Kro sous la houpa

Mariage

Livre : J’en ai marre d’être juif, j’ai envie d’arrêter… de Philippe Lellouche

Mariage…
Je suis allée faire un mariage qui s’est déroulée sous une Houpa, c’est à dire un dais nuptial chez les juifs. Par ce symbole, le fiancé fait rentrer la future épouse dans leur maison. La houpa est ouverte de tous côtés, à l’image de la tente d’Avraham et de Sara qui était ouverte à tous pour recevoir les invités des quatre coins de la terre.

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C’était un mariage Ashkénaze / Séfarade, ce qui est pour le mieux, car on a eu des youyous, des fallafels, du thé à la menthe, et un orchestre klezmer.
Le Klezmer, c’est la musique juive d’Europe de l’est.

Ca ressemble un peu à ça.

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Quand vous entendez ça… vous n’y pouvez rien, ça vous donne envie de sautiller.

La cérémonie s’est déroulée avec cette musique et on a beau dire, moi, ça me fait plus triper que “Agneau de Dieu…”.
De toute façon, une cérémonie avec ce type de musique, c’est forcément joyeux, le rabbin déconne sans arrêt, les gamins jouent, les gens commentent, les témoins et mariés s’emmêlent dans les rites ou dans l’hébreu, mais le rabbin veille à remettre tout le monde sur rail, c’est pas solennel et c’est tout aussi émouvant. Comme quoi, on peut faire des choses sérieuses et importantes en s’amusant dans une ambiance de fête… ce qui semble tout de même la moindre des choses, à un mariage 🙂

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A la fin, un religieux est venu lire les engagements du marié en araméen… Oui, du marié, seul le marié s’engage. Il devra donner une somme d’argent importante à sa femme au cas où il demanderait le divorce sans raison valable. De plus, il s’engage à nourrir son épouse, à lui donner un toit et des vêtements, à être attentif à ses besoins affectifs. Quelque chose me dit que ça doit remonter à une époque où les femmes avaient besoin d’être protégées et nourries et que si on ne le rappelait au marié, ses besoins affectifs pouvaient très bien passer à la trappe.
Si ça se trouve, ce texte a même été moderne à une certaine époque… Aujourd’hui, bah, comment vous dire… si la mariée reste un petit peu dans la représentation fournie par le texte une petite chose sans beaucoup de droit et de pouvoir qu’il faut protéger… il faut bien noter qu’elle ne s’engage à rien du tout… Je m’interroge…
Néanmoins, le marié, parfaitement à l’aise en araméen comme en hébreu, s’est engagé.

Alors : Mazel Tov !

Et puis, je vais vous faire partager un peu de ce mariage qui s’est poursuivi de manière tout aussi sautillante, voire endiablée. Franchement, tout était bien : un vin d’honneur varié exotique et délicieux. Les enfants disposaient d’un stand où on leur faisait des smoothies en temps réel, et oui, comme je vous le dis.

Ensuite, le repas était juste bien dimensionné, pour ne pas vous faire regretter de vous être gavé au vin d’honneur.

Et après le dessert… avec le thé à la menthe (ou le champagne), ben, y’avait des trucs à manger…

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C’est joli, hein ?

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Leirnette s’est amusée comme une folle et moi, j’ai retrouvé plein de gens avec qui j’étais en classe en 4e, en 2nd, en Terminale… c’était plutôt rigolo.

Bref, c’t’ ambiance de folie. Je ne peux pas leur demander quand ils vont remettre ça parce que je ne doute pas qu’ils partent sur un CDI… mais j’attends avec impatience les baptêmes de leur 9 enfants et les bar/bat mitzvoh de tout le monde.

Livre : J’en ai marre d’être juif, j’ai envie d’arrêter… de Philippe Lellouche

Vous allez me dire : je fais de la provoc… Mais non, pas du tout.
Ce livre commence ainsi :
 » Je vais vous faire une confidence, je sais pas si vous vous en êtes rendu compte : je suis juif. Et j’en ai ras le bol d’être juif, j’ai envie d’arrêter. C’est trop de pression… « 
C’est bien sûr de l’humour, de l’auto-dérision… ce que l’auteur va nous expliquer, c’est qu’il a envie qu’on lui foute la paix. Il est juif, et alors ? qu’est-ce que ça peut bien vous faire ? Si on arrêtait de le bassiner avec les juifs et la réussite, les juifs et la famille, les juifs et la paranoïa, les juifs et l’argent, les juifs et le communautarisme, les juifs et les antisémites, ça lui ferait des vacances.
De toute façon, c’est comme ça, il ne peut pas arrêter d’être juif, même s’il y a 2 personnes célèbres qui ont réussi, Jésus Christ et Monseigneur Lustiger (et j’ajouterai Torquemada qui tenait ça de sa grand-mère).
Les réflexions de l’auteur sont illustrées d’histoires juives et je ne résiste pas à vous en raconter une :

Moïse en haut du mont Sinaï discute avec l’Eternel :
“Pardon, Eternel, j’ai sûrement mal compris… il faut qu’on prouve notre alliance avec toi en coupant le bout de nos quoi ?!”

C’est donc un livre rigolo qui se lit vite et qui distrait…
Le moment quand même où j’ai toussé un peu, c’est quand l’auteur prétend qu’il est plus facile, pour une femme juive d’épouser un goy que l’inverse, parce que c’est la mère qui transmet la religion… j’ai envie de lui dire d’aller fréquenter des juifs et de se renseigner… Il est amusant de constater à quel point la conversion est tolérée dans le cas d’une goy qui épouse un juif… et beaucoup moins imaginable dans l’autre… et c’est sûrement pas uniquement une question de se couper le bout de la quoi ?!

Enfin bref, je vous en remets une petite pour la route…

C’est Lévy qui va voir son rabbin et qui lui dit : “je ne comprends pas, mon fils, je l’ai envoyé dans une école religieuse à Jérusalem et depuis qu’il est rentré, il veut devenir catholique”. Le rabbin lui répond : “ça alors, mon fils aussi, je l’ai envoyé à Jérusalem et en rentrant, il était catholique”.
Il se tourne alors vers l’Eternel et lui raconte son histoire, celle de Lévy et demande conseil. L’Eternel lui répond alors : “C’est curieux, ce que tu me dis là, parce que figure-toi que mon fils…”

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