Buena social Kro d’un remplaçant

Buena Vista Social Club à la fête de la musique

Le journal d’un remplaçant de Martin Vidberg

Buena Vista Social Club à la fête de la musique

Hier, il faisait beau pour une fois pour la fête de la musique, et même chaud. Nous étions à Evry et nous sommes allés à tout hasard sur la place de la cathédrale pour voir ce qui s’y passait. Sur scène, il y avait un grand groupe avec plein de monde, jouant de la musique qu’une copine a identifié comme cubaine. Je suis a priori étanche à la musique cubaine. Les rythmes latino ne me font que modérément taper du pied. Mais cette fois, il fallait reconnaître que le groupe était doué, il savait mettre de l’ambiance, même pour quelqu’un d’aussi peu connaisseuses ou aussi peu cliente, on voyait que c’était du bon boulot.

A la fin, on a découvert que c’était quand même pas moins que le Buena Vista Social club. Alors, quitte à écouter de la musique cubaine, hein… 🙂

BD :

Le journal d’un remplaçant de Martin Vidberg

Après Pénélope Bajeu et Maliki, voici un nouveau BD-bloggeur qu’on me fait découvrir et qui me fait dire que le net est une vraie mine de talent pour BDphile.

Martin Vidberg raconte sa vie de prof remplaçant du côté de Besançon. Ses personnages ressemblent à des patates… ce qui rend la narration un peu curieuse mais on s’y fait vite. Le ton est gentil, calme pas polémique, factuel, dans sa façon d’énoncer les incohérences de l’éducation nationale, l’insensibilité du système, la violence institutionnelle exercée sur les remplaçants qui par exemple ont 2 jours pour préparer la rentré, sans avoir pu choisir le niveau de classe ni bien sûr le lieu… loin ou proche de chez eux.

Après un premier remplacement plutôt tranquille, Martin se retrouve placé à l’IR des Sapins, un institut spécialisé pour gamins hyper violents. 6 par classe, mais une guerre sans fin pour le calme… sans même parler du travail, avec des enfants que la vie (ou plutôt les adultes) ont martyrisé avec une impressionnante continuité.

Bien sûr, Martin n’a pas la moindre formation et l’Education nationale ne lui en fournira aucune, du genre : tais-toi et nage. Cette école est du type de celle de Serge Boimart, l’auteur de l’Enfant et la peur d’apprendre, kroniqué ici.

Martin va nous raconter son année dans cette IR, les gamins, les collègues et aussi les aimables propos des connaissances qui lui expliquent que les profs sont des feignants et que s’ils font tout le temps grève, c’est qu’ils sont quand même payé pendant. (Ce qui est du n’importe quoi, je précise, hein, juste pour être sûre).

Son récit est exemplaire par sa modestie et son manque d’amertume, son absence de cynisme. Les situations sont tragiques, le quotidien est dur, et parfois aussi c’est drôle. On espère une happy end mais on oublie pas que c’est une autobiographie…

Aussi paradoxale que cela paraisse, ce récit rend gentil, pas plus heureux, pas plus militant ou plus combatif, peut être plus rassuré de voir qu’il y a des gens capables d’être sobre dans leur récit biographique, capables de se poser des questions et aussi capable d’avoir des idées.

Je vous conseille bien sûr d’acheter ce livre, mais vous pouvez le lire en ligne ici. Je vous en reparlerai d’ailleurs bientôt.

Vidberg fait bien d’autres choses. Pour ceux que ça intéresse, il a écrit un numéro des cahiers pédagogiques sur le jeu en classe n°445 – 448.

Il a aussi un blog avec l’actu en patate.

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