Donc, comme c’est les vacances, c’est le moment de se faire un rattrapage de films français qu’on n’est pas allé voir au ciné (principalement parce que mon multiplex, ce n’est pas son fort, mais aussi parce qu’on n’était pas sûre… et pas complètement à tort).
Alors, ya quelque chose de l’ordre de la déformation professionnelle, mais il y a des patterns qui me sont apparue en regardant 2 d’entre eux.
L’esprit de famille de Eric Besnard avec Guillaume De Tonquédec, François Berléand, Josiane Balasko et Isabelle Carré
Fête de famille de Cédric Kahn avec Catherine Deneuve, Emmanuelle Bercot et Vincent Macaigne
Les petits mouchoirs de Guillaume Canet avec François Cluzet, Marion Cotillard, Benoît Magimel, Laurent Laffite, Gilles Lellouche et Jean Dujardin
L’esprit de famille de Eric Besnard avec Guillaume De Tonquédec, François Berléand, Josiane Balasko et Isabelle Carré
Alexandre est écrivain. Il vient passer du temps en famille, c’est-à-dire avec ses parents, son frère sa belle soeur et sa propre famille. Mais en fait, il veut s’isoler pour qu’on le laisse travailler tranquille. Et ses parents n’arrêtent pas de lui parler !… Alors qu’il envoie balader son père une fois de plus, celui-ci tombe raide d’une crise cardiaque. À partir de ce moment-là, Alexandre va le voir apparaitre partout. Son père continue à lui parler, lui donner son avis sur tout, lui pourrir la vie en somme. Les choses deviennent invivables, sa femme le trouve de plus en plus bizarre et distant… jusqu’à ce qu’il retourne faire un autre WE en famille où tout cela va être débrouillé.
Il y a dans ce film un pattern assez récurrent du cinéma : le mec autocentré, défaillant pour sa famille, admiré à l’extérieur et dont on ne peut pas se passer malgré ses défauts, parce que, quand même il est unique… Ce père qui vient de mourir n’a jamais été là pour ses enfants, était un flambeur, un dragueur, laisse son épouse dans les dettes… mais évidemment après tout ce temps à l’attendre et à l’accompagner, elle a du mal à vivre sans lui, et ses fils aussi. L’un aurait aimé être photographe, mais avait trop peur de la comparaison avec son père photographe, l’autre est devenu écrivain solitaire se construisant dans l’absence de son père, jamais là pour lui.
C’est un film plutôt drôle, entre le frère éternellement survolté au téléphone, sa femme dépressive qui s’exprime par gémissement, l’écrivain qui ne sait plus quoi faire pour gérer les apparitions de son père et la mère qui fait la gueule en permanence pour masquer sa tristesse. Le tout avec de magnifiques images de Locmariaquer dans le Morbihan (voir photo en début de Kro).
Mais je dois dire que ce personnage d’homme flamboyant « qu’on arrive pas à détester » et qui se débrouille pour qu’on se sente honoré de le connaître en faisant un truc remarquable (quoique possiblement inutile ou dangereux, mais telllllement drôle…), ben, ça me saoule. Même si dans ce cas, la réconciliation est post-mortem !
Fête de famille de Cédric Kahn avec Catherine Deneuve, Emmanuelle Bercot et Vincent Macaigne
C’est l’anniversaire de la mère, Andréa. Elle veut que tout le monde autour d’elle se réjouisse… Et bonne surprise, sa fille Claire, en Floride depuis 3 ans arrive par surprise. Sauf que cet anniversaire de famille a des relents de Festen.
Claire est instable, elle l’a toujours été. Est-elle folle ? Est-ce que ça arrange tout le monde qu’on la croit folle ? En tout cas, son retour dérange, parce qu’il y a une culpabilité de la famille envers elle non digérée. Tout le monde dysfonctionne dans cette famille, le fils qui se dit cinéaste, mais qui n’a pas gardé un métier plus de 2 jours, le 2e mari qui est d’accord avec tout, la mère qui est dans le déni des problèmes, la petite fille qui en veut à sa mère Claire de l’avoir abandonné…
C’est un film pas inintéressant, mais avec une fin qui n’en est pas une, probablement parce que le cinéaste voulait nous laisser avec rien de résolu, comme pour cette famille, qui n’en aura jamais fini avec ses dysfonctionnements, mais qui donne quand même le sentiment que Cédric Kahn ne savait pas comment conclure. Notons une scène de nue d’une rare gratuité.
Les petits mouchoirs de Guillaume Canet avec François Cluzet, Marion Cotillard, Benoît Magimel, Laurent Laffite, Gilles Lellouche et Jean Dujardin
Ce film, c’est le pattern : film de copains. Là, le schéma qu’on retrouve est le suivant : un film de copains, mais pas de copines : ce sont les mecs qui sont au centre, qu’ils soient mariés ou célibataires. Les nanas qui sont leur compagne ont 2 rôles : se retrouver entre elles pour se dire des trucs (mais hors champ, le point de vue étant « le film de copains », on ne sait jamais ce qu’elles disent) et remettre leur mec dans le droit chemin quand il déconne.
Dans les films de copains, ya aussi la nana qui est un copain, parce qu’elle est célibataire et a une sexualité de mec dragueur. A noter dans ce film que Marion Cotillard, qui a ce rôle, a une activité principale qui est de faire des câlins pour réconforter les gens ou se faire réconforter.
Dans les films de copains, les copains ont toujours entre eux des non-dits, jalouseries professionnelles, coucheries, etc., il y a aussi toujours le copain récemment célibataire malheureux qui s’accroche, le dragueur qui en réalité ne sait pas exprimer ses sentiments (Gilles Lellouche que j’ai pris pour Jean Dujardin tout le film) le mec qui a réussi, mais qui est rigide et les épouses qui servent essentiellement à faire Femme de.
Bref, « les petits mouchoirs » est le paroxysme des films de copains avec une bonne heure de film de trop. Finalement, l’intérêt principal, c’est de voir Cluzet en permanence au bord de la crise de nerfs. Mais même. Quitte à regarder des films « clones », « Barbecue » est nettement plus drôle et plus réussi.