Kro films

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Du neuf :
Adèle Blanc-Sec par Luc Besson, avec Louise Bourgoin, Gilles Lellouch et Mathieu Amalric
L’arnacoeur par Pascal Chaumeil avec Romain Duris, Vanessa Paradis et Julie Ferrier

Et du vieux
Love etc. de Marion Vernoux, avec Charlotte Gainsbourg, Yvan Attal et Charles Berling
Violence des échanges en milieu tempéré de Jean Marc Moutout avec Jérémie Renier, Laurent Lucs et Cylia Malki
2h37 par Murali Thaluri

Adèle Blanc-Sec par Luc Besson, avec Louise Bourgoin, Gilles Lellouch et Mathieu Amalric

Dans le muséum d’histoire naturelle de Paris, un étrange phénomène est en train de se produire : un oeuf de ptérodactyle est en train d’éclore et le gros oiseau s’envole dans Paris. Au même moment, la célèbre journaliste Adèle Blanc-Sec fouille les pyramides égyptiennes pour retrouver un momie.

Les premières images nous font dire que Besson, pour son retour à la réalisation de film, a décidé de faire du Jeunet. Toutes les premières scènes, la voix off, les personnages, les péripéties, la manière de filmer… c’est Jeunet.

Ensuite, le visuel du film est fidèle à la BD de Tardi, ptérodactyle, momies, chapeau à plume, robe froufroutante, tout y est. Louise Bourgoin est une très jolie Adèle avec taches de rousseur. L’actrice raconte en interview que Besson lui a demandé de jouer comme si elle avait toujours 5 min de retard, comme si elle courrait toujours, brusque, nerveuse, mordante. Elle dit aussi que Besson contrôlait absolument tout de son jeu, le journal doit être à 45°, le gant doit être enlevé au moment où tel mot est prononcé, etc. Moralité, Besson en a trop fait. Certes, Adèle Blanc-Sec n’est pas un personnage doux et soumis, mais son attitude devient un peu caricaturale.
Cela mise à part, Adèle Blanc-Sec est un film sympa, drôle, visuellement réussi et enlevé (Lotin a trouvé ça un peu long, à un moment, Leirnette a adoré). La reconstitution de Paris au début du XXe est très réussi, ainsi que la parodie du gouvernement de la 4e république.

L’arnacoeur par Pascal Chaumeil avec Romain Duris, Vanessa Paradis et Julie Ferrier

Votre fille est amoureuse d’un gros con ? Votre soeur est avec un mari violent ? Votre voisine vit dans une passion destructrice ? Alex a monté avec sa soeur et son beau-frère une agence efficace pour résoudre votre problème. Sa technique : séduire la femme pour qu’elle réalise qu’elle perd son temps avec ce gars. 100% de réussite, jamais de rechute. 3 règles : ne pas coucher avec la femme, ne pas briser son coeur, ne pas s’attaquer aux couples heureux.

Mais voilà que justement il a contrat pour briser un couple qui s’adore… il ne peut pas se permettre de refuser : il doit de l’argent et l’entreprise est dans le rouge.

Le début est très drôle, Romain Duris est redoutable en séducteur polyvalent et le fait qu’il flirt avec le ridicule rend le film léger. Sa soeur est polyvalente aussi, mais du côté logistique de la chose. Quant à son geek de mari, il s’occupe de la surveillance avec un côté toujours un peu à côté de la plaque.

Globalement, le film est marrant, j’ai ris franchement plusieurs fois. Même si les péripéties sont assez attendues et qu’il y a un temps mort au milieu. Romain Duris est vraiment très bon en séducteur (et il danse très bien sur Dirty dancing)

Love etc. de Marion Vernoux, avec Charlotte Gainsbourg, Yvan Attal et Charles Berling

Pierre et Benoit sont amis depuis 20 ans. Pierre est audacieux, charmeur, original. Benoit est sage, un peu rêveur, timide. Benoit passe une annonce pour rencontrer enfin un fille. Mais comme il se pense peu photogénique, il commence par utiliser la photo de Pierre. Il rencontre alors Marie, qui ne lui en veut pas de la substitution, apprécie sa timidité et décide de l’épouser. C’est environ à ce moment là que Pierre se rend compte qu’il est amoureux fou de Marie.

Là, comme ça, on se dit : c’est de nouveau Jules et Jim. C’est vrai, ya de ça, c’est sûr. Mais l’originalité de Charles Berling donne une autre dimension au film. En fait, c’est son rôle, sa composition qui donne tout l’intérêt à cette histoire, entrecoupé de scènes décalée, où il raconte sa vie à des gens sur un banc public, ou encore où les acteurs se figent pour que l’un se mette à parler aux spectateurs. Un triangle amoureux dont l’interprétation change un peu de d’habitude.

Violence des échanges en milieu tempéré de Jean Marc Moutout avec Jérémie Renier, Laurent Lucs et Cylia Malki

Philippe est un consultant junior dans une grosse boîte de consulting (Deloitte ?). A la Défense, il rencontre Eva, une jeune mère célibataire dont il va vite tomber amoureux et réciproquement. Sa société l’envoie en province faire l’audit d’une société en vue de préparer son rachat encore confidentiel par un grand groupe. Il s’applique, il essaie de faire au mieux et il s’aperçoit finalement qu’on lui demande de choisir qui sera virer ou non. Ce “sale boulot” commence à nuire à sa relation avec Eva.

Ce film aborde la question avec finesse et une grande justesse. Un peu de machisme en conseil d’entreprise, un peu de cynisme, un jeune consultant à qui on fait faire le sale boulot, comme si c’était un rite initiatique, des employés qui travaillent là depuis 10 ans, 20 ans parfois et qui ne sont pas totalement naïf, des consultants parisiens, plutôt riches, qui considèrent que la province, c’est juste un tas de bouseux.

Les acteurs sont tous très bons, que ce soit du côté consulting que du côté usine de province. L’originalité de ce film, ce n’est pas sa dénonciation du système de rachat-licenciement d’une usine qui marche bien, mais plutôt la manière dont les boîtes de consulting entretiennent leur bonne conscience et endoctrine leurs cadres pour qu’ils puissent continuer à faire le boulot, en restant convaincus qu’ils sont de la race des vainqueurs et que le monde a besoin d’eux. Cette manière de montrer comment les consultants sont d’autant plus féroces et cyniques qu’eux même viennent de cette même province ou de cette même population ouvrière est très fine.

2h37 par Murali Thaluri

Dans un lycée, supposé assez banal d’Angleterre, le corps de quelqu’un est retrouvé dans les toilettes, suicidé. L’histoire va remonter le temps afin de comprendre ce qui s’est passé. Nous allons suivre 6 ados et découvrir peu à peu leurs problèmes qui pourrait tous valoir à leur yeux la peine de mourir.

Il y a un côté “Elephant” de Gus Van Zant dans ce film, mais plus explicite. Ici, ce n’est pas vraiment le malaise de l’adolescence qui est dépeint, mais plutôt des adolescents confrontés à des situations graves voir très graves pour certains d’entre eux que l’on découvre peu à peu. Ce n’est pas un film bien gai car il concentre ce que le lycée peut abriter de pire ou à peu près, mais c’est un film intéressant.

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