Kro dingue

Pixies : Beneath the Eyrie

Joker de Todd Phillips avec Joaquin Phoenix et Robert De Niro

La Belle époque par Nicolas Bedos avec Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi et Denis Podalydès

Once upon a time… in Hollywood de Quentin Tarantino avec Leonardo DiCaprio et Brad Pitt

 

Pixies : Beneath the Eyrie

Je ne suis pas très douée pour les kro musicales (c’est pour ça qu’en général, j’en fais pas !)

Les Pixies se sont reformés, ils ont trouvé une nouvelle bassiste, Paz Lenchantin, vraiment très similaire à Kim Deal. Les deux précédents albums de leur réformation étaient peu convaincants, mais celui-là, plus gothique, un peu folk, un peu punk, renoue avec le meilleur de Pixies sans faire pareil. Bref, si vous aimez le groupe, je conseille vraiment.

Joker de Todd Phillips avec Joaquin Phoenix et Robert De Niro

Un des multiples reboot de l’histoire de DC, une sorte de spin-off de Batman avec le Joker avant qu’il soit le Joker. Des Jokers, le cinéma en a eu beaucoup et des très bien. Jack Nicholson à l’époque où le cinéma s’essayait aux Comics, avec un Joker haut en couleur, dingue mais pas trop effrayant (on doit rester tout public). Heath Ledger dans une version de Nolan, nettement plus trash et flippant. Jared Leto est un joker de second rôle, mais sacrément flippant et réussi.

Voici donc la dernière itération avec Joaquin Phoenix dans un blockbuster qui reçoit le lion d’or de la Mostra de Venise, plutôt le genre de festival qui célèbre les films d’auteur… Cette version du Joker est donc un blockbuster, un film dans l’univers DC et un film artistique (je suis pas à l’aise avec la formule de film d’auteur, depuis peu, j’ai l’impression que chaque fois qu’on sort la formule « film d’auteur », c’est pour justifier une exception culturelle de harcèlement sexuel, bref).

Les plans, les cadrages et la lumière sont une réussite. L’histoire est subtile, c’est plus qu’une histoire de harcèlement d’un mec gentil. C’est une histoire sur la folie, mais aussi sur la révolte des petites gens quand ils n’ont plus d’espoir : les émeutes urbaines ont un parfum de gilets jaunes.

Le Joker devient un roi de carnaval sordide et sanglant, peut-être malgré lui, mais avec plaisir. Il pourrait paraître victime… s’il ne sentait pas autant de soulagement et de plaisir à devenir mauvais. Bien sûr, le film va se raccrocher à l’histoire de Bruce Wayne, avec une autre vision du « gentil père milliardaire aimant » mais qui laisse sa ville crevée de faim autour de lui.

La scène fondatrice du mythe de Batman est rejouée différemment (mais elle est bien là mais moins glamour, comme périphérique à l’histoire). Comme le point de vue du joker est central et que le joker est fou, on sort du film sans savoir vraiment, pour deux ou trois points de l’histoire, ce qui est de la folie et ce qui est du réel.

Mention spécial à Gotham City, sorte de super New York, tantôt actuelle, tantôt des années 50, si bien qu’on ne sait pas toujours à quelle époque l’histoire est supposé se passer, ou disons, sur quel époque est inspiré cette univers parallèle. Une nouvelle façon d’avoir une ambiance gothique moderne.

Si la première heure traine un peu à mon gout, la deuxième passe comme une flèche.

La Belle Époque par Nicolas Bedos avec Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi et Denis Podalydès

Victor a 60 ans et il est devenu désagréable. Tout l’emmerde, en particulier la modernité, mais aussi son fils, ses amis, tous. Avant, il était dessinateur de BD, il ne dessine plus, il ne veut pas toucher une palette graphique et engueule la voix du GPS. Finalement, Marianne sa femme, qui veut rester dans l’action, vivre et être jeune, n’en peut plus de sa mauvaise humeur constante et le fout dehors.

Pour lui redonner goût à la vie, son fils lui offre une sorte de jeu de rôle. Un ami à lui entrepreneur se fait fort de reconstituer littéralement une autre époque, au choix du client où le client incarne qui il veut, dans un décor reconstitué avec des acteurs. Victor choisit de revenir en 1974, la soirée où il a rencontré Marianne.

C’est assez curieux comme film… Entre le fils de Victor qui crée des séries télé et son copain qui fait de la reconstitution historique de type « MondeWest » mais avec des acteurs, la frontière entre mise en scène et réel est parfois floue. La première demi-heure, on se demande où va ce film, sans que ce soir désagréable pour autant.

Ensuite, les choses se placent avec en fait un grand nombre d’histoires qui s’emmêlent et se répondent. A l’arrivée, un film sympa, assez drôle, distrayant avec de bons acteurs. Fanny Ardant a toujours autant la classe.

Once upon a time… in Hollywood de Quentin Tarantino avec Leonardo DiCaprio et Brad Pitt

En 1969, la star de télévision Rick Dalton a été célèbre dans une série du type Au nom de la loi… (siiii Steve Mc Queen dans le rôle de Josh Randall… bon, ok, c’était une série en noir et blanc) mais a été un peu oublié. Il traine partout son ami, le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date. En fait, Cliff est sa doublure cascade, mais aussi son chauffeur, sa nounou quand il est bourré, le type qui répare sa maison… bref il vit sur l’argent de Rick mais materne totalement son patron, en proie à des cycles « Je suis génial » / « Je suis une merde ».

Cette histoire est en réalité le prétexte du scénario pour mettre en scène une autre histoire, celle Sharon Tate, juste avant qu’elle se fasse massacrer par la bande de Charles Manson. Ce film ne fonctionne à vrai dire que si on a les références : les vieux Western, Manson, sa secte avec des motards et des très jeunes filles, des adeptes dingues convaincus de faire des actes politiques, etc. La scène où Cliff se retrouve dans le Ranch des adeptes de Manson ne fout la trouille que si le spectateur sait où il est et ce qu’il s’y passe (ou s’y passera dans quelques années…).

On a accusé ce film d’être raciste et sexiste. Et en effet, Tarantino a une sorte de fétichisme bizarre pour le pied des actrices. Effectivement, le film est émaillé de propos racistes et sexistes qui me semblent surtout être les reflets de l’époque : deux héros archétypiques du mâle viril américain en voie de disparition et par la même occasion un peu minables.

Le film est évidemment porté par deux bons acteurs, mais ça ne suffit pas. Au-delà de la polémique sur les rapports sociaux, le film n’est pas terrible. Pas mauvais, mais pas bon. Pas la peine en somme.

Juste un détail curieux : il y a une scène où une jeune hippie lève les bras et elle a des poils sous les aisselles. Là où c’est sidérant, c’est qu’on voit que les poils sont postiches. On sait faire des vampires et des dragons plus vrais que nature, mais on ne sait plus à quoi ressemblent les poils sous les aisselles des femmes pour faire un maquillage crédible.

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