“From Protest Hill to Pregnancy Hill” (De la colline des dissidences à la colline des grossesses)
C’est le titre rigolo qu’a donné Win Windisch à son Prenzlauer Berg Tour. Ce jeune étudiant né à Berlin-Est, âgé de sept ans à la chute du mur, propose des visites guidées alternatives (en allemand ou en anglais) où il cherche à faire l’histoire populaire des différents quartiers de Berlin. Il cite Howard Zinn comme source d’inspiration de sa démarche.
Notre petit groupe hétéroclite (un couple de retraités de Seattle, un jeune New-Yorkais et ses deux amies Allemandes, deux Espagnols, une Kowetienne qui vit en Australie, deux anglaises de Bristol, un couple de Suisses avec leurs très jeunes enfants…) a donc arpenté Prenzlauer Berg durant trois heures en sa compagnie et découvert des tas de personnages et d’événements-clés du quartier dont ne parle pas l’Histoire officielle.
Win Windisch a un discours très affûté sur la chute du mur et sur ce pour quoi se battaient les dissident-es d’Allemagne de l’Est : contre un système violemment invivable et pas pour la marchandisation de toutes choses.
On voit aussi qu’il adore son quartier. Parmi les mille anecdotes qu’il raconte, il y a l’histoire des numéros d’or. A Berlin Est, l’État décernait chaque année une distinction aux immeubles où régnait un esprit collectif exemplaire. On les distinguait pas une plaque-écusson portant le numéro de rue en doré. D’où leur surnom de maison au nombre d’or. Win a lui-même grandi dans l’un de ces immeubles récompensés où l’on bricolait et entretenait les locaux ensemble, mangeait très souvent tous ensemble, etc.
Toujours est-il que d’après lui, pour de nombreux Est-Allemands qui ont vécu 1989, l’ambiance actuelle de mécontentement diffus mais généralisé ressemble beaucoup aux quelques mois qui précédèrent l’ouverture du mur…
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