Girls wanted !

Personne avec jupe et personne de petite taille. Panneau de chantier à Kassel.Brèves de genre

Le 8 mars est passé, mais une nouvelle “journée des filles” se profile néanmoins à l’horizon à Berlin : le 14 avril prochain, BVG, l’entreprise des transports en commun berlinois, invite les collégiennes et lycéennes à venir découvrir ses métiers, même les plus traditionnellement masculins, à travers diverses animations, du changement de pneus au test de réactions.

Sur Berliner Rundfunk 91.4, sorte de Nostalgie ou de Chérie FM berlinoise, entendu ce matin un autre appel aux lycéens : on recherche des journalistes en herbe pour couvrir la coupe du monde de football féminin qui se tiendra cette année en Allemagne. Va-t-ouvrir des bordels géants et importer 40000 mecs des pays de l’Est pour l’occasion ? Là est la question. Sera-ce un moyen de me réconcilier avec ce sport ? Là est une question complètement subsidiaire.

Rien à voir avec l’Allemagne ou Berlin, mais je viens aussi de voir passer une pub pour le Girls Leadership Institute. Son message : les filles, à part plaire aux hommes, il y a des milliards de choses vraiment cool à faire dans la vie. Immense merci à tous ceux et celles qui m’ont aidée à piger ce truc suffisamment tôt dans ma vie 😉

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“Qui veut que le monde demeure tel qu’il est, ne veut pas qu’il demeure.”

Un proverbe pro-changementA Wolfenbüttel comme ailleurs dans les villes allemandes “à l’ancienne”, les Sprichwörter (proverbes) sont un élément de décoration très fréquent des façades à colombage. Le plus souvent, rien de particulièrement progressiste : “En ces temps de malheur, il n’y a que l’aide de Dieu“, “Vis ta vie et laisse causer“, tout ça. On est donc assez surpris de tomber sur cet appel vibrant au changement.

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Vingt-sept heures de la vie d’une extraterrestre

WolfenbüttelChangement complet de décor et d’ambiance à l’occasion d’une escapade de deux petites journées à Wolfenbüttel.

WolfenbüttelAu Moyen-Âge, la ville était connue à travers toute l’Europe pour sa bibliothèque, la plus importante au nord des Alpes, si richement fournie qu’elle était considérée comme la huitième merveille du monde, nous dit Wikipédia.

Puis l’histoire a fait que la voisine Braunschweig (Brunswick) a pris l’ascendant. La petite Wolfenbüttel a échappé à l’industrialisation et est restée “dans son jus”. Ses canaux qui courrent à travers la ville en font une kleine Venedigt (petite Venise) de Basse-Saxe. Sehr romantisch.

Deux différences majeures avec Berlin. Un, on en fait trois fois le tour en un jour et demi. Deux, on erre comme une âme en peine à la recherche d’un bistrot prodiguant le wifi. En vain. “Oui on a internet mais c’est privé, pas pour les clients.” Et moi je suis bouleversée de bonheur d’apprendre que tu as Internet mon gars. Onze bistrots, onze fois la même réponse. Avec le même regard me signifiant que je pose la question la plus débile et incongrue jamais ouïe. C’est un café ici madame, pas un vulgaire cyber ! Sauf une fois : “Internet ? Oui bien sûr nous avons un site web, je vous note notre adresse ! On est en .com et pas en .de, c’est peut-être pour ça que vous ne nous avez pas trouvés ?

Wolfenbüttel. In memoriam Giordano BrunoA part ces instants de solitude extraterrestre, on a quand même de vrais moments d’émotion à Wolfenbüttel. Devant la fameuse Herzog August Bibliothek d’abord – même s’il ne s’agit plus du bâtiment originel de 1572. Surtout quand on découvre que Leibniz himself y fut quelques années bibliothécaire, et en constitua entre autres le premier catalogue alphabétique ! Et puis devant une plaque à la mémoire de Giordano Bruno, que l’Eglise crâma après mûre réflexion (huit ans de procès) parce qu’il prétendait non seulement que la Terre n’était pas le centre de l’Univers, mais que le Soleil ne l’était probablement pas non plus. Il charriait le mec quand même !

Herzog August Bibliothek

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Les trains allemands sont propres, ponctuels et jamais en grève

Et moi je suis la Princesse de Menue Monnaie.

Train régional crado entre Wolfburg et BraunschweigDepuis que j’écume les lignes de la Deutsche Bahn en large et en travers, les trains ne m’ont pas paru significativement moins en retard qu’en France. Aujourd’hui, mon train pour Wolfenbüttel a “etwa” 5 minutes de retard. En vrai plutôt 15.

Quant aux grèves, j’entends très régulièrement des annonces de cessation du travail et autres grèves tournantes depuis un bon mois. De tout cœur avec vous camarades cheminots, la “crise-de-2008-on-a-filé-tout-le-blé-aux-banques-sans-contrepartie-figure-toi” nous l’a bien rappelé : on a encore une sacrée marge avant de frôler l’indécence. Nous.

La photo témoigne du degré d’hygiène qu’on peut éventuellement se coltiner dans un train régional. Mais pour être tout à fait honnête, les chemins de fer allemands ont aujourd’hui une circonstance atténuante pour cette porcherie : en descendant du train à Braunschweig pour ma correspondance, je tombe sur une quinzaine de flics sur le quai. En bas des marches, encore une grappe de flics. Sur chaque quai la même chose, 15 en haut, 4 ou 5 en bas. Dans la gare, des flics partout. J’ai un peu de temps, je sors de la gare. A droite, une trentaine de camions de flics. Juste derrière, une bonne centaine de flics, peut-être plus, encerclent des gens rassemblés sur un parking, plusieurs centaines, certains assis par terre, qui semblent attendre. Un car arrive et déverse encore cinquante personnes. Sans-papiers traqués ? Manif réprimée ? Bon sang mais qu’est-ce ? Je demande à des gens qui sont là comme moi à regarder. C’est Rostock, me dit la dame.

J’ai merveilleusement choisi mon jour et mon heure pour avoir une correspondance à Braunschweig. Fin de match de foot. Ne pas mettre par écrit les noms dont je me suis traitée. Soudain un troupeau d’une trentaine de flics se détache du reste et repart en petites foulées cadencées vers la gare. Ce qui, entre autres réflexions de tous ordres, me rappelle qu’il est déjà l’heure pour moi aussi de retourner dans la gare, trop bien, de grimper dans un train bondé de supporters en jaune (Braunschweig), de trépigner pour que ce (ne pas mettre par écrit les noms dont j’ai traité ce train) train démarre enfin et nous emporte loin de cette gare blindée de supporters en bleu (Rostock donc) agglutinés sur le quai en face et plus ou moins encadrés par des rangées de flics.

Dans l’expo “Allemagne pour débutants“, la lettre F présentait le Fußball comme un élément très important de la vie des Allemands. Ganz ganz wichtig. Je n’avais pas lu très attentivement ce bout-là. Je viens de me taper le cours de rattrapage. Ne pas mettre par écrit les noms dont j’ai traité ce sport.

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Allemagne pour débutants

Deutschland für Anfänger, Forum Willy BrandLe Forum Willi Brandt a eu la bonne idée de prolonger son expo “Deutschland für Anfänger” (Allemagne pour débutants ou L’Allemagne pour les nuls) et je ne l’ai donc pas loupée. On se balade parmi des lettres de l’alphabet géantes et chacune d’entre elles, de A à Z, est l’occasion d’éclairer un aspect de la vie allemande.

Une étrangère qui souhaite acquérir le passeport allemand doit répondre correctement à au moins 17 questions de ce questionnaire.A pour Arbeit (travail, et aussi chômage du coup), P pour Pass (Passeport, l’occasion de demander aux Allemands s’ils sauraient répondre aux questions de culture générale posées aux étrangers qui souhaitent acquérir le passeport allemand), R pour Religion, et… Q pour Querdenker : penseurs non-conformistes.

J’ai trouvé sympa qu’une telle entrée existe, et j’ai relevé les noms des quinze Querdenker proposés ici, dans l’idée d’aller voir de plus près ce que raconte chacun-e… Ce sera une manière agréable de poursuivre l’exploration de notre voisin d’outre-rhin.Quinze penseurs et penseuses non-conformistes selon l'expo Deutschland für AnfängerJe ne dirai rien sur le fait qu’il y a deux femmes sur les quinze, après tout c’est normal : l’Allemagne ne compte que 13% de femmes et en plus, elles sont hyperconformistes 😉

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Nazes folles + loustics ambitieux = potes en toc !

A vutro sunte ! Quartier KreuzbergIl y a quinze ans (quand même…), un ami qui ne parle pas Allemand et qui se reconnaîtra me rend visite en Hesse. Au bout de quelques jours, il me demande l’air soucieux : “Mais qu’est-ce qu’il ont les Allemands à parler sans arrêt d’ambition ?” Comment ça ? “Ben oui depuis que je suis là j’entends sans arrêt [prononciation anglaise] ‘ambition !’ ‘ambition !'”

D’accord. En fait ils disent “ein bischen !”, c’est-à-dire “un petit peu !” 😉

Dans le même genre, il pourrait me demander : Mais pourquoi ils me proposent sans arrêt de naviguer ? Pourquoi ils traitent tout le monde de loustic ? Et qui est donc cet Hicham qu’ils traitent de “naze folle et aphone” ?

– Na, wie geht’s ? (Alors, comment va ?)
– Lustig ! (Marrant !)
– Ich habe die Naze voll davon !* (J’en ai raz le bol ! Raz les naseaux plus exactement)

Et a vutro sunte !

* Le ‘v’ se prononce ‘f’. TV se dit TiFao par exemple, alors qu’en français ça se dit TéLé 😉

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Qu’est-ce qu’on mange ? (junk session)


Curry 36, BerlinSoyons clairs, il n’y a pas que les petites soupes bio dans la vie. Le currywurst-pommes frites reste quand même LA spécialité culinaire Berlinoise. Il y a des cabanes à currywurst à tous les coins de rue, les gens en mangent à toute heure, debout dehors dans le froid. Et comme décidément mon logement est incroyablement bien placé, il se trouve que Curry 36 est en bas de chez moi. Ne me demandez pas pourquoi, mais ce currywurst-ci est considéré comme l’un des meilleurs de Berlin. Il y a toujours une queue pas possible et c’est toujours plein sous son auvent non chauffé. Même par grand froid.

Mon currywurst sans ketchup !Et voici mon currywurst de chez Curry 36. Je ne suis pas certaine que vous réalisiez l’exploit : il n’y a pas de ketchup dans la barquette ! La première fois ça n’avait pas marché. Le serveur s’est dit qu’il avait mal compris, et il m’a servi mon currywurst nageant dans le ketchup comme il se doit. Donc cette fois-ci j’ai commencé ma phrase par “Ohne Ketchup bitte, …” et j’ai obtenu mon currywurst à la moutarde non sans me faire copieusement engueuler par le monsieur. “Quoi ? Mais c’est dégoûtant !!! Mais ça n’aura aucun goût !!!“. J’ai tenu bon (“Pitié Monsieur je déteste le ketchup !“) mais il m’a fallu après ça grignoter mon plat déshonorant avec tous les yeux de Curry 36 braqués sur moi. Il y a deux trois choses avec lesquelles on ne rigole pas par ici. Ceci dit le monsieur n’a pas tort : sans ketchup…

Trois mètres plus loin sur le même trottoir, ces gens ne font pas la queue pour entrer dans la banque ou dans l’hôtel. Ils attendent leur tour pour un kebab végétarien de chez Mustafa. Du matin au soir, sans discontinuer, il y a la queue. Jusque là ça m’a découragée, mais ces kebabs doivent être exceptionnels, ce n’est pas possible autrement. C’est donc ma prochaine cible alimentaire.

Mustafa Gemuse Kebap

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Trabi safari

Comme dit, le passé est-allemand est le champ d’intenses batailles mémorielles, entre les fondamentalistes de l’économie de marché et les anticapitalistes, les staliniens nostalgiques et les libertaires, etc. (ces différents ensembles peuvent naturellement se recouper entre eux, les Super-Gentils étant les anticapitalistes libertaires bien sûr ;)). Le Palais de la République, démoli après avoir été coûteusement désamianté, est une victime célèbre du gommage mémoriel. On ne peut que recommander une nouvelle fois de se plonger dans l’article de Bernard Umbrecht pour creuser le sujet.

Avant (1977)
Palast der Republik 1977
Maintenant (12 mars 2011)
Chantiers en mal de financements

Les pubs géantes pour l’Oréal™, Hugo Boss™ et compagnie, c’est parce que depuis la “crise-de-2008-on-a-filé-tout-le-blé-aux-banques-sans-contrepartie-figure-toi“, les caisses sont vides. Tous les chantiers prévus sur cette place sont donc en stand-by, reportés et/ou en recherche de financements privés.

En attendant, la DDR-touch donne tout de même lieu à tout un business touristique. Outre les chapkas à Checkpoint Charlie ou sur Alexander Platz, l’Ampelmann merchandizé à mort, on peut aussi louer un exemplaire de la mythique Trabant et s’offrir un “Trabi safari” à travers Berlin.

Location de Trabant, BerlinEn revanche, DDR Live, une expo permanente sur l’Allemagne de l’Est ouverte en novembre 2009 apparemment, n’est plus qu’un local abandonné, ce dont n’avertit pas son site web… Je me rabats donc sur le très officiel DDR Museum, ce qui est mal joué aussi parce qu’on est samedi après-midi et qu’il est pris d’assaut. Le concept du lieu étant “L’Histoire à saisir“, au sens où la scénographie se veut interactive – on peut toucher, tirer des tiroirs, appuyer sur des boutons… c’est donc une joyeuse foire d’empoigne et je ne m’attarde pas.

Ne nous assassinez pas au silicium !Restaurant du Musée de la RDAJ’ai le temps de lire tout de même que le mouvement punk est-allemand était apolitique (ah bon ?) et que la RDA s’est dotée d’un des tous premiers ministres de l’écologie au monde… pour faire face à des problèmes de pollution monstres.

Sur ce, la cohue ayant raison de mon courage, un petit café à la Domklause, encore toute une histoire à elle toute seule, et en route. Il faudra peut-être revenir plus longuement car pour cette première incursion rapide, ce musée me fait une drôle d’impression de, disons, choix de la facilité…

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Aller au Clash

Le Clash, toujours sans flashIl y a des tas de raisons d’aller au Clash.

Dont le fait que c’est le bar collectif le plus grand, le plus punk et, tant qu’à faire, le plus proche de chez moi de tout ce que j’ai testé jusque là. Au moins cinq minutes à pied. Que demande le pueblo ?

Mehringhof

Enfin punk… On y rencontre quand même un chirurgien Dubaiote “en Europe pour affaires” qui n’a pas eu le temps de poser la cravate avant de venir, et un consultant Sahraoui qui parle passionnément de Hambourg et de business “oui, mais social”.

Et qui conseille chaleureusement d’aller faire un tour à Szczecin (Stettin).

Parce qu’à 150 bornes d’ici, il y a la mer ET la Pologne. Gute Idee.

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Rouge matin l’après-midi

Les distances étant ce qu’elles sont ici, entre le gulash de midi 14h30 au Tacheles et le Baiz le soir, autant ne pas rentrer et pousser jusqu’à Prenzlauer Berg pour découvrir le Morgenrot (Rouge matin), bar militant que l’on m’avait chaleureusement recommandé.

Petite balade au nord du centre, donc.
Cour intérieure du Tacheles. Berlin, 8 mars 2011
Cour intérieure du Tacheles. 8 mars 2011D’abord se faire rôtir un peu au soleil dans la cour intérieure du Tacheles. Tant qu’il n’est pas vendu au psychopate des centres commerciaux, et puisque la météo s’obstine à être exceptionnelle, je n’ai pas de meilleure idée pour ce milieu d’après-midi. Derrière ce mur de lettres taguées, un groupe répète de la musique caribéenne toute ronde, bien raccord avec l’ensoleillement.

Puis en route pour le Morgenrot. En chemin on rencontre… un “nid de terroristes d’extrême-gauche” (comme l’indique la banderole jaune).

Près du GarnisonfriedhofPrès du Garnisonfriedhof
La façade nous rappelle aussi que “les soldats sont des meurtriers”. L’antimilitarisme est décidément beaucoup plus présent qu’en France il me semble, je le vois partout. Et une banderole nous explique que “depuis 19 ans ici, on visse, bricole, rigole, travaille, vit, joue, construit, boit, danse, répare, peint, invente, délire (?), discute, ENTRETIENT… ET C’EST TRES BIEN AINSI ! C’est pourquoi ce lieu culturel vivant est retiré des objets de spéculation et de la logique d’exploitation.” C’est clair ?

Clown. Près de GarnisonfriedhofEt voici enfin le quartier de Prenzlauer Berg, avec son ambiance bien à lui et ses bancs partout le long des trottoirs.Prenzlauer BergEt ses habitants qui ne veulent pas qu’on défigure leur chère  Kastanienallee.

Plus chère, plus rapide, plus large (banderole contre la modification de la Kastanienallee)Affiches contre la destruction de la Kastanienallee et contre la censure (affaire des librairies)

Le Morgenrot, bar et lieu d’initiatives politiques géré par un collectif, est calme cet après-midi. Il y a des débats bien appétissants prévus dans les jours qui viennent mais en attendant, c’est surtout la petite soupe et la tarte aux légumes qui mettent en appétit. Quelques calories avant de se rendre au Baiz, ce n’est pas de refus. Car dès que le soleil se couche, ça chute fort dans les degrés.

Poste informatique en libre-service au Morgenrot

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