki inventent un carnaval fantôme pour faire peur aux humains est magnifique.

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Dissolution de C. J. Sansom

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1537, en Angleterre. Henri VIII vient de faire exécuter Ann Boleyn pour adultère. Il a lancé la réforme de l’église pour officiellement débarrasser la religion des mômeries papistes, mais aussi pour faire main basse sur les richesses des monastères… pour mieux les redistribuer aux pauvres, bien sûr.

Dans ce contexte, Matthew Shardlake, avocat au service de Cromwell est envoyé dans un monastère pour enquêter sur le crime perpétré contre un autre envoyé de Cromwell, le commissaire Singleton. Singleton a été envoyé pour forcer le monastère à fermer. Il cherche des preuves prouvant que les moines se livrent à des activités illégales, sodomie, adoration papiste, vente illégale de terrains… et il a été décapité et l’église a été profanée.

Ce roman a un vrai goût du nom de la rose : un monastère, de l’hérésie, des meurtres, des mystères, un vieil enquêteur perspicace et un jeune aide qui doute…
Bon, ça n’a pas le brio de Umberto Eco, ni les mêmes ambitions de toute manière. C’est un roman agréable, qui se lit bien, avec une bonne intrigue bien ficelée et une approche historique rigoureuse sur une époque dont je ne connaissais pas grand-chose.

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